Culture Générale Ecricome 2021

Retrouve le sujet ici : Culture générale Ecricome 2017 – Sujet

Dans ce sujet, c’est le concept de « création » qui fait problème, puisqu’on l’associe en général à la création ex nihilo. Ce sujet présuppose qu’on admet que la parole a des effets, mais qu’on veut savoir si ces effets relèvent de la création. Les conceptions primitives de la parole ont toujours prêté à la parole des vertus magiques, à commencer par la Genèse qui attribue au Verbe le fait d’avoir créé le monde matériel, en passant par les diverses mythologies qui font de certaines formules magiques des moyens de produire des effets surnaturels dans le monde. Peut-on vraiment prêter à la parole des effets pratiques et, si tel est le cas, n’y-a-t-il pas moyen de les expliquer en abandonnant ces conceptions religieuses et mythologiques pour en fournir une explication plus rationnelle ? 

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Chez Austin le performatif comprend les deux fonctions suivantes : la fonction illocutoire et la fonction perlocutoire. La fonction illocutoire concerne le contexte et l’aspect conventionnel qui permet au discours de produire son effet. La fonction perlocutoire correspond aux effets psychologiques que l’on produit par le discours.

Chez Frege dans Sens et Dénotation, il opère une distinction entre le sens et la dénotation : la dénotation c’est l’objet même dont on parle et le sens c’est la manière dont on en parle. La parole poétique, par exemple, c’est un discours qui a un sens sans dénotation.

Problématique : La parole peut-elle créer des effets de son propre fonds  ?

I) La parole ne crée rien : elle ne fait que restituer le réel

  • Elle a un contenu informatif, c’est la fonction énonciative du langage.  Jakobson dans Essais de linguistique générale,
  • Parler c’est restituer des pensées ou des états de chose. (Descartes) Donc, l’unique fonction de la parole est de restituer et non de créer.

II) La parole peut créer des effets psychologiques et le discours fictif est créateur sans provenir du réel

S’il est nécessaire de limiter la liberté d’expression, cela est lié au fait que la parole peut être tout aussi créatrice qu’un acte. En effet, la parole peut avoir des conséquences sur la conduite des individus, ce qui rend nécessaire la restriction de cette liberté. Dans un prochain article, une référence à ce sujet sera développée (S.Weil dans l’Enracinement). Ainsi, la parole peut créer des effets psychologiques sur les individus, ceci est la fonction perlocutoire dAustin dans Quand dire, c’est faire.

Frege : La parole ne traduit pas que ce qu’il y a dans le réel, le discours fictif de la poésie ou de la littérature est un discours qui a du sens, sans avoir de dénotation. C’est un discours qui crée un monde imaginaire sans être une traduction immédiate du réel. On peut citer par exemple une oeuvre de Rabelais, Gargantua, qui décrit un monde fantastique, surréaliste, dans certains passages on nous décrit des géants, sans âges précis, des individus surréalistes, etc.

 II) L’ancrage matériel et sociologique de la parole

Les conditions matérielles de la parole rendent nécessaire de nuancer sa capacité à être créatrice. La parole s’ancre dans une matérialité : il faut des organes, une vibration du son et la langue doit déjà être constituée. Pour parler, il faut des conditions préalables matérielles, donc les effets de la parole ont besoin de conditions préalables. Créer, au contraire, c’est initier un état à partir de rien. Créer, ce n’est pas produire des effets : c’est produire des effets à partir de rien.

Il faut également un contexte, qui renvoie souvent à des conditions sociologiques, pour que la parole ait des effets. Cela correspond à l’illocutoire d’Austin qui est relatif à la fonction performative de la parole. Bourdieu montre dans Langage et politique comment le statut social de l’individu joue pour que la parole ait des effets. Ainsi, la parole n’est pas créatrice d’effet, mais plutôt productrice puisque que pour qu’il y ait des effets, il faut des conditions préalables.

Dans le champ de l’imagination, l’artiste produit certes du sens sans dénotation, c’est-à-dire sans référent réel immédiat mais il s’inspire néanmoins pour se faire, d’objets existants. On peut penser par exemple au poème d’Aragon, il déploie une puissance d’imagination qui crée une multitude de nouvelles roses, mais finalement, c’est la rose réelle qui prime, celle dont il s’inspire pour créer toutes ces nouvelles roses.ndlr : ceci est une proposition de corrigé, mettant en exergue des pistes qu’il a pu être pertinent d’exploiter.

En aucun cas le fait de ne pas avoir adopter ce plan ne vous assure une mauvaise note à l’arrivée ;).

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