Alors que la date couperet arrive à grands pas, la perpétuelle recherche d’efficacité est sûrement de mise dans vos révisions. Bonne nouvelle : Major-Prépa vous aide dans votre quête ! Cette synthèse d’actualité (partie 2) condense les principaux événements internationaux et leurs enjeux depuis le mois de janvier. L’objectif ? Vous faciliter le fichage de l’actualité géopolitique et vous fournir des accroches intéressantes dans vos dissertations et vos oraux. Alors à moins de 19 heures du lancement des hostilités, ayez toutes les Cartes en Main, et soyez au carrefour des problématiques de la mondialisation contemporaine. Major-Prépa sera à vos côtés tout au long de cette période au combien importante… Alors « puisse le sort vous être favorable » (Hunger Games) ! Et pendant vos épreuves, en proie au doute, à la fatigue et au stress, n’oubliez pas la devise du site… ONLY SKY IS THE LIMIT !

Moyen-Orient

En Arabie Saoudite le roi Abdallah (91 ans) est mort laissant ainsi place à son demi-frère Salman (79 ans). Pour ce dernier, les défis à relever sont colossaux notamment avec le conflit au Yémen.

Car comme nous vous l’avons expliqué dans la synthèse d’actualité de septembre 2014, le Yémen, vit une énième réplique du conflit Chiite/Sunnite. En effet le Yémen, jusqu’en 2011, était dirigé par le sunnite Ali Abdallah Saleh (soutenu par Riyad). Cependant le printemps arabe avait précipité la chute de ce pouvoir sclérosé que Ryad s’était empressé de remplacer en soutenant l’accession au pouvoir d’un gouvernement de transition à majorité sunnite présidé par Abd Rado Mansour Hadi. Cependant la rébellion Houthis (minorité chiite, soutenue par Téhéran) conteste, depuis la réunification du Yémen en 1990, les pouvoirs sunnites en place jugé corrompus. Le 18 septembre les rebelles houthis se sont emparés de la capitale Sanaa et ont renversé le pouvoir en place au grand dam de Riyad. Dans la lutte pour le leadership régional, l’Iran ressortait alors vainqueur et l’Arabie Saoudite un peu plus encerclée. A l’échelle locale, les attentats faisaient rages entre les rebelles chiites et les salafistes sunnites d’El-Islah (branche d’Al Qaeda active au Yémen) fin septembre. Fin mars, les rebelles houthis ont attaqué Aden, Hadi s’est alors réfugié en Arabie Saoudite et l’Arabie Saoudite (pays de confession sunnite) en coalition avec le Qatar et les Emirats Arabe Unis (deux pays également de confession sunnite) ont lancé une opération militaire pour freiner l’avancée des rebelles Houthis. L’Iran et l’Irak dénonce la manœuvre.

Pour plus de détail sur le conflit Sunnite/Chiite, Major-Prépa vous recommande le livre de Gilles KEPEL intitulé Passions Arabes. En suivant l’analyse du politologue français, il semblerait que le printemps arabe plutôt qu’une transition au sein des pays arabes de l’autoritarisme vers la démocratie ait surtout eu le rôle d’étincelle venant raviver les tensions préexistantes et les luttes d’influence entre un « croissant chiite » et un arc sunnite (voir carte). Ces rivalités chiites/sunnites sont exacerbées voire instrumentalisées par l’Iran et l’Arabie Saoudite dans leur lutte qui s’opère pour l’hégémonie régionale. Par ailleurs, et toujours selon Kepel, le printemps arabe est également venu favoriser la poussée de l’extrémisme religieux le tout en prenant soin de semer le chaos dans des pays anciennement stables. Peut-on pour autant parler « d’hiver islamiste » ?

La situation est devenue incontrôlable en Libye, le pays sombre peu à peu dans les ténèbres. Il est divisé avec un sud régi par un système de milices et de tribus et un parlement (pourtant reconnu par la communauté internationale) qui a dû mal à se faire respecter. Le parlement régi l’est depuis Tobrouk, les groupuscules islamistes s’entre-déchirent pour avoir le contrôle de Tripoli et de l’ouest. Le sud est devenu le repère du trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains tandis que Daech est durablement implanté dans l’ancien pays de Kadhafi eu égard aux assassinats des 21 égyptiens cooptes en Libye en février 2015. La Libye est ainsi un Etat failli qui sombre de jour en jour vers l’anarchie. Mais comment éviter la contagion vers les pays limitrophes et la création d’un « djihadistan » (The Economist) ?

