Synthèse de l’actualité septembre 2014

Une rentrée mouvementée, un rythme effréné et des résultats timorés ? Ne baissez pas les bras, poursuivez vos efforts et rappelez-vous la devise de votre site : Sky is the limit ! Major-Prépa se tiendra à votre côté tout au long de l’année, en vous proposant notamment un tour d’horizon de l’actualité internationale qui vous sera fort utile pour disposer d’un point d’actualité en Histoire Géographie et Géopolitique du Monde Contemporain. N’hésitez pas à Liker notre page Facebook https://www.facebook.com/major.prepa?ref=hl.

Inde, « Chine ou Japon, quel leader pour l’Asie ? » (Claude Meyer)

                Dans le Game of Thrones version asiatique, trois puissances potentielles se livrent une lutte d’influence sans merci pour avoir le leadership régional. C’est sur le terrain de la diplomatie que l’Inde et le Japon veulent s’allier pour contrecarrer l’influence chinoise grandissante dans la région. En septembre, Narendra Modi (premier ministre indien) en visite au Japon a signé des accords pour doper le commerce et les IDE (investissement direct à l’étranger) entre les deux pays ainsi que pour lancer une coopération militaire avec le pays du soleil levant de Shinzo Abe. Xi Jinping a répondu à cette offensive par une visite en Inde. Mais si le président chinois a promis 20 milliards de dollars d’IDE à l’Inde, les relations demeurent tendues entre Pékin et New Dehli notamment du fait de litiges frontaliers et de volontés géopolitiques rivales (la Chine empêche par exemple l’Inde d’avoir un siège de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU). Les cartes se trouvent ainsi redistribuées dans une Asie Pacifique où la Chine doit se méfier de la nouvelle amitié Inde-Japon qui pourrait à terme remettre en question le leadership régional de l’Empire du milieu.

                Mais c’est que chacun de ces géants doit faire face à des difficultés internes. En Inde Narendra Modi doit notamment relever les défis d’une pauvreté résiliente, d’une bureaucratie pléthorique et d’une corruption endémique afin de redonner confiance aux investisseurs et attirer les IDE. En Chine le pouvoir est confronté à une véritable fronde : à Hong-Kong des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en faveur de la démocratie et de la liberté politique notamment. Ces « incidents de masse » (termes employés par le PCC [Parti Communiste Chinois]) sont toujours plus fréquents et mettent en évidence les difficultés du pouvoir à faire accepter à sa population cette absence de liberté politique. Au Japon enfin, à l’essoufflement  des Abenomics (politique économique de relance par la consommation, par l’inflation et par la dévaluation compétitive voulue par Shinzo Abe) se rajoutent des drames naturels avec l’éruption volcanique qui a fait près de 50 morts.

Une coalition internationale pour combattre le djihadisme et ses exactions au sein d’un Moyen-Orient toujours en proie à l’agitation

L’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL) poursuit son avancée et ses exactions (viols, exécutions, recrutements forcés d’enfants, violations du droit humanitaire,…) en Irak et dans le nord de la Syrie comme le dénonce un récent rapport de l’ONU. Ainsi, près de 100 000 Kurdes syriens ont dû fuir l’avancée des djihadistes et se pressent massivement vers la Turquie. Dans ces conditions, la France, les USA et plus de 25 autres Etats (tels que le Royaume-Uni) ont décidé d’agir aux côtés du gouvernement Irakien dans sa lutte contre les djihadistes suite à une conférence qui s’est tenue le lundi 15 septembre à Paris. Mais c’est que des représailles ont suivi les premières frappes aériennes de Paris (le 19 septembre à Mossoul). En effet, des djihadistes affiliés à EIIL ont enlevé et assassiné le touriste français Hervé Gourdel en Algérie. Le gouvernement Irakien a d’ailleurs récemment avertit Paris de menaces d’attaques terroristes qui planent sur le territoire français… Une nouvelle guerre internationale serait-elle engagée ?

Le Yémen, une énième réplique du conflit chiite/Sunnite. En effet le Yémen, jusqu’en 2011, était dirigé par le sunnite Ali Abdallah Saleh (soutenue par Riyad). Cependant le printemps arabe avait précipité la chute de ce pouvoir sclérosé que Ryad s’était empressé de remplacer en soutenant l’accession au pouvoir d’un gouvernement de transition à majorité sunnite présidé par Abd Rado Mansour Hadi. Cependant la rébellion Houthis (minorité chiite, soutenue par Téhéran) conteste depuis la réunification du Yémen (1990) les pouvoirs sunnites en place qu’elle juge corrompue. Le 18 septembre les rebelles houthis se sont emparés de la capitale Sanaa et ont renversé le pouvoir en place au grand dam de Riyad. Dans cette lutte pour le leadership régional, l’Iran ressort vainqueur et l’Arabie Saoudite un peu plus encerclé. Mais à l’échelle locale, les attentats font rages entre les rebelles chiites et les salafistes sunnites d’Al-Charia (branche d’Al Qaeda active au Yémen) en cette fin septembre. (Pour plus de détail sur le conflit Sunnite/Chiite, Major-Prépa vous recommande le livre de Gilles KEPEL intitulé Passions Arabes).

L’Afghanistan est un Etat failli en crise politique depuis les élections présidentielles d’avril 2014 qui ont précipité le départ du gouvernement d’Amid Karzai. Des deux candidats qui se sont auto-proclamés vainqueurs dans une élection au combien frauduleuse (électeurs munis de plusieurs cartes de vote par exemple, actions meurtrières de Talibans qui boycottaient le scrutin,…), c’est finalement Ashraf Ghani qui a été désigné président au détriment de Abdullah Abdullah qui sera son premier ministre après un accord de partage du pouvoir. Le nouvel exécutif aura pour principal objectif de rétablir l’autorité de l’Etat mis en défaut par les Talibans au sein d’un territoire gangréné par la corruption.

