eco droit ecricome

A quelques heures désormais du début des concours ECRICOME 2018, il est très important d’avoir clairement en tête ce qui vous attend. Il faut savoir que le format des épreuves et les attentes des correcteurs sont assez différents de ceux de la BCE, et cela doit être pris en compte dans la façon dont vous allez aborder les épreuves. L’idée ici n’est pas de vous donner les connaissances théoriques indispensables en management, en Eco-droit, et en maths (de toute façon c’est trop tard), mais de bien cerner l’esprit des épreuves pour que vous sachiez (presque) exactement à quoi vous attendre et ainsi ne pas paniquer face à une question à laquelle vous ne vous attendiez pas.

 

L’épreuve d’Eco-droit

Rappelons d’abord rapidement comment se présente l’épreuve : la partie économie est composée d’un QCM de 20 questions et d’une question de réflexion argumentée du même type que pour le sujet ESSEC. La partie droit, elle, possède beaucoup plus d’exercices différents avec d’abord trois cas pratiques et une veille juridique exactement comme pour le sujet ESSEC, mais avec, en plus, une analyse d’arrêt ou de contrat. Intéressons-nous maintenant un peu plus en détail chacun de ces exercices.

Le QCM regroupe trois types de question :

  • Des questions sur la théorie d’un/de plusieurs auteurs (« Le modèle insiders-outsiders de A. LINBECK et D. SNOWER souligne ? » ECRICOME 2016).
  • Des questions de cours, et notamment sur des définitions de concepts économiques classiques (« Un monopsone correspond à une structure de marché où ? » ECRICOME 2016).
  • Ou bien des questions portant sur les chiffres les plus incontournables de l’année (« En 2016, le produit intérieur brut (PIB) en euros constants de la France a progressé d’environ ? » ECRICOME 2017).

Les questions concernent pour la quasi-totalité des concepts très classiques que vous maîtrisez sûrement. Cependant, la formulation de la question et/ou des réponses peut souvent déstabiliser et faire douter pour aucune raison rationnelle. Lorsque c’est le cas, commencez par éliminer les réponses qui sont totalement absurdes, il y en a toujours au moins une (« La courbe de Lorenz établit une relation entre l’inflation et le chômage »). Vous n’avez alors plus que deux propositions sans compter la dernière qui est toujours « aucune réponse ». Sachant que plusieurs réponses sont possibles, soient ces deux propositions sont justes, soit une est fausse, soit les deux sont fausses. Si c’est une question sur un auteur ou un concept d’économie, oubliez quelques secondes les propositions pour vous rappeler la définition exacte et votre cours sur le sujet. Puis relisez les propositions et comparer. Si l’on compare les sujets depuis 2011 (ceux disponibles sur le site ECRICOME avec les corrigés), jamais il n’y a plus de 10 questions avec 2 réponses correctes, il est très très rare que la bonne réponse soit « aucune réponse » (vous devez donc être certain lorsque vous sélectionnez cette réponse que les 3 autres propositions sont fausses, et pas choisir cette option dès que vous ne savez pas) et il est impossible qu’il y ait trois réponses correctes (car il y a toujours une proposition absurde ainsi que « aucune réponse »). Lorsque vous n’arrivez vraiment pas à départager les deux réponses, déjà n’ayez pas peur de quand même répondre car il n’y a pas de point de pénalité en cas de réponse fausse, et surtout vérifier si les deux propositions sont contradictoires ou pas. Si elles ne le sont pas, ça veut peut-être dire que les deux sont justes. Enfin, concernant le temps, sachant qu’il reste encore beaucoup d’exercices différents à traiter et que ce n’est qu’un QCM, 20 à 30 minutes maximum doivent être consacrées.

En ce qui concerne la question de réflexion argumentée, le sujet est quasiment toujours lié à l’actualité ou peut au moins se rattacher à un évènement d’actualité majeur (« L’intégration économique européenne est-elle une réponse adaptée à la mondialisation de l’économie ? », sujet de l’année dernière, fait clairement référence au BREXIT par exemple). Je vous invite donc à consulter ces sujets d’entrainements que l’on avait proposé en fonction de l’actualité économique marquante de l’année. Sur la façon de traiter le sujet, il faut prendre en compte le fait que, contrairement à l’épreuve ESSEC, vous avez beaucoup plus de temps pour le faire. Cela implique donc de proposer une analyse plus fine et poussée, et des parties assez richement fournies en auteurs, données chiffrées, dates et références à l’actualité. Là où les rapports de jury de l’épreuve ESSEC mentionne qu’aucune forme particulière dans la rédaction n’est attendue, l’épreuve ECRICOME demande une structure beaucoup plus claire et formelle. Le mieux est d’adopter celle utilisée dans les corrigés, c’est-à-dire une introduction, puis I) et II) avec les titres écrits et soulignés, divisés en deux sous-parties A) et B) elles aussi écrites et soulignées.

