Barres d'admissibilités prévisionnelles 2016

Chaque année, à l’aube des résultats d’admissibilités, Major-Prépa analyse les tendances et les premiers retours sur les copies corrigées afin d’établir des tendances sur les barres d’admissibilités. Notre analyse permet donc de pronostiquer une fourchette dans laquelle la barre d’admissibilité serait comprise. L’année dernière, nous avons pu constater que le nombre de candidats n’influait finalement que très peu et que le principal critère d’évolution est le nombre de places ouvertes mais aussi l’évolution SIGEM.

2015 marquait un recul généralisé des barres d’admissibilités. Après une croissance continue de celles-ci au cours des dizaines d’années précédentes, la tendance s’est inversée l’année dernière avec un recul quasi-généralisé des barres d’admissibilités.

Attention, nos prévisions n’ont pas valeur de science exacte dans la mesure où certaines écoles ajustent leur barre d’admissibilité afin d’être plus ou moins sélectives à l’oral ou pour s’assurer de remplir. Par exemple, l’année dernière, Audencia BS avait trop drastiquement baissé sa barre d’admissibilité en réaction à la hausse des places ouvertes par l’emlyon et l’EDHEC. Notre analyse ne fonctionne donc qu’à condition que les écoles reproduisent une stratégie identique d’une année à l’autre…ce qui n’est pas toujours le cas.

Nous allons donc comme d’habitude ne fournir qu’une fourchette d’estimation. Mais pour le moment, quelques explications s’imposent.

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Utilisation de la barre d’admissibilité

On peut distinguer deux modes d’utilisations de la barre d’admissibilité.

Première option : l’école désire avoir un nombre fixe d’admissibles et prend ainsi pour barre d’admissibilité la moyenne du dernier candidat admissible. Par exemple à HEC, les 700 premiers candidats sont admissibles donc la moyenne du 700ème définit la barre d’admissibilité.

Deuxième option (la plus classique) : l’école fixe elle-même sa propre barre d’admissibilité. C’est le cas dans la plupart des écoles et ceci répond à différents objectifs. Par exemple, pour l’emlyon en 2014, le plus faible écart-type de son épreuve de mathématiques en comparaison de celle de l’EDHEC a artificiellement fait baisser la moyenne de ses candidats admissibles en comparaison de ceux de l’EDHEC et donc l’EM Lyon a dû garder sa barre stable à 12,37 tandis que l’EDHEC lui passait largement devant ; ce qui n’a plus été le cas en 2015 à cause de l’évolution du nombre de places ouvertes (voir ci-dessous).

Pour de nombreuses écoles de milieu et de fin de tableau, le calcul est difficile à faire : il faut d’une part avoir une barre assez basse afin que le nombre de candidats présentant l’oral soit suffisant pour remplir la promotion mais d’autre part, il faut que la barre soit assez haute pour conserver un minimum de sélectivité et donc de prestige.

Quels critères pour fixer les barres d’admissibilités ?

Le principal critère : l’évolution des places ouvertes

Comme le nombre total de candidats ne croît que très lentement, l’évolution du nombre de places ouvertes constitue l’un des indicateurs les plus pertinents pour analyser ces barres. En quoi donc ? Tout simplement car lorsqu’une école du haut du tableau ouvre 50 places supplémentaires, les écoles qui suivent au SIGEM voient un décalage de 50 étudiants se créer en leur défaveur. Et quand les écoles les plus plébiscitées se mettent à multiplier leur nombre de places, elles intègrent en leur sein des étudiants qui auraient intégré d’autres écoles autrement, ces dernières voient donc leur sélectivité décliner…

Cette année, les parisiennes conservent le même nombre de places ouvertes, comme l’EDHEC dont les promos ont énormément gonflé ces dernières années. L’emlyon ouvre 50 places de plus, conformément à sa stratégie de croissance par le volume : les 450 étudiants de prépa intégrés l’année dernière rapportent 16,2 millions d’euros sur l’ensemble de leur scolarité tandis que les 500 qui intègreront l’an prochain paieront 22 millions d’euros de frais de scolarité grâce à leur récente hausse de 17%. Belle opération de croissance, n’est-ce pas ? 😉 On retrouve une stratégie similaire du côté Audencia BS : l’école nantaise ouvre 40 places supplémentaires et hausse ses frais de scolarité. Il en résultera une baisse certaine de la barre d’admissibilité de l’emlyon, qui se répercutera sur l’EDHEC et qui pourrait partiellement neutraliser la trop forte baisse de la barre d’Audencia de 2015.

