L’objectif de Major-Prépa est de te permettre de découvrir plusieurs parcours d’étudiants afin de te permettre de te projeter dans ton futur lorsque tu fréquenteras les bancs d’une école d’ingénieurs. C’est ainsi que nous avons pu rencontrer quelques étudiants et diplômés prompts à te partager leur expérience.

Pour cette première, Tom Scotet, diplômé de Centrale Nantes, revient sur son parcours qui l’a poussé à intégrer le MSc X-HEC Entrepreneurs et à devenir diplômé de deux des Grandes Ecoles françaises les plus prestigieuses.

La prépa de Tom

Pourquoi as-tu choisi de faire une prépa ingénieurs ? Pourquoi la PCSI ? 

Je suis de nature curieuse, je me suis toujours interrogé sur la façon dont les choses fonctionnent autour de moi. Et je pense que c’est ce qui fait que j’ai toujours adoré les sciences, plus particulièrement les sciences de l’ingénieur. J’ai d’ailleurs fait un bac S option SI (science de l’ingénieur au lieu de suivre des cours de SVT).

Ensuite, se posait la question de quoi faire après le bac, je souhaitais viser une bonne école d’ingénieur. Pour cela il fallait faire une prépa. J’ai choisi de la faire en PCSI afin de me fermer le moins de portes possible (en gros suivre des cours de chimie, au cas où ça me plairait plus qu’au lycée).

Tu as choisi de la faire au lycée Clemenceau de Nantes, pourquoi ? 

Je suis originaire de Quimper, en Bretagne. J’ai donc naturellement regardé les prépas réputées les plus proches de chez moi, il y avait Chateaubriand à Rennes et Clemenceau à Nantes. J’ai visité les deux et j’ai clairement préféré Clemenceau que je trouvais plus agréable, en plein dans la ville et plus proche de la gare que Chateaubriand. A tel point que je me rappelle avoir classé mes vœux dans cet ordre :

  1. PCSI, Clemenceau
  2. MPSI, Clemenceau
  3. PCSI, Chateaubriand
  4. MPSI, Chateaubriand

A l’issue de ta 3/2, tu intègres Centrale Nantes, tu peux nous raconter tes concours ?

J’ai passé les concours X-ENS, Centrale, Mines et E3A. Le premier était plus un échauffement car je savais que ce serait trop dur pour moi. J’ai été admissibles aux grandes Mines, à Centrale Lyon, Nantes et Lille et aux Arts et Métiers.

Les oraux ce sont bien passés notamment en français alors que ce n’était vraiment pas mon fort en début d’année. Je me rappelle aussi avoir été déçu par certaines questions très hors sujets que j’avais eu, c’était lié à la réforme des prépas qui venait d’avoir lieu et ça m’avait vraiment piégé.

J’ai obtenu Centrale Nantes que j’avais classé en cinquième vœu, ce qui ne colle peut-être pas au classement de l’école, mais j’avais pris en compte le fait que j’adore la ville de Nantes.

In fine, qu’est-ce qui t’a marqué durant tes années de taupin à Clemenceau ?

J’ai réellement appris à travailler en prépa, auparavant je travaillais de manière irrégulière et sans cadre.

Dès le début j’ai vite appris à me cadrer : faire des fiches, réviser de telle heure à telle heure et garder du temps pour le sport et les loisirs. En fait, c’est aussi là que j’ai appris que pour bien travailler il fallait réussir à trouver le bon équilibre vie perso/travaille.

Logo Centrale Nantes

La vie à Centrale Nantes

A quoi ont ressemblé tes premières semaines en école d’ingénieurs ? 

Les trois premières semaines sont des semaines d’intégration, le but c’est de rencontrer le plus de monde possible, de connaître les différents clubs et assos, de faire la fête (aussi). Chaque jour, des activités sont prévues.

Les 3 premiers jours de cours sont d’ailleurs dédiés à des activités sportives, des rencontres avec des alumni de l’école, des rencontres avec les étudiants actuels et des conférences. Je me souviens de la conférence géniale et inspirante donnée par Jean-Louis Etienne, un explorateur français connu pour être le premier homme à avoir atteint le pôle nord en solitaire.

Lors des premières semaines, en termes de cours, il faut noter une petite déception liée à la remise à niveau entre les différentes sup admises (PC, PSI, MP).

Quelles sont les spécificités de Centrale Nantes ? 

La première, frappante lorsqu’on arrive sur le campus, ce sont les énormes bassins océaniques. C’est un des plus gros équipement de ce type en Europe, l’école est à la pointe dans ce domaine et propose d’ailleurs une option “Océan”.

L’école est aussi très axée sur le sport, un tout nouveau terrain de rugby y a été créé et d’autres équipements sportifs sont en construction. Le sport est d’ailleurs un cours obligatoire tout au long de la scolarité pour coller à l’idée “d’un esprit sain dans un corps sain”. Je trouve cela excellent pour continuer à rencontrer de nouvelles personnes chaque année et ça nous a permis de gagner plusieurs Intercentrales à la suite !

Sur le plan académique, je pense qu’une des spécificités est le cursus fait d’une année de tronc commun suivie par deux années d’option afin d’acquérir des compétences dans deux secteurs ou champs de compétences différents.

Enfin, l’école permet une multitude de parcours avec les doubles-diplômes (à l’international, Ingénieur/Manager, Ingénieur/Architecte, Ingénieur/Officier), les césures, les 22 options et la possibilité de suivre le cursus en apprentissage (ce qui n’est pas possible dans toutes les écoles).