Pendant ce temps l’EI (de confession sunnite radicale) poursuit sa politique de terreur sur plusieurs fronts avec notamment des attentats au Danemark, des assassinats systématiques d’otages souvent filmés et diffusés sur internet, des persécutions de minorités (chrétiens d’Irak, population chiite des villes conquises, génocide contre les Yazidis selon une enquête de l’ONU,…), des destructions du patrimoine culturel (musée de Mossoul,…), piratage (TV5 Monde piratée par CyberCaliphate, antenne de l’EI) ou encore des politiques d’intimidation (attentats en Tunisie) et de propagande (recrutement de nouveaux djihadistes sur internet). Diffuse, organisée, armée jusqu’aux dents, Daech est certainement une de ces « nouvelles menaces » les plus importantes qui pèsent sur le monde actuellement.

FRANCE

La France n’est pas épargnée par la poussée du radicalisme. La France et Charlie Hebdo ont connu début janvier 2015 trois jours d’horreur où 17 personnes ont péri au cours 3 attaques distinctes dans des attentats perpétrés par des terroristes. Un immense élan de solidarité et d’unité nationale voire internationale s’en est suivi, mais une question demeure : comment gérer les « nouvelles menaces » qui pèsent sur le monde ?

Les départementales 2015 ont vu la nette victoire de l’UMP, le FN s’installe un peu plus dans le paysage politique français.

L’idée selon laquelle la France constituerait un cas à part au sein des pays industrialisés est chez nous une sorte d’évidence. D’aucuns s’en félicitent et louent le modèle français, d’autres le déplorent et le jugent inadapté à la mondialisation contemporaine. Cette dualité de l’économie française exposée par Marie-Paule Virard et Patrick Artus dans La France sans ses usines(fiche disponible ici : /) est encore d’actualité. D’aucuns verront dans la faillite de Mory Ducros un énième symbole d’un capitalisme français défaillant. D’autres verront une bonne augure dans l’annonce de Renault en février de créer 1000 postes. Désindustrialisation, inégalités, clivage de la société, polarisation du territoire sont d’autres maux que la France a vu croître avec la mondialisation (également vecteurs de bienfaits) sans pour autant trouver de solution… La France peut-elle encore tenir son rang dans l’économie du XXIème  siècle ? Tel semble être Le nouveau défi français : La France face à la mondialisation (Philip H. Gordon et Sophie Meunier).

Quid du rapport de la France au monde ? Entre l’engagement du Charles-de-Gaulle dans les opérations contre Daech et la vente de rafales à l’Egypte, la politique extérieure de la France demeure active en ce début d’année 2015, pour autant : La France contemporaine est-elle encore une puissance mondiale ? (voir la dissertation corrigée de Major-Prépa, sujet probable en géopolitique ESCP 2015: /)

EUROPE

Une U.E. qui attire PLUS ou MOINS… En Janvier 2015 la Lituanie a été le 19ème pays à adopter l’euro comme devise officielle. L’Union européenne semble continuer à attirer surtout les pays d’Europe orientale dont la transition vers la démocratie et l’économie de marché semble mitigé. Pour autant on aurait tort de penser que le tropisme pour l’U.E. soit incontestable. En effet, l’Islande a renoncé, début 2015, à sa candidature d’adhésion à l’UE alors que la Turquie d’Erdogan s’éloigne toujours plus des critères de convergence de Copenhague, signe d’une désaffection croissante pour l’Union Européenne. Pour rappel, ces critères politiques, économiques et socio-culturels doivent être respectés par tout pays espérant rentrer dans l’U.E., la Turquie s’en éloigne notamment en matière politique, avec Recep Tayyip Erdogan qui ancre toujours plus sa politique intérieur dans l’autoritarisme et la censure [Twitter, Facebook et Youtube sont bloqués] alors que sa politique extérieur semble à l’heure actuelle résolument tournée vers le Moyen-Orient (soutien de l’Arabie Saoudite dans son intervention au Yémen face au Houthis au grand dam de Téhéran).

