C’est le type d’article que l’on aimerait ne jamais devoir écrire. Pourtant, les faits sont là : Donald Trump sera le prochain président des États-Unis et sera investi le 20 janvier 2017. Oui, Donald Trump, c’est ça :

A court-terme, une très forte volatilité est attendue sur les marchés. Le Nikkei, principal indice japonais, a perdu 5,36% tandis que le dollar entame un affaiblissement face à l’euro (1€ = 1,12$ vers 8h30).

Maintenant, quel scénario imaginer pour l’avenir de la première puissance mondiale et le monde ? Nous allons donc utiliser notre boule de cristal et fixer différents scénarios, du plus probable au moins probable.

Scénario 1 : Trump applique son programme avec modération

Élu grâce à son discours très populiste, Donald Trump se doit d’appliquer en partie son programme protectionniste et anti-migrants. Néanmoins, il abandonne ses pires idées et applique une politique plus pragmatique, mais toujours contestable. Il ne parviendrait pas à supprimer l’ObamaCare face aux effets néfastes que cela provoquerait sur son électorat de base.

Il nouerait des relations de confiance avec la Russie dont il admire le président et se désengagerait du bourbier moyen-oriental, laissant la Russie faire sa loi dans la région. Néanmoins, peu de détails de son programme géopolitiques sont étayés… et on ne sait qu’une chose : il veut mettre fin au cycle interventionniste enclenché par Georges W. Bush.

Au niveau économique, il baisserait drastiquement l’impôt sur les sociétés, à 15%, conformément à ce qu’il annonçait et imposerait des taxes à l’importation de produits étrangers, devenus plus chers au début de son mandat à cause de l’affaiblissement du dollar.

Enfin, au niveau de la politique énergétique, Trump donnera son approbation à la poursuite du projet Keystone XL, rejeté par l’administration de Barack Obama. Il ne réaffirmera pas que le changement climatique est un canular inventé par les Chinois, mais ralentira tous les progrès récents issus de l’Accord de Paris (COP21).

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Scénario 2 : le scénario du pire, Trump s’affirme comme un psychopathe au pouvoir

Par ses actes outranciers, Trump est devenu une célébrité outre-Atlantique.
Par ses actes outranciers, Trump a été propulsé candidat à la primaire républicaine.
Par ses actes outranciers, Trump a gagné la primaire républicaine.
Par ses actes outranciers, Trump a gagné l’élection présidentielle.

Pourquoi ne continuerait-il pas dans cette voie qui semble si bien lui réussir ?

Donald Trump s’affirmerait comme le psychopathe, le milliardaire fou furieux qu’il a toujours été, même au pouvoir. Scénario moins probable au vu de ses premières déclarations comme président, il appliquerait à la lettre son embryon de programme dingue et s’affirmerait comme un dirigeant très amateur, loin de tous les codes de la diplomatie internationale, un nouveau Rodrigo Dutertre en somme…

Scénario 3 : Trump joue le rassemblement

Avoir avoir divisé pour mieux régner, Donald Trump est conscient que si son discours lui a permis d’atterrir à la Maison Blanche, ce dernier n’est plus tenable et il désire se poser en homme de rassemblement. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, un président élu part avec un taux de désapprobation de 64% (c’était 60% pour Clinton).

Dès son premier discours en tant que président élu, il semble jouer le rassemblement. Assez pour sonner la fin de la récréation et incarner une position aux antipodes de celle tenue ces derniers mois ?

Scénario 4 : le plus improbable

Gérer un business et gérer un État, ce sont deux choses bien différentes. Ayant capitalisé sur ce succès, Donald Trump se retire et laisse la place à d’autres. On espère, on espère…

Guys, it was the best prank we’ve ever done in the world!

Donald TRUMP

Quel impact pour nous, Français ?

Pour le moment, difficile à dire… La seule leçon que nous pouvons en tirer est la non-fiabilité des sondages. D’innombrables rapports scientifiques les analysant donnaient Clinton vainqueur. Hélas, la vérité des urnes est bien différente. Non, Alain Juppé n’a pas gagné la primaire de la droite et du centre et non Marine le Pen n’est pas éliminée d’office en cas de second tour.

Ainsi, les bookmakers ont revu leurs prévisions concernant les populistes, plus puissants que jamais : s’ils donnaient une chance sur 9 à Marine le Pen d’accéder à la présidence, cela tourne désormais à une chance sur 4. Pour Alain Juppé, il aurait 4 chances sur 7, pour Sarkozy une chance sur 16, et à gauche une chance sur 16 aussi pour Macron, une sur 16 également pour Hollande et une sur 75 pour Montebourg.