Le président-élu Donald Trump défraye une nouvelle fois la chronique par la nomination du climato-sceptique Scott Pruitt à la tête de l’agence américaine de protection de l’environnement, l’EPA. Après avoir choqué par ses propos climato-sceptiques durant sa campagne, le milliardaire confirme une nouvelle fois ses positions iconoclastes.

Scott Pruitt, ministre de la justice de l’Etat d’Oklahoma depuis 2011, est ainsi placé à la tête de l’organisation américaine chargée de la défense d’intérêts environnementaux. Un choix qui aurait pu sembler des plus anodins si le républicain de 48 ans n’était autre qu’un des plus virulents adversaires de cette même EPA. Fermement opposé aux choix effectués par l’administration Obama en matière d’environnement, réputé proche du lobby des énergies fossiles, à l’origine de poursuites judiciaires de 28 Etats contre les décisions de l’EPA en matière de réduction de la consommation de charbon, Scott Pruitt peut se targuer d’incarner ce que le futur président Donald Trump aura défendu durant sa campagne.

Donald Trump envoie donc par là même un gage à ses électeurs et à ses détracteurs. Le message envoyé aux premiers est simple : les promesses d’abrogation des lois de réglementation pour la protection de l’environnement seront tenues ; quant aux seconds, ils l’auront compris : le grand manitou de l’immobilier n’entend pas arrondir les angles, bien qu’élu.

Qu’à cela ne tienne ! Des voix se sont élevées contre une (autre) nomination loin de faire consensus. Parmi elles le malheureux candidat à l’investiture démocrate, Bernie Sanders, qui n’aura pas tarder à exprimer son opposition à celle-ci. Mais c’est également le prochain leader de l’opposition démocrate au Sénat, Charles Schumer, qui a mis en garde Scott Pruitt face à son refus de reconnaître les dangers du changement climatique. Tous ceux qui voient d’un mauvais œil la décision de Donald Trump de mettre Scott Pruitt aux commandes de l’EPA peuvent se raccrocher à l’espoir qu’elle n’aboutisse pas puisqu’elle doit être confirmée par le Sénat, à majorité toutefois républicaine. Affaire à suivre.

Bien qu’il se fasse étonnement silencieux sur la question, pas sûr que ce choix du président-élu américain soit du goût de Leonardo Di Caprio, qui, dans son documentaire Before the Flood, dénonçait, non sans fatalisme : « J’interprète des personnages fictifs résolvant des problèmes fictifs. L’humanité regarde les changements climatiques de la même façon. » Le peuple américain semble confirmer cette triste constatation faite par l’acteur.