Toulouse BS augmente aussi légèrement son nombre de places, ce qui est susceptible de faire encore baisser la barre d’admissibilité de NEOMA, KEDGE (à moins qu’Ecricome change ses critères de notation) et SKEMA et d’avoir quelques répercussions pour les écoles qui suivent…

Nombre place concours BCE Ecricome 2016
Évolution des inscriptions aux concours BCE et Ecricome, par Studyrama Grandes Ecoles

Le deuxième critère : l’évolution au classement SIGEM

Au cours de ces dernières années, la corrélation entre l’évolution des écoles au SIGEM et l’évolution des barres d’admissibilités a été très nette : l’ESC Rennes, en forte progression au SIGEM a ainsi pu hausser sa barre d’admissibilité, passée de 7,75 à 8,60 alors que l’école grimpait de la 17ème à la 12ème place auprès des prépas. Une évolution similaire se produit du côté montpelliérain.

Le dernier critère : les choix stratégiques d’écoles

Comme nous l’abordions précédemment, fixer une barre d’admissibilité haute réduit le nombre d’admissibles, permet d’afficher une meilleure sélectivité mais augmente les chances de ne pas remplir sa promo et de ne pas assez sélectionner à l’oral. En effet, si une école maintient une barre haute et remplit de justesse, cela signifie que des candidats mal classés à l’oral ont quand même pu gagner leur admission…

Enfin, lorsque des écoles se confrontent au SIGEM, les barres d’admissibilités modifient considérablement les perceptions des prépas. L’année dernière, nombre de prépas affirmaient « être admissible jusqu’à GEM » alors qu’ils étaient également admissibles à Audencia, alors qu’au SIGEM, il apparaissait clairement qu’Audencia était encore plus sélective, une tendance appelée à s’inverser si les dynamiques actuelles se poursuivent. Pourquoi donc ? Simplement car la barre d’admissibilité de Grenoble EM était à 11,50 contre 11,40 pour Audencia.

Pour les écoles hors top 10, les écoles doivent trouver un juste mélange entre sélectivité et assurance de remplir : plus l’école veut faire preuve de sélectivité, moins elle risque de remplir toutes ses places.

Enfin, autre critère à prendre en compte, le niveau des copies. Mais celui-ci n’est pas du tout prévisible, sauf à l’issue de premiers échos. Par exemple, cette année, lors des premiers compte-rendus des épreuves de maths, le niveau des copies de l’une des épreuves ECT a impressionné positivement les correcteurs, de quoi faire progresser les barres d’admissibilités.

Les pronostics

Même s’il est difficile de prévoir les choix stratégiques, ainsi que l’écart-type de chaque épreuve, voici ce qui vous intéresse vraiment, notre tableau de barres d’admissibilités prévisionnelles 2016 (à utiliser avec notre simulateur d’admissibilités) :

Ecoles Barre d’admissibilité 2015 Barre prévisionnelle 2016
HEC 13.91 ± 13,90
ESSEC 13.05 ± 13,00
ESCP 12.87 ± 12,85
EM Lyon 12.12 ± 12,00
EDHEC 11.90 ± 11,75
Grenoble EM 11.50 ± 11,40
Audencia 11.40 ± 11,40
Toulouse BS 10.55 ± 10,55
NEOMA 10,70 ± 10,50
SKEMA 8.80 ± 8,90
KEDGE 9,60 ± 9,40
ESC Dijon 7.01 ± 7,30
ESC Rennes 8.60 ± 8,90
Telecom EM 9,00 ± 9,00
ESC Montpellier 8.55 ± 8,65
EM Strasbourg 8.10 ± 8,30
ICN Nancy-Metz 7,50 ± 7,30
ISC Paris 6.02 ± 6,30
ESC La Rochelle 6.99 ± 7,00
EM Normandie 6,00 ± 5,80
ISG 5.53 ± 5,50
ESC Troyes 5.30 ± 5,30
INSEEC 5.01 ± 5,00
ESC Pau 5,00 ± 5,00
Brest BS ± 4,50
ESC Clermont ± 4,50