Sur la rédaction et la forme, on peut faire les mêmes commentaires pour la veille juridique. Parce que le temps est beaucoup moins votre ennemie que pour l’épreuve ESSEC, votre veille juridique doit être plus fine et riche. Là aussi une introduction avec un plan en deux parties, divisés en deux sous-parties est préconisé par les corrigés officiels. On notera également que les sujets chaque année sont assez large et nécessitent d’aborder tous les différents aspects du thème (« Responsabilité sociétale et contraintes juridiques pour l’entreprise », ECRICOME 2017). Pour le thème de cette année, il sera sûrement pertinent d’aborder le sujet selon les différents acteurs du marché. Par exemple, sur le sujet « L’évolution des obligations de l’entreprise envers les acteurs du marché ». Il faut aborder à la fois celle concernant les concurrents, les consommateurs, les anciens salariés, voire les fournisseurs et autres parties prenantes.

Le deuxième exercice de la partie droit est soit une analyse d’arrêt, soit une analyse de contrat. La difficulté n’est pas bien haute. Il suffit de vous laisser guider par le questionnement. Pour une analyse d’arrêt, on vous demandera simplement, dans une première question, le problème de droit et de repérer le syllogisme utilisé par la juridiction dans une seconde. Pour l’analyse de contrat, on vous demandera de quel type de contrat il s’agit (il faut bien connaître tous les types de contrat), qui sont les parties et quelles sont leurs obligations. Bien souvent, une clause non valide se cache dans ce contrat, il faut alors connaître son cours sur les clauses, et notamment celles du contrat de travail (non-concurrence, mobilité, de dédit formation…).

Enfin, la résolution des cas pratiques est extrêmement classique et ressemble beaucoup à l’épreuve ESSEC depuis la réforme en 2016. Il y a trois situations juridiques différentes et il faut mobiliser la méthode du syllogisme pour y répondre. On remarquera cependant que le chapitre sur la concurrence tombe ABSOLUMENT toutes les années, et que ceux sur la consommation, la propriété intellectuelle et le droit du travail tombent très souvent.  

 

L’épreuve de management

Même si l’épreuve est très récente, celle-ci existe depuis suffisamment de temps pour pouvoir savoir à peu près à quoi s’attendre en analysant les sujets déjà tombés.

On remarquera que la forme de l’épreuve est très particulière et en rupture totale avec les épreuves HEC et ESC. Au lieu d’avoir des dossiers, ECRICOME propose une épreuve en deux parties : une première sur une analyse de cas de trois questions, puis une deuxième partie où il faut commenter 6 affirmations dont trois portent sur l’entreprise étudiée dans l’analyse de cas, tandis que les 3 autre sont purement théoriques. De plus, l’épreuve ne dure que deux heures, ce qui est très court, et ne laisse pas vraiment beaucoup de temps de répit.

Concernant l’analyse de cas, les trois questions porteront sur trois domaines du programme totalement différents. Sachant que la première fera (presque) sûrement partie du programme de stratégie (« Après avoir identifié les ressources détenues par Naïo Technologies, montrer que certaines d’entre elles peuvent lui permettre de construire un avantage concurrentiel durable » ECRICOME 2017, « Montrer, de manière structurée, que l’environnement recèle des opportunités pour Phitech » ECRICOME 2016), et qu’il y aura nécessairement une question calculatoire portant sur le calcul des soldes intermédiaires de gestion, la rentabilité d’un investissement, un bilan fonctionnel, ou même du calcul de coût (« Analyser la rentabilité du projet en utilisant les indicateurs que vous jugerez pertinents, et conclure sur son intérêt » ECRICOME 2016, « calculer, pour les exercices 2014 et 2015, le chiffre d’affaires (CA), la production, la valeur ajoutée (VA), l’excédent brut d’exploitation (EBE) et le résultat d’exploitation » ECRICOME 2017), la troisième question portera soit sur du marketing, soit sur de la GRH, soit sur les systèmes d’information. Faire des tableaux pour bien structurer vos calculs sera fortement apprécié par votre correcteur.

