On se souvient tous du très célèbre sujet ESSEC en ESH : « Inégalité et croissance économique », donné aux ECE en 2015. A priori, c’est un sujet où il est plus ou moins difficile de se démarquer au niveau du plan, et bon nombre d’élèves – et ils n’ont pas eu tort – ont opté pour un plan mettant en évidence les deux relations de causalités. Dans une telle situation, comment faire pour se démarquer des autres copies ? C’est ici qu’intervient la macroéconomie ! Si dans la copie d’un élève figure une démonstration menée avec rigueur et précision, celle-ci sera automatiquement plus valorisée : autant de points à grapiller pour monter dans le classement.

Alors, c’est parti ! Démontrons la thèse de Keynes, qui peut donc constituer une partie de votre raisonnement – si celui-ci porte sur les inégalités économiques –, qui est la suivante : la réduction des inégalités économiques permet d’augmenter le PIB, en d’autres termes, la répartition des richesses n’est pas neutre sur la richesse.

Nous allons rechercher le revenu d’équilibre sur le marché des B&S (nommé Y*) et nous répondrons à la question suivante : si on fait varier les inégalités, quel sera l’impact sur Y* ? 

Démonstration

(a) Distinction deux types de ménages : riches (R) et pauvres (P)

Riches :

  • Ils paient des impôts (notés T) ;
  • Ils captent une proportion a (a > 0,5) des revenus globaux ;
  • Leur propension à consommer (notée cR – c puissance R ) est inférieure à 1.

Pauvres :

  • Ils ne paient pas d’impôts mais reçoivent des revenus de transfert (notés F) ;
  • Ils détiennent (1-a) % des revenus globaux ;
  • Ils ont une propension à consommer (notée cP – c puissance P) égale à 1 : pas d’épargne.

(b) La demande globale

 Quelques notations pour être bien au point :

  • Z : la demande globale ;
  • Y : le revenu national : Y = aY (le revenu des riches) + (1-a)Y (le revenu des pauvres)
  • Yd : le revenu disponible : Yd = aY – T (pour les riches) et Yd = (1-a)Y + F (pour les pauvres)
  • C : la consommation C = CR (conso. des riches) + CP (conso. des pauvres)
  • G : la dépense publique & I : l’investissement. 

1re étape : écrire la demande globale 

  • Z = C + I + G 

2e étape : distinguer la conso R & la conso P

  • Z = CR + CP + I + G

3e étape, CR = cR*Yd et CP = cP*Yd (souvenez-vous, cP = 1), donc :

ZcR(aY-T) + (1-a)Y + F + I + G

(c) Équilibre sur le marché des biens et services

1re étape : écrire l’équilibre sur le marché des B&S

Il se produit lorsque la demande globale est égale au revenu national qui est égal à l’offre, c’est-à-dire : Z = Y ;

2e étape : développez 

cR(aY-T) + (1-a)Y + F + I + G  = Y

On développe (*), ce qui donne :

acRY – cRT + (1-a)Y + F + G + I = Y

On passe de l’autre côté les Y & on factorise par Y

Y – acRY – (1-a)Y = -cRT + F + G + I

Ce qui donne :

Y[1 – acR – (1-a)] = -cRT + F + G + I

Ainsi, Y* (le revenu qui équilibre le marché des B&S) est égal :

Y* = 1/(1 – acR – (1-a))[-cRT + F + G + I]

(d) Conclusion : augmenter a (les inégalités) réduit Y*

Si on dérive Y* par rapport à a, c’est-à-dire que l’on fait Y*'(a), on découvre que cette dérivée Y*'(a) est négative, autrement dit, plus j’augmente a (les inégalités) plus Y* diminue. 

Toute diminution de a (inégalités économiques) entraîne une augmentation de Y* (du PIB).

Vous pouvez utiliser cette démonstration pour :

  • Prouver que la répartition des richesses n’est pas neutre sur la richesse : tous les sujets sur les inégalités et leur impact sur le niveau de richesse ;
  • Justifier une intervention de l’État, plus particulièrement l’État-Providence : dans notre modèle, il y a des prélèvements (T) & des transferts (F).

Révise efficacement ton ESH avec nos autres articles 🙂