Le rachat de la branche énergie d’Alstom par General Electric constitue un cas d’école de guerre économique où les Etats-Unis sont passés maîtres en la matière. Lorsque les intérêts stratégiques de la première puissance économique mondiale épousent les intérêts commerciaux d’une entreprise, tous les moyens sont bons pour l’emporter.

Créée en 1928, Alstom fait partie des fleurons industriels français, qui au côté d’EDF et d’Areva, assure l’indépendance de la filière énergétique française. L’entreprise occupe un position stratégique grâce à son savoir-faire unique dans la production de turbines à vapeur. C’est la fameuse turbine Arabelle qui équipe les bâtiments de la Marine nationale (porte-avion Charles De Gaulle et sous-marins) mais aussi les centrales nucléaires françaises et étrangères. Sur ce segment de marché, Alstom est en concurrence avec deux groupes internationaux : Siemens et General Electric.

Déjà sauvée de la faillite en 2004 par l’Etat puis rachetée par Bouygues, le groupe Alstom avec ses 18000 employés en France connaît de nouvelles difficultés, en particulier au niveau de sa branche énergie qui compte pour les ¾ de son chiffre d’affaires, suite à un ralentissement des commandes de la part de ses principaux partenaires européens. Néanmoins, la très relative perte de vitesse d’Alstom n’explique qu’en partie la vente des activités énergie aux Américains. L’entreprise doit parallèlement faire face à des poursuites judiciaires engagées aux Etats-Unis par le Department of Justice (DoJ), sur la base d’une enquête menée par le FBI, pour avoir versé des pots-de-vins dans la négociation de contrats en Indonésie, en Arabie Saoudite, au Brésil, etc. Alstom est reconnue coupable d’avoir violé le Foreign corrupt practices Act (FCPA) et se voit infliger une amende inédite de…

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