Ce n’est peut-être pas l’épreuve qui vous fait le plus rêver, ni celle à laquelle vous êtes le plus préparés. Néanmoins, l’admissibilité dans l’école de vos rêves ne se joue souvent à pas grand chose !

Retrouvez le rapport de jury 2016 ici : https://major-prepa.com/synthese-resume/rapport-synthese-de-texte-escp-2016//

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La copie

Qu’est-ce qu’une bonne gouvernance ?

De quelle gouvernance a-t-on rêvé ? Supiot remarque qu’au fond, communisme et ultra-libéralisme partagent les mêmes aspirations : la fin du politique et le règne d’une gouvernance scientifique et technique. Si la prétention d’une gouvernance par la technique est également relevée par Sadin, il ajoute l’importance que joue l’exigence d’efficacité dans ce paradigme. L’optimisation du temps constitue, selon lui, le cœur du mode de rationalité régissant nos sociétés. A contre-courant de ces aspirations progressistes, Ismard note l’idéalisation de la démocratie grecque : l’agora est perçue comme l’espace privilégié d’une gouvernance autonome, égalitaire et transparente.

En quoi ces espoirs ont-ils été déchus ? La perfection prêtée au gouvernement de la Grèce antique n’est qu’apparence pour Ismard puisque la liberté politique acquise par les citoyens reposait sur la participation institutionnelle de nombreux esclaves. La gouvernance par la technique n’est pas non-plus dépourvue de contraintes puisqu’elle fait de l’exigence économique la finalité de la société, d’après Supiot. Plus radical, Sadin dénonce un modèle qui fait l’apologie de la technique et de la productivité au détriment de l’activité humaine. L’homme est aliéné, par ses machines et par son obsession, éternellement insatisfaite, pour l’optimalité.

Sur quoi fonder la gouvernance à l’avenir ? Sans prendre position, Supiot distingue deux systèmes fondamentaux : celui du libéralisme traditionnel, fondé sur le droit et sa protection, et un autre, aujourd’hui dominant, où la législation est minimale, au service de l’exigence technique. Le propos de Sadin est plus engagé puisqu’il appelle à quitter ce paradigme technique qui menace la gouvernance démocratique, politique et humaine. Cependant Ismard met en garde contre la tentation d’un retour hâtif à la démocratie grecque : c’est un système bancal qui ne peut pas être reproduit tel quel. Il ironise même sur la transposition du système de l’esclavage public aux institutions européennes actuelles.

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NB : une copie de synthèse de textes doit contenir entre 270 et 330 mots, sinon la note se trouve dégradée.