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Pour faire sortir l’Union européenne de la crise économique la BCE a choisi de baisser drastiquement son taux directeur (taux auquel elle octroie des prêts aux banques) afin que les banques baissent leurs taux d’intérêts et que cela relance le crédit. En somme la BCE veut inciter les banques à prêter aux entreprises et aux particuliers pour relancer la consommation et donc l’activité économique. Ainsi, l’application d’une politique monétaire expansionniste (baisse des taux d’intérêts) a pour but de favoriser l’investissement, la consommation, la demande et donc la reprise économique. Cependant force est de constater qu’avec les politiques budgétaires restrictives des Etats, la croissance n’est pas au rendez-vous… Par conséquent la BCE a décidé d’utiliser un  autre levier : l’assouplissement quantitatif (Quantitative easing). La BCE a ainsi injecté près de 1 100 milliards d’euros (augmentation de la masse monétaire en circulation) à travers un plan massif de rachat des dettes souveraines pour stimuler l’économie. Ce QE a pour corollaire de faire baisser l’euro ce qui en retour favorise l’inflation contrôlée (il y a plus de monnaie en circulation donc une hausse des prix) et dope les exportations [puisque l’euro diminue, ma marchandise vendue en devise étrangère me rapporte plus, par exemple, si exporter un vélo me rapporte 50 écu et que l’euro est dévalué par rapport à l’écu (avant avec 1 écu j’avais 1€ désormais avec un écu j’ai 2€) alors grâce à la dévaluation de l’euro, mon vélo me rapporte 100€ (alors qu’avant dévaluation il ne m’en rapportait que 50€) j’ai donc plus d’intérêt à exporter]. (Analyse faite d’après les cours de macroéconomie d’A.Mokhtari, professeur à l’EMLYON Business School).

Assiste-t-on à une résurgence d’une URSS des temps modernes ? L’entrée en vigueur, en janvier 2015, d’une union économique eurasiatique (elle rassemble le Kazakhstan, le Belarus, la Russie, l’Arménie, bientôt le Kirghizistan et pourquoi pas l’Egypte qui en février 2015 a signé des accords de libre-échange ave l’UEE) ou encore l’autorisation de ventes de missiles à l’Iran en avril 2015 sont autant de marqueurs d’une aspiration à la puissance de la part de Poutine. Le Kremlin doit également composé avec des problèmes économiques majeurs. L’économie russe subit de plein fouet les sanctions occidentales. Ces sanctions couplées à la chute des cours du baril de pétrole, à la chute du rouble et à la fuite des capitaux ont plongé la Russie dans une inflation incontrôlée (11,5% en 2014) et une sévère récession (estimée à 5% en 2015).

En Ukraine un accord de paix imparfait et fragile a été trouvé à Minsk le 12 février. Deux mois plus tard, comme le révèle www.franceinter.fr, « sur les treize engagements signés à Minsk, seuls trois ou quatre auront été réellement tenus. Le cessez-le-feu, par exemple, a été globalement respecté, et les armes lourdes ont été retirées du front de part et d’autre. Mais les armes « légères », elles, ne se sont pas tues. Et les échanges de prisonniers, s’ils se poursuivent, restent modestes. Sur les autres décisions, c’est toujours le blocage : pardon, amnistie, restauration des relations économiques, réforme institutionnelle… »

Les relations se tendent encore plus entre la Grèce et l’Allemagne. En suivant l’excellente analyse proposée en février 2015 par www.diploweb.org, «le nouveau gouvernement grec d’Alexis Tsipras a affirmé sa proximité avec Moscou. La guerre à nos frontières orientales met l’Union européenne sous pression. La demande de renégociation de sa dette (avec un « programme relai » pour refinancer les banques grecques), se déroule dans un climat très tendu, car la Grèce demande des indemnités de guerre ainsi que le remboursement d’un prêt (environ 11 milliards d’euros) qu’elle a été obligée de concéder à l’Allemagne nazie en 1942 ; Berlin y a opposé une fin de non-recevoir. Athènes obtient de l’Euro-groupe que le programme d’aide qui devait normalement prendre fin le 28 février 2015 soit allongé de 4 mois pour qu’elle puisse toucher une nouvelle tranche. En échange, elle met en place un programme de lutte contre la fraude fiscale et la corruption et s’engage à mettre en place de nouvelles privatisations et à ne pas augmenter le salaire minimum. Certains pays, comme les pays baltes, qui ont fait beaucoup d’efforts et sont plus pauvres que la Grèce voient ces négociations d’un mauvais œil. Beaucoup de députés allemands ont eu du mal à accepter ce nouveau plan pour la Grèce que seuls 21% des citoyens allemands approuvent, selon un sondage. Mais un Grexit couterait, selon un institut de conjoncture allemand IFO, 80 milliards d’euros à l’Allemagne et 60 à la France (presque 1 000 euros par Français).»

