Dans le but de vous simplifier la vie, voici une liste de quelques concepts à absolument ressortir si vous tombez sur un sujet sur les villes. Il faut savoir que les mots-clés sautent de suite aux yeux du correcteur (qui passe en moyenne 2 minutes sur votre copie). C’est donc eux qui vous permettent de faire la différence. Simple et efficace, bienvenue sur Major-Prépa !

Mais qu’est-ce qu’une ville ? Pierre George, géographe français, la définit tout simplement comme un « groupement de populations agglomérées caractérisé par un effectif de population et par une forme d’organisation économique et sociale »

La liste suivante est évidemment non exhaustive …

Mégapole : Une mégapole se caractérise par une grande agglomération dans laquelle est regroupée un grand nombre de fonctions politiques et économiques majeures. Le seuil d’une mégapole a été fixé à 10 millions d’habitants par l’ONU.

(Petit conseil : Pour l’épreuve de cartographie, n’hésitez pas à rajouter des éléments de définition dans votre légende)

Mégalopole : Ensemble urbain polycentrique dont les villes entretiennent entre elles des flux de toutes natures. Elles existent donc selon une logique réticulaire, au contraire d’une mégapole. Le concept a surtout été théorisé par Gottmann qui a longtemps étudié la BosWash, la mégalopole s’étalant de Boston à Washington.

En revanche, Moscou est simplement une mégapole, car aucune grande ville d’importance ne s’est développée à proximité… Et ce, malgré ses 14 millions d’habitants.

Conurbation : On parle de conurbation pour caractériser un ensemble urbain constitué de plusieurs noyaux urbains dont les banlieues finissent par se rejoindre. Lille-Roubaix-Tourcoing en est l’archétype au niveau national. A l’échelle européenne l’urbaniste britannique Patrick Geddes a longtemps travaillé sur une conurbation des Pays-Bas, la Randstad Holland, composée de Ultracht, Amsterdam, La Haye et Rotterdam.

Villes globales : la socio-économiste S. Sassen a introduit cette notion pour mentionner les trois villes globales mondiales : New York, Tokyo et Londres. Selon elle, ces 3 villes se comportent comme 3 centres qui organisent l’ensemble des flux. Plus simplement, il s’agit à la fois de plaques tournantes mais aussi de pôles dominants au niveau régional et national.

Ces villes globales regroupent surtout des activités du F.I.R.E : Finance, Insurance and Real Estate. (Un petit plus pour faire la différence !)

Archipel Mégalopolitain Mondial : Cette notion est sans doute connue de vous tous. Proposée par Olivier Dollfus, elle désigne l’ensemble des métropoles qui dominent le monde et qui sont directement reliées entre elle … Ces espaces urbains se comportent comme un système constitué d’une multitude d’îles, reliées entre elles par des flux de toutes natures. D’où une archipellisation de l’espace mondial …

Classement du GaWC (Globalization and World Cities) : Le think tank hiérarchise les villes mondiales en fonction de plusieurs critères, mais surtout leurs capacités à fournir des services supérieurs aux entreprises.

Dans « les villes Alpha », trustant le haut du classement, on retrouve sans surprise Paris, Londres, … mais aussi Los Angeles, Frankfort et Milan.

Macrocéphalie : On parle aussi d’hypertrophie pour caractériser le poids écrasant d’une ville sur une région, un pays, … qui s’accapare la majorité des richesses. Difficile par exemple de ne pas parler de macrocéphalie parisienne quand aucune ville de grande importance ne se trouve dans un rayon de 200km.

Loi du double : Cette loi se retrouve en Afrique. Lorsque la population d’une ville double, celle des bidonvilles quadruple. Nairobi en est l’exemple même. En effet, la population est passée de 120 000 habitants en 1950 à plus de 3 millions aujourd’hui. On recense en périphérie de la capitale kenyane plus de 200 bidonvilles, le seul bidonville de Kibéria comptant plus de 700.000 habitants.

Produit Urbain Brut (PUB) : Il reprend la notion même du PIB mais appliquée aux agglomérations urbaines. La légitimité de ce facteur réside dans le fait que les richesses sont globalement concentrées dans les métropoles mondiales. Ainsi, le Quartier de Marunouchi (quartier commercial de Tokyo) concentre à lui seul 1200 Milliards de dollars … Soit presque 20% du PIB du Japon sur seulement 120 hectares !

Apartheid urbain : Les villes sont la représentation même de la ségrégation socio-spatiale, les quartiers riches se détachant drastiquement des plus pauvres. On assiste ainsi à un phénomène de gated community. Il s’agit de résidences fermées, protégées, dédiées aux riches. L’un des exemples les plus frappant est la gated community de Rio de Janeiro, concomitante avec la favela de Rocinha …

Gentrification : C’est le phénomène qui marque les villes depuis une vingtaine d’années. On assiste en effet à une reconquête des centres-villes par des opérations de réhabilitation et de rénovation. Le quartier de Canary Warf, a par exemple su s’adapter, l’activité portuaire dans les docklands laissant sa place à des logements et au développement d’une activité bancaire.

City branding : Dans les années 60, Jean Drapeau, alors maire de Montréal met en place une politique de mise en avant de sa ville : un marketing des villes si on peut l’appeler ainsi. Des slogans tels que « I love NY », « I AmSterdam », … ont commencé à apparaître. Dubaï a même sa propre équipe de managers !

Cluster : Il s’agit simplement d’un pôle de compétitivité, c’est-à-dire d’un groupement d’industries permettant notamment un rayonnement mondial. En France, la loi finance de 2005 permet aux pôles de compétitivité de bénéficier d’un régime fiscal particulier et de subventions. Le seul but ? Eviter des délocalisations dans d’autres villes mondiales. L’Aerospace Valley à Toulouse et le centre Lyonbiopôle sont ainsi deux exemples.

Périurbanisation : processus de « retour » ou « fuite » des citadins vers les campagnes. Plus simplement, il s’agit d’un déplacement durable de population quittant les zones urbaines pour aller s’implanter dans les zones rurales.

Villes ajourées : Se réfère aux villes des pays du nord, qui s’engagent sur le développement durable. La ville est en effet devenue le point crucial de l’environnement concernant les émissions CO2. On pense alors aux politiques de A. Hidalgo visant à réduire la circulation au cœur de Paris (réduire la congestion urbaine) ou encore aux nouvelles normes HQE (Haute Qualité Environnementale) concernant la construction des nouveaux bâtiments.

Héliotropisme : La Sun Belt est bien sûr représentative de cette notion. Aux Etats-Unis, cette bande littorale qui ne représente que 17% de la surface des terres abrite plus de 50% de la population américaine. La périurbanisation continue d’y progresser plus vite que dans le reste du pays, s’étendant au début des années 2000 jusqu’à 80 km à l’intérieur des terres. L’attractivité du soleil sur les villes, tout simplement.