Concept controversé, la « Chinafrique » désigne un système global concernant les relations multilatérales entre la République Populaire de Chine et les États africains. Pour certains, cette relation est un néocolonialisme censé se substituer à la dépendance du continent africain envers les anciennes puissances coloniales occidentales. Au-delà de l’aspect polémique de ce concept, il s’agit ici d’analyser l’évolution de la présence économique et diplomatique chinoise en Afrique au cours des dernières années.

Illustration du rattrapage commercial chinois en Afrique par rapport aux Etats-Unis dans les années 2000

L’Afrique connaît d’importantes transformations en ce début de XXIe siècle avec une croissance économique soutenue – bien qu’inégale selon les pays – et une démographie particulièrement dynamique puisque vers l’horizon 2050, un quart de l’humanité sera africaine selon l’UNICEF. Ces éléments attirent l’attention des grandes puissances, au premier rang desquelles la Chine. Le continent africain représente l’une des clés de la politique étrangère de Pékin, avec des investissements massifs. D’où vient cet intérêt ? Il s’agit pour la Chine d’assurer son approvisionnement en matières premières, de profiter du développement économique de la région et de construire une aire d’influence en tissant les liens diplomatiques avec les États Africains.

Ce rapprochement se traduit par l’apport de main d’œuvre et d’investissements financiers afin d’étoffer les infrastructures (transports, réseaux électriques notamment) du continent. Par exemple, au Congo, presque tout nouvel investissement dans ce domaine est chinois, faute de concurrence. En plus de cette participation aux marchés publics de construction, la Chine bénéficie d’un accès préférentiel à l’extraction des ressources naturelles de ces pays, ce qui lui permet de réduire sa dépendance énergétique envers le Moyen-Orient et contrôler l’ensemble de…

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