On remarque également que chaque année, un document théorique est fourni en annexe et qu’une question demande explicitement d’utiliser ce document pour répondre à la question. Ce document vous fournit un cadre d’analyse qu’il faut impérativement utiliser. Pour exemple, pour la question « Après avoir identifié les ressources détenues par Naïo Technologies, montrer, à l’aide du document théorique mis à votre disposition, que certaines d’entre elles peuvent lui permettre de construire un avantage concurrentiel durable », le document théorique en question propose la méthode d’analyse VRIN (valeur, rareté, inimitable, non-substituable). La deuxième partie de votre réponse, celle qui consiste à démontrer que les ressources sont un avantage concurrentiel, doit être alors décomposée en 4 parties qui démontrent en quoi les ressources satisfont chacun des critères.

Abordons maintenant les affirmations à commenter. Les 6 affirmations vont chercher à brasser un maximum de notions dans les différents points du programme. De la stratégie, du marketing, de la GRH, les SI, mais également de l’analyse financière et d’investissement, voire du calcul des coûts, peuvent être abordés. En regardant les corrigés officiels, nous pouvons constater plusieurs choses intéressantes. Premièrement, l’affirmation ne sera jamais seulement vraie. Soit elle est tout simplement fausse, soit il sera nécessaire de nuancer la réponse (on retrouve alors des formulations comme « L’affirmation est discutable », « L’affirmation peut être nuancée » mais jamais « l’affirmation est juste »). Cela signifie donc que même lorsque l’affirmation est juste, il est nécessaire de compléter la réponse, de la nuancer, ou de montrer que dans certains cas cela n’est pas vrai.

De manière générale, on remarque que dans presque chaque question, les corrigés, pour chaque question (hormis les questions calculatoires), commencent par définir la notion de gestion importante et mobilisent une référence théorique (Ansoff, Mintzberg, Herzberg…) pour répondre à la question, que ce soit dans l’analyse de cas ou les affirmations. Il est donc très pertinent d’adopter la même démarche.

L’épreuve de maths

En termes de difficulté, l’épreuve d’ECRICOME se trouve plus dure que celle d’ESC mais loin d’être aussi difficile que celle de l’ESCP. Depuis la réforme, l’épreuve est toujours constituée de trois exercices. Ces trois exercices sont rangés dans l’ordre croissant de difficulté (c’est-à-dire que les dernières questions de l’exercice 3 sont plus difficiles que celles de l’exercice 1. En revanche, les premières questions sont toutes conçues pour être abordables, même pour les candidats les plus faibles).

Le premier portera, comme pour l’ESCP et l’ESC, sur les matrices. Ce sera un exercice extrêmement classique seulement là pour vous mettre en confiance et vous échauffer. Il mêlera diagonalisation de matrice, éléments du nouveau programme avec les valeurs propres et les vecteurs propres, des récurrences très classiques et les suites. Il est important de prendre un maximum de point sur cet exercice car les choses vont se corser après.

Le deuxième exercice peut soit être un exercice d’analyse, soit un exercice de probabilité. Dans tous les cas, l’exercice d’analyse possèdera une première partie consacrée à l’analyse d’une fonction, tandis que la deuxième utilisera cette même fonction dans le cadre d’une densité de probabilité. On retrouvera toutes les questions classiques comme le calcul de dérivé, le tableau de variation, la fonction de répartition, le calcul d’espérance et de variance, avec sûrement quelques questions Scilab. On notera toutefois que jamais, depuis que c’est au programme, l’épreuve d’ECRICOME n’a abordé la notion d’estimateur, de biais et de risque quadratique contrairement aux deux autres épreuves.

Enfin, l’exercice de probabilité commencera de façon très simple. Il suffit bien souvent de reconnaître des lois classiques et d’en connaître les propriétés. Les dernières questions de cet exercice porteront sûrement sur Scilab et seront plus difficiles. Il faudra donc les aborder avec attention car beaucoup vont les négliger, ce qui en fait des questions très rentables en termes de point.