Maintenant que nous avons vu quel travail effectuer en amont, il est temps de voir quel temps consacrer à la carte en épreuve et comment s’y prendre concrètement.

Quel temps réserver à la carte en DST ?

Dans l’idéal, il faut lui consacrer 45 minutes, voire une heure. Il est difficile de produire une carte de qualité en moins de ce laps de temps, mais mettre beaucoup plus de temps risque de nuire à la qualité de la dissertation.

Je te conseille de réaliser la carte en début d’épreuve, après avoir analysé le sujet (et éventuellement après avoir rédigé l’introduction de ta dissertation). Cela pour deux principales raisons :

  • En réalisant la carte, tu peux penser à des aspects du sujet que tu n’avais pas identifiés.
  • Tu es sûr de rendre une carte et tu ne risqueras pas de la bâcler, ou pire, de ne pas la faire en y pensant 10 minutes avant la fin de l’épreuve alors que tu es dans le rush pour ta conclusion.

 Comment construire une carte ?

Tout d’abord, la carte accompagne le sujet principal mais son plan ne doit pas être identique à celui de la dissertation.

Il y a 3 points à soigner :

  • le titre (à ne surtout pas oublier !!!!!!)
  • le plan
  • la forme 

Le titre et le plan

Le titre n’est pas le sujet, il est à la forme affirmative et non artificiel. Il doit être clair. Par exemple « La présence étasunienne en Amérique Latine ». Il ne faut surtout pas oublier de le noter sur la carte (et de le souligner) et sur la légende, cela est très pénalisant de l’oublier…

Le plan doit être construit comme un plan de dissertation : il doit être logique, équilibré et constitué de phrases titres. Le plan le plus adapté est le plan type « Héritages-Facteurs-Bilan ». Ce type de plan permet en effet de mettre en évidence l’évolution des dynamiques étudiées.

Attention le plan doit être un minimum détaillé mais la légende doit tenir sur une seule page (beaucoup préfèrent le disposer en format paysage, personnellement je préfère en portrait car je trouve que l’on voit mieux l’enchaînement et que cela fait plus propre).

La forme

 –Réalisation

Une fois que l’on a construit le plan, on identifie comment on peut représenter sur la carte les idées dégagées. On peut faire une liste avec ce qui doit absolument apparaître. Puis il s’agit de répartir les figurés. Vous ne disposez que d’une carte, et c’est tant mieux parce qu’il n’y a pas de temps pour un brouillon (sauf pour le plan de la légende). Mais cela signifie également qu’il faut être très appliqué. Appliqué mais rapide !

Attention à l’ordre de réalisation de la carte : il faut éviter, par exemple de faire un figuré de surface du type hâchures sur une zone avant de se rappeler qu’on doit mettre un figuré ponctuel avec un nom par dessus. Cela risque de donner une carte illisible, peu propre et donner l’impression d’une carte non réfléchie.

Il est important de mettre un certain nombre de localisations précises et pertinentes (inutile de mettre toutes les capitales africaines pour montrer qu’on les a minutieusement apprises si le sujet concerne la présence américaine dans le monde).

Il faut également respecter les règles classiques de la cartographie : on n’écrit pas les noms des villes en fushia et en biais (il faut écrire droit et en noir) mais on écrit le nom des fleuves en bleu en suivant le cours.

 –Harmonie et message visuels

 Les figurés

Au total la carte doit, pour être complète sans être trop chargée, comporter une vingtaine de figurés. Répartis de la façon suivante : environ 5 figurés en dans la partie « Héritages », 8 dans la partie « Facteurs » et 6 dans la partie « Bilan » (ces chiffres ne sont pas sacro-saints cependant).

     Varier les types de figurés, leur taille, couleur en fonction de ce que l’on veut représenter est capital ! Il ne faut pas utiliser seulement des applats sur tout le globe ou des points avec des localisations. Mon professeur avait coutume de dire « 0 flux = 0 à la carte ». La carte doit montrer des dynamiques, il sera donc nécessaire de représenter certains flux.

Les figurés utilisés doivent être variés mais « classiques ». On évitera les fleurs pour représenter les villes qui ont accueilli une des COP (c’est très mignon et très « green » mais le correcteur risque de ne pas apprécier ce lyrisme).

Les couleurs

    Les couleurs ne s’emploient pas « au hasard ». Une carte réfléchie doit être « parlante » et le jeu des couleurs est un bon outil. Par exemple, on mettra les anciens centres industriels en noir ou gris et les villes émergentes en rouge ou orange. Si l’on met les héritages avec des couleurs froides, les facteurs seront en couleurs chaudes pour marquer le contraste. On évitera également de colorier toute l’ex-URSS en bleu : d’une part ce serait une perte de temps (autant hâchurer ou encadrer le nom des pays dans une couleur précise) et d’autre part, ce serait aussi aberrant que de colorier les pays membres de l’OTAN en rouge. L’idéal est d’assortir les couleurs et de ne pas rendre une carte aux couleurs criardes et mal assorties.

Bilan

En d’autres termes, la carte ne doit pas être trop chargée et doit être harmonieuse et claire. Il faut banir les surligneurs et garder en tête que la carte, au même titre que la dissertation, est une démonstration.

Attention, ce n’est pas parce que l’on sort les feutres et crayons de couleur qu’il faut oublier l’orthographe ! Apprendre les localisations, c’est apprendre à les situer, mais aussi à les écrire.

  • Le must :

-Sans trop d’abus, citer sa carte en dissertation pour illustrer ses propos peut être apprécier et donne l’image d’une certaine cohérence dans le travail réalisé

-Il est préférable d’avoir une ligne directrice, en sachant que la plupart du temps, il s’agit de mettre en évidence une opposition (les couleurs sont très utiles), une mutation ou des glissements (ici on remerciera les flèches) ou encore une polarisation.

-Il faut savoir regrouper les informations et ne pas vouloir « tout » mettre.

  • Timing conseillé

   Pendant 20 minutes, établis le plan, le brouillon de la légende puis pendant les 25 minutes restantes, réalise le croquis (en commençant par marquer le titre pour ne pas risquer de l’oublier). Je te conseille de d’abord réaliser la carte puis la légende et non faire les deux en parallèle.

Maintenant tu as tout pour te mettre sérieusement à la cartographie, et tu verras qu’une fois certains réflexes acquis, cela devient un jeu d’enfant (ou du moins faisable et pas si horrible) !