La source la plus fiable pour prendre connaissance des exigences précises d’une épreuve de concours, c’est bien évidemment les rapports de jurys. Vous trouverez dans cet article une synthèse des rapports de ces dernières années concernant la dissertation de culture générale. Les différentes rubriques suivantes correspondent aux observations qui reviennent de façon récurrente, et dont la prise en compte est essentielle à la réussite de l’épreuve.

Après l’analyse de notions vient l’élaboration de la problématique. Là encore, plusieurs écueils sont à éviter.

La problématique trop restreinte

Si votre analyse des notions du sujet est trop faible ou inexistante, vous manquerez la polysémie des termes du sujet et vous risquez de vous enfermer dans une problématique trop restreinte, qui ne vous permettra pas de prendre en compte toute la richesse du  sujet, voire qui vous conduira à enfoncer des portes ouvertes dans tout votre développement.

EXEMPLE : Pour un sujet comme « Peut-on dire que ce sont les hommes qui font l’histoire ? », si vous réduisez la notion d’histoire à celle d’historiographie (ensemble des ouvrages écrits par les historiens), vous allez vite énoncer des évidences sans intérêt, du genre « oui, ce sont les hommes qui écrivent l’histoire’ ». Pas super profond !

La problématique trop large

Une analyse trop faible peut vous mener, au contraire, à manquer la spécificité du sujet pour plaquer sur ce dernier une problématique passe-partout.

EXEMPLE : Ainsi, à l’épreuve HEC de 2017 sur la parole, certains candidats « ont substitué au traitement du sujet un exposé général sur le rapport entre parole et écriture » (HEC 2017). La problématique trop générale se change bien souvent en régurgitation du cours : en l’occurrence, on réécrit mécaniquement des morceaux de cours sur l’opposition entre les deux notions, sans répondre à un problème vraiment pertinent.

 La problématique inexistante

Là encore la chose semble évidente, mais il est impératif de formuler une problématique à laquelle votre développement doit répondre ! Si vous avez la sensation d’aller dans tous les sens dans votre développement, sans bien savoir à quelle question vous répondez au juste, c’est probablement que vous avez sauté l’étape de la problématisation et que vous n’avez formulé aucun ensemble de problèmes dans votre introduction. Reprenez tout à zéro et surtout, habituez-vous à ne jamais commencer la rédaction de votre développement sans savoir clairement à quelles questions vous répondez !

Mais alors c’est quoi une bonne problématique ?

On peut définir négativement la bonne problématique : c’est celle qui n’a aucun des défauts dont on vient de parler. Elle a donc le mérite non seulement d’exister et d’être clairement formulée, mais aussi de ne pas se borner à un problème trop précis et, inversement, de ne pas tomber dans un exposé trop général. Elle doit permettre d’aborder un assez large éventail de problèmes liés les uns aux autres, pour donner une vue d’ensemble sur la question.

EXEMPLE : Pour le sujet « faire parler un texte », on peut proposer la problématique suivante : « ce qu’un texte peut nous dire se borne-t-il à sa signification ? ».

En suggérant vous-mêmes qu’il ne faut pas réduire la « parole » du texte à ce qu’il signifie, à son contenu informatif, vous vous ouvrez à vous-mêmes la possibilité de traiter une multiplicité de sujets tous intimement liés : celui, assez évident, de l’interprétation du sens d’un texte écrit (« faire parler » au sens de « découvrir la signification »), mais aussi l’art littéraire de restituer la vie de l’oral à travers l’écrit (« faire parler » au sens de « rendre vivant par l’imitation de l’oral »), l’art de l’acteur qui consiste à rendre un texte vivant en l’incarnant dans un jeu théâtral travaillé (« faire parler » au sens de l’interprétation théâtrale d’une pièce écrite).

En faisant jouer des sens plus dérivés du mot « texte », vous pouvez encore élargir la réflexion en parlant par exemple de l’expérimentation scientifique qui consiste à « faire parler » la nature (dont le livre est écrit, selon Galilée, en langage mathématique) pour qu’elle nous indique ses lois. Votre réflexion doit être à la fois globale et cohérente !

Ici, la première partie de cette suite d’articles.