Les discussions entre l’Union européenne et les USA au sujet d’un partenariat économique se poursuivent. Le huitième cycle de négociations sur l’accord commercial transatlantique (aussi connu sous le nom de TAFTA ou TTIP) s’est ouvert lundi 2 février.

Notons également la fin des quotas laitiers au sein de l’UE. Il garantissait la limitation de la production laitière afin de lutter contre l’effondrement des prix du lait due à la surproduction.

AFRIQUE

Le Nigeria, nouveau colosse aux pieds d’argile. En effet le Nigéria est depuis 2014 la première puissance économique africaine. Le renouveau du pays des Super Eagles est sans précédent, la croissance attendue est de 5% en 2015, l’émergence d’une classe moyenne est réel au sein d’un marché prometteur comme en témoigne le boom de la téléphonie mobile avec plus de 136 millions d’abonnés aujourd’hui. Cependant la fracture sociale est colossale, les inégalités ont explosé, la pauvreté peine à reculer, Ebola frappe à la porte, les cours du pétrole en baisse déstabilise l’économie et Boko Haram a pris la paix en otage. En effet, malgré la guerre entamée avec le gouvernement nigérian contre Boko Haram, l’organisation terroriste a enlevé plus de 2000 femmes en l’espace d’un an, a multiplié les attentats et les exactions, s’est alliée avec l’EI et forme aujourd’hui de plus en plus d’enfants soldats comme le révèle http://www.economist.com/. Au total, la situation risque d’exploser à tout moment chez le nouveau géant africain.

LES ENJEUX DE LA MONDIALISATION

Vanuatu symbole de l’urgence climatique. Le cyclone Pam a ravagé cet atoll du pacifique sud. Comme le rapporte le rapport du GIEC, de plus en plus de cyclones tropicaux destructeurs sont à noter en raison du réchauffement climatique. Un double de travail de prévention des risques et de lutte contre les évènements extrêmes doit être entrepris par des Etats timorés en matière d’environnement. L’émergence d’une gouvernance mondiale efficace et efficiente serait-elle la panacée ?

En suivant l’excellente analyse proposée www.diploweb.org, « le cours du baril de pétrole continue sa baisse entamée en 2014. Côté encore à plus de 110 dollars en juin 2014, le cours du pétrole oscille désormais entre 50 et 60 dollars pour le baril de brent fin mars 2015, la baisse pourrait encore continuer. Le marché est devenu offreur du fait de la décélération de la croissance économique chinoise, et donc un fléchissement de la demande, au moment où l‘Arabie saoudite augmente sa production pour préserver ses parts de marché menacées par les producteurs de pétrole de schiste – et gêner l’Iran. L’attitude similaire de la Russie pour faire face aux sanctions économiques occidentales accentue encore le phénomène. C’est une bonne nouvelle pour les pays européens qui dépendent de leurs importations de pétrole, la contrainte extérieure s’allège pour eux. C’est le contraire pour des pays comme l’Algérie et surtout le Venezuela déjà en mauvaise posture et terriblement dépendant de leurs exportations d’or noir. »

Comme le suggère Barah Mikaïl dans L’Eau, source de menaces?, avec les pénuries graves qui se profilent à l’horizon de quelques décennies, l’eau ne sera-t-elle pas demain un facteur majeur de conflit ? Le récent accord sur le Nil semble invalider cette thèse ou du moins montrer que plus qu’un facteur de conflit l’eau pourrait devenir un élément impulsant la gouvernance et les compromis. En effet, l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie ont trouvé un accord sur la gestion des eaux du Nil en mars 2015. Il s’agit d’un accord sur la construction du barrage Renaissance en Ethiopie, barrage qui sera le plus grand du continent africain à sa mise en activité en 2017.

Ezékiel SEDAMINOU

Major-Prépa