Economie internationale : Air France K.O, Ali Baba O.K

Une grève tentaculaire a secoué Air France-KLM tout au long du mois de septembre. Après 14 jours de conflits (les pilotes s’opposaient au projet d’Air France de développer sa filiale low-cost Transavia Europe car cela bouleverserait leur conditions de travail), la grève a pris fin sans que les pilotes n’aient obtenus gain de cause et avec pour couronner le tout, des centaines de millions d’euros de pertes à la clé pour le géant franco-néerlandais.

Le géant chinois Alibaba a pour sa part réussi son entrée en bourse. Le géant chinois est parvenu à lever plus de 25 milliards de dollars (un record mondial) et fait déjà partie des 11 premières capitalisations boursières new-yorkaises. Ces liquidités fraîches devraient aider la FTN chinoise à conquérir les marchés internationaux dans le secteur de l’internet.

L’Europe à l’heure des recompositions politiques

L’Union européenne a changé de dirigeants (rappelons les remplacements d’Herman Von Rompuy par le polonais Donald Tusk à la tête du conseil européen, de Catherine Ashton par Federica Mogherini à la diplomatie et de Manuel Barroso par Claude Juncker à la commission européenne). Entre temps, l’Ukraine a signé avec Bruxelles des accords de libre-échange, tandis que l’actuel président Petro Porochenko a affiché explicitement son tropisme occidental : d’ici 6 ans, il veut faire de l’Ukraine un candidat à l’entrée dans l’Union Européenne. Le parlement ukrainien a également accepté un statut d’autonomie aux régions de l’est afin d’impulser la fin du conflit en Ukraine.

Cette autonomie accrue, semble également promise à l’Ecosse. Malgré la victoire du non dans le référendum sur l’indépendance, le parlement écossais devrait tout de même avoir des prérogatives législatives élargies notamment en matière fiscale. Le Royaume-Uni se dirigerait ainsi vers un modèle plus fédérale et moins centralisé, un exemple que l’Espagne pourrait bien recopier pour sortir de crise politique. Car c’est que le séparatisme catalan est exacerbé en cette fin d’année en Espagne (voir article Major-Prépa pour comprendre l’indépendantisme catalan, /). Après les 1,8 millions de manifestant lors de la Diada 2014 (fête régionale en catalogne), Artur Mas a convoqué une consultation pour l’indépendance en novembre 2014. Mais le tribunal constitutionnel a empêché la consultation avec une rapidité qui lui est habituellement étrangère. Les Catalans, bien que frustrés, se plient à la décision mais le conflit est loin d’être résolu. Quelles alternatives se proposent dès lors ? La réponse dans l’article Major-Prépa, /.

Après Lampedusa l’an passé, c’est au tour des côtes maltaises d’être le triste théâtre d’un naufrage de plus de 500 passagers clandestins. La non-politique migratoire de l’Union Européenne (qui se matérialise dans un renforcement des contrôles frontaliers avec la création de Frontex depuis 2005 et une externalisation de sa politique migratoire) est à nouveau pointée du doigt. A l’heure des conflits incessants dans les pays méditerranéens et de l’explosion démographique en Afrique, éviter ce genre de drames qui sont appelés à se multiplier si rien n’est fait devient urgent (3000 migrants sont morts en 2014 au large de la méditerranée). Alors quelle politique migratoire pour l’U.E. ?

Une Afrique qui a du mal à chasser ses vieux démons

Le virus Ebola, (épidémie révélatrice de la vulnérabilité voire de l’incapacité des Etats africains à pallier aux risques sanitaires auxquels ils sont confrontés) continue à ravager l’ouest de l’Afrique. Le pouvoir du Lesotho a été quant à lui victime d’un coup d’Etat de l’armée, alors qu’au Mali les islamistes ont à nouveau frappé avec un attentat dans le nord du pays. La Libye est pour sa part toujours en déliquescence, le quotidien Jeune Afrique qualifie même le pays de « jihadistan » : une sorte de hub djihadiste où les groupes terroristes viennent s’approvisionner en armes, en argents sales (provenant de la contrebande du pétrole ou du trafic de drogue voire d’être humain) et se réorganiser dans la quasi-indifférence internationale. En Centrafrique, la présidente par intérim Catherine Samba-Plaza, hier adulée, est aujourd’hui soupçonnée de détournements de fonds.

Mais si politiquement l’Afrique est toujours «en chantiers» (Roland Pourtier), économiquement l’embellie se confirme. La croissance kényane a été recalculée et atteindrait les 25% en 2013. L’Afrique sub-saharienne n’est résolument pas à l’écart du monde, les investisseurs se multiplient cependant pour que le décollage soit effectif le donné politique doit être améliorer. Force est de constater que devant tous les atouts du continent, le jour ou l’Afrique rugira le monde tremblera…

Politique Française : les difficultés de la Gauche se confirment à l’heure du retour de Nicolas Sarkozy dans l’échiquier politique français.  

En France le sénat a basculé à droite alors que deux sénateurs FN occupent un siège au sénat pour la première fois de l’histoire de la Vème république. Notons par ailleurs le retour de Nicolas Sarkozy en politique qui veut être candidat aux élections présidentielles de 2017 malgré toutes les affaires judiciaires dans lesquelles il se retrouve empêtré. Pour ce faire il devra passer les primaires de l’UMP potentiellement face à des candidats tels que François Fillion ou Alain Juppé (qui a récemment reçu le soutien de Jacques Chirac).

Ezékiel SEDAMINOU

Major-Prépa