ECS, ECE, ECT, vous rêvez tous de prestigieuses écoles, d’excellentes notes et d’oraux réussis : quelle affligeante banalité ! Rompons avec l’élitisme propre aux prépas et apprenons pas à pas comment rater sa prépa.

Vous entrez en première année :

Bienvenue au paradis de la classe préparatoire qui va vite devenir un enfer si vous suivez les conseils suivants.

Ne vous faites pas de planning : en terminale vous n’aviez pas de planning et vous êtes arrivés en prépa alors pourquoi changer ? Un planning vous permettrait d’étaler la charge de travail de manière uniforme et d’être prêt le jour J, c’est évidemment à éviter. Ne prévoir aucune pause dans votre journée est aussi une des clefs de l’échec.

Travaillez la CG autant que les maths ou les langues : en première année vous n’étudiez pas le thème du concours mais pourquoi ne pas en profiter pour tout apprendre sur le jardin d’Épicure au lieu d’apprendre la formule du binôme ? Attention si vous sentez que vous pouvez prétendre à HEC et à son oral barbare il faut surtout délaisser cette matière, vous aurez bien le temps d’apprendre 2500 ans de culture générale en 2 semaines l’année prochaine.

Dormez 4h par nuit. Si vous n’avez pas de planning et faites 2h de CG par jour vous n’aurez aucun mal à suivre ce conseil. En fait le sommeil est votre pire ennemi, il vous permet d’être attentif et de mieux retenir. Moquez vous de ceux qui font des siestes et mettent un point d’honneur à finir de travailler à 22h30, ils réussiront leurs concours…

Entretenez un esprit de compétition avec vos rivaux : Prépa = compétition. Eh oui il n’y a que 7700 places offertes par le SIGEM alors mettre des bâtons dans les roues de vos 30 camarades de classe vous permettra de mieux rater. Ne vivez que pour le classement de votre concours blanc et le regard triste de votre voisin de table après lui avoir volé ses fiches. Ne remontez jamais le moral de vos compagnons de galère, ils risqueraient de vous soutenir le jour où vous craquerez !

Achetez tous les manuels, dans toutes les matières, même ceux des autres filières. Pour apprendre efficacement il faut sélectionner les informations essentielles et dégager le superflu, c’est pourquoi vous devez multiplier les manuels pour essayer vainement de tout savoir sur des anecdotes du programme. Vous avez un don pour l’ESH mais êtes nul en langues ? Donnez la priorité à l’éco, connaissez par cœur 3 manuels, qui sait vous aurez peut-être 24/20 aux concours, ça rattrapera votre 3/20 en anglais.

Travaillez à fond la veille des DS. L’essentiel en prépa c’est d’avoir des notes gonflées artificiellement à coup de révisions de dernière minute. Vous serez ainsi désemparé au moment des révisions du mois d’avril et n’aurez jamais le temps de tout revoir. Parfait non ?

Vous entrez en deuxième année :

Pas de soucis, il n’est jamais trop tard pour mal faire.
Ne travaillez pas la CG, c’est aléatoire et seulement coefficient 5 en moyenne. La philosophie c’est une matière qui ne vous servira jamais, la preuve il n’y en a pas en école ! Ne nous le cachons pas, avoir une bonne note en CG relève du pur hasard et de l’inspiration du moment. Alors faites comme moi, n’en faites pas et tenez vous en à cette phrase de BHL : “Carpe Diem”.

Séchez les cours de contraction, ça n’est que le même coefficient que la LV2 : contracter c’est facile, la preuve.

Ne travaillez pas l’oral pendant l’année, le mois de juin suffira : Les oraux ne sont que dans de nombreux mois et ne représentent que 50% de votre note finale, il est bien sur inutile de les préparer avant les écrits. Vous n’avez pas de projet professionnel ? Très bonne nouvelle, vous aurez le temps d’en inventer un la veille de votre entretien, ils n’y verront que du feu. De même, inutile de vous renseigner sur les spécificités de chaque école, elles sont toutes pareilles de toute façon.

Baissez les bras : la prépa c’est horrible, le Scilab orchidoclaste et le prof d’anglais s’acharne sur vous, qu’est-ce qui vous retient ? Les 7000 places offertes par le SIGEM vous sont innateignables et d’ailleurs personne n’est jamais sorti vivant de sa prépa. Gâchez tous vos efforts déjà consentis, un diplôme d’une école de commerce sérieuse risquerait de vous offrir une carrière professionnelle réussie.

Vous cubez :

Encore un petit effort.

Ne changez rien nul part, vous n’avez juste pas eu de chance : Ne vous inquiétez pas, si la première tentative a échoué et que vous commettez les mêmes erreurs le résultat sera le même cette année ! La clef de l’insuccès passe par n’étudier que les matières ratées tout en délaissant celles réussies. Surtout ne vous remettez pas en question, cela vous serait trop bénéfique.

En conclusion

N’allez jamais sur Major Prépa. Écouter les conseils avisés de vos prédécesseurs et y lire des fiches parfaites risquerait de vous aider à réussir. Donc comme dit le dicton : « Pour être sûr de rater, fuyez MP »….et jouez à Pokémon GO ?

Note à benêt : Cet article recense les erreurs classiques que tout préparationnaire commet à un moment de son parcours. Il n’y a évidemment pas de recette miracle pour déjouer les pièges de la prépa, mais vous devrez être prompts au revirement de stratégie dès que vous perdez pied. Courage, la route est longue mais en vaut la peine.

Les plus pointilleux ont remarqué qu’il y a 11 conseils erreurs classiques dans cet article, et non 10. Joli sens de l’observation. Dans le cas contraire, on peut vous donner un 12ème conseil : vérifiez scrupuleusement ce que vous lisez et produisez. 😉