A quoi ressemblait ton quotidien à Nantes ? 

Comparé à la prépa, j’avais beaucoup plus de temps libre. Arrivé à l’école je n’avais plus besoin de beaucoup travailler le soir après les cours, à part certaines semaines pour rendre des projets d’équipe.

J’en ai profité pour m’inscrire dans des associations et passer à un minimum de 3 entraînements d’athlétisme par semaine. Concrètement, je faisais du sport quasiment tous les jours de la semaine sauf en cas d’événement associatif ou de projets d’équipe.

J’en ai aussi profité pour aller à presque tous les événements/soirées, pour relâcher un peu de l’ambiance prépa et mine de rien, j’ai rencontré pleins de monde grâce à ça !

Quelles associations as-tu intégré et quelles y étaient tes responsabilités ?

En première année, j’ai listé BDS, on a fini deuxième. C’était une expérience très sympa et ça m’a permis de me faire de très bon potes.

En deuxième année, j’ai participé à deux clubs.

La Cruise, le club qui organise une croisière d’une semaine en voilier au large de Majorque à un prix vraiment raisonnable. J’étais responsable de la location des bateaux. Les paysages sont magnifiques mais l’organisation nous a donné de belles frayeurs.

Le Némo, un club mythique de Centrale mais au secret bien gardé, les nouveaux entrants apprendront assez rapidement le rôle de ce club. J’y étais responsable de la logistique.

Tu as choisi de faire un apprentissage au sein de Capgemini, pourquoi donc ? Qu’est-ce que cela t’a apporté ? 

On nous a présenté l’apprentissage, qui permettait d’intégrer une société et tous les avantages qui vont avec et qui permettait aussi de se retrouver dans des salles de cours plus petites (on était seulement 14 élèves), où on allait à l’essentiel et où les cours allaient plus rapidement qu’en amphi. En deuxième et troisième année on suivait les deux options comme tout le monde.

Et pour faire le lien avec la question précédente, suivre le cursus en apprentissage ne m’a pas empêché d’être présent dans les associations.

J’en ai tiré des compétences en développement web et méthode de gestion de projet (scrum), c’était bien plus concret que ce qu’on abordait à l’école. Au jour le jour, ça m’a aussi permis de savoir ce qu’est le travail en entreprise et enfin, un atout non négligeable comparé aux autres étudiants, un salaire tous les mois.

En 2018, tu es parti travailler au Luxembourg, à SES, une entreprise travaillant dans le domaine des satellites. Comment as-tu trouvé ce stage ? 

Pour être franc, j’aurais du faire mon stage à l’étranger avec Capgemini, mais pour des raisons administratives ça ne s’est pas fait. J’ai donc cherché un stage dans l’urgence et le Luxembourg (heureusement pour moi) m’a permis de valider le stage à l’étranger. Cependant, je suis assez content d’avoir pu voir autre chose que Capgemini, une autre culture d’entreprise, un secteur différent, des manières de travailler très différentes.

J’ai trouvé ce stage via la plateforme web de l’école, après deux appels, le courant est bien passé et j’ai été pris pour faire de la R&D, de la simulation d’une optimisation en temps réel de la capacité d’un satellite nouvelle génération.

Que retiens-tu de ton immersion au Luxembourg ? La recommanderais-tu ?

En termes de pays, c’est une expérience assez particulière. D’un côté, j’avais des potes là-bas et je me suis bien amusé. D’un autre côté, c’est un pays de travail : chaque jour des centaines de milliers de frontaliers viennent y travailler. En conséquence, la ville est vide en semaine et le turnover des sociétés se ressent dans la ville. Peu de gens y restent travailler toute leur vie.

En termes d’environnement professionnel, j’ai découvert un tout nouveau secteur, je travaillais derrière un impressionnant champs d’antennes satellites de 8 mètres de diamètre. J’étais aussi dans un département dédié à l’innovation. J’ai trouvé ça vraiment enrichissant et passionnant.

En conclusion, je recommande le Luxembourg à condition d’avoir un stage intéressant et de ne pas y rester trop longtemps !

Après cette expérience, tu rejoins le programme X-HEC Entrepreneurs, pourquoi ce choix ?

Rentrer en école de commerce pour y apprendre l’entrepreneuriat a toujours été le plan que j’avais en tête. Je me rappelle en parler en terminale, je souhaitais d’abord suivre une école d’ingénieur afin d’avoir des connaissances techniques et scientifiques avant de faire une école de commerce pour me servir de ces connaissances.

Ensuite, je pense que l’entrepreneuriat est le meilleur moyen d’avoir un impact direct sur la société tout en étant libre. J’ai toujours été fasciné par des gens comme Elon Musk et c’est certainement ce qui m’a conforter dans ce choix.

Comment s’est déroulée l’admission à ce programme ? 

Je suis arrivé dans le programme l’année de la fusion avec l’Ecole Polytechnique. J’avais donc postulé du côté HEC en décembre. J’ai d’abord contacté d’anciens élèves du Master pour avoir des conseils sur la procédure à suivre. J’ai ensuite envoyé mon dossier de candidature à HEC.

Mon dossier a été retenu et trois semaines après j’ai passé l’oral auquel je m’étais beaucoup préparé. L’oral consiste en trois entretiens de 15 minutes auprès de jury de deux personnes. Ils abordