C’est avec plus de 68% des voix (résultats encore partiels, tout les bureaux de vote n’ayant pas été totalement dépouillés) que François Fillon remporte la primaire de la droite et du centre face au dernier autre candidat en lice, le maire de Bordeaux Alain Juppé. Ce dernier, grandissime favoris durant toute la campagne, s’est fait coiffé au poteau à l’issue du premier tour par celui qui se désigne lui-même comme « un paysan de la Sarthe ». La semaine de l’entre deux tour n’aura donc pas suffit aux partisans de Juppé pour renverser la vapeur une nouvelle fois. Dans leur allocution respective, les deux candidats ont salué une primaire digne et centrée sur les idées, les personnalités et les valeurs, avant de se féliciter mutuellement.

Alain Juppé, qui incarnait une droite modérée et se réclamait héritier du général De Gaulle (il s’était d’ailleurs recueilli sur sa tombe en fin de semaine), cède finalement face à celui qu’on attendait pas ou presque, l’ancien et unique premier ministre de l’ère Sarkozy.
L’intervention post-résultat de François Fillon a également été marquée par ces mains tendus : vers Nicolas Sarkozy d’abord, avec lequel il partage toute une kyrielle d’idées plutôt conservatrices. L’autre fut pour Alain Juppé, pourtant à l’opposé de Fillon sur l’échiquier politique de la droite. L’heure est donc déjà au rassemblement pour un homme qui inquiète déjà une partie de l’électorat des Républicains : ses positions sur le mariage unique ainsi que son souhait de mettre en place sur la scène internationale une politique pragmatique qui consisterait à ouvrir le dialogue avec Moscou, mais aussi le régime d’Assad, sont loin de faire l’unanimité.