L’Etat le plus récent du monde, le Soudan du Sud, sombre dans la crise humanitaire. Créé en juillet 2011 à la suite d’un référendum d’autodétermination, le Soudan du Sud a immédiatement été reconnu par la communauté internationale, même si des litiges frontaliers persistent entre celui-ci et l’Etat qui a subi cette sécession, la République du Soudan.

Le drame du Soudan du Sud s’explique par les luttes de pouvoir intestines qui anéantissent toute perspective de développement. Elles se cristallisent autour de deux hommes, Salva Kiir et Riek Machar, respectivement président et vice-président du pays. Depuis 2013, les partisans de Monsieur Kiir et de monsieur Machar s’adonnent à un conflit sanglant, qualifié de guerre civile par les observateurs.

Un conflit directement responsable de la crise alimentaire qui frappe le pays

Les effets à long terme du conflit, couplés aux prix élevés de la nourriture, à la crise économique, à une production agricole réduite et à un accès réduit aux moyens de subsistance sont autant de facteurs qui expliquent cette crise alimentaire. Ce sont quelque 5 millions de Sud-Soudanais qui souffrent aujourd’hui de sous-alimentation, dans un pays qui compte à peine 11 millions d’habitants. Trois organisations des Nations Unies , le Fonds pour l’enfance (Unicef), le Fonds pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et et Programme alimentaire mondiale (PAM) estiment que parmi ces 5 millions, 100 000 sont frappés par la famine. Toujours selon ces mêmes organisations, ce chiffre pourrait atteindre le million dans les semaines à venir.

“La plus grande tragédie du rapport publié aujourd’hui… c’est que le problème a été causé par l’homme”, a déploré Eugene Owusu, coordonnateur des affaires humanitaires de l’ONU pour le Soudan du Sud. Ce dernier regrette par ailleurs que le travail des agences humanitaires soit compliqué par le conflit (réserves pillées, travailleurs humanitaires attaqués…).

La situation est d’autant plus préoccupante que cette région de l’Afrique a été relativement épargnée par les crises alimentaires ces dernières années. La dernière en date remonte à 2011, lorsqu’une sévère famine en Somalie avait, selon les estimations, entraîné la mort de près de 300 000 personnes. L’année 2017 pourrait donc débuter d’une bien triste manière en Afrique de l’Est. La carence alimentaire pourrait également frapper dans les semaines à venir la Somalie, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Ethiopie, cette fois pour des raisons d’ordre climatique ; la sécheresse qui touche ses pays se prolonge de manière inquiétante d’après les observateurs sur place. Rien qu’en Somalie, les récoltes de maïs et de sorgho accusent une baisse de 75% par rapport aux niveaux habituels. Le prix des céréales, du lait et de la viande augmentent fortement dans l’ensemble de ces pays, ce qui laisse présager une période de stress alimentaire dans l’ensemble de ces Etats.

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