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La pitié a-t-elle une place en société ?

Quelle est l’origine de la pitié ?
Rousseau fait de la pitié, un sentiment naturel indépendant de toute raison, la règle qui prévaut dans l’état de nature et assure la survie de l’espèce, mais décline en société. Michaud la voit naître de la volonté morale d’un monde “bon” qui, n’étant pas réalisée, va exprimer son émotion, sa plainte en gémissant. Pour Fassin, elle vient de la morale chrétienne qui considère la bien comme le bien suprême et valorise la souffrance, cette dernière, ajd médiatisée, menant à un sentiment de compassion.

Comment se manifeste cette pitié en société ?

Fassin constate que la compassion entraîne l’action d’un gouvernement humanitaire se substituant à la population et répondant au malheur qui s’abat inégalement sur le monde. Michaud met plutôt en évidence l’illusion de la bienveillance : les célébrités, relayées par les médias, critiquent le système actuel tout en camouflant leur égoïsme et leur hypocrisie par un voile de compassion. ainsi, pour Rousseau, ce n’est pas la pitié qui prévaut dans une société où domine la raison mais l’amour propre, passion violente qui détourne des sentiments de bienveillance naturels.

Quelle valeur accorder alors à la pitié ?
Michaud n’accorde à cette bienveillance de façade que peu de valeur n’étant qu’une pleurnicherie individualiste qui se satisfait d’elle-même. Rousseau et Fassin y voient plutôt une sorte de salut et d’idéal. La pitié, d’autant plus forte que les individus sont semblables, permettrait selon Rousseau un rapprochement entre les hommes, et de lutter contre les dangers de l’amour propre quant à la paix sociale. Dans la continuité de la théologie chrétienne, Fassin pense que l’idéal de compassion collectif du gouvernement humanitaire, solidaire avec la misère injuste, nous fait ressentir la souffrance et croire en l’égalité de tous : cela est rédempteur, apportant à chacun sa part d’humanité.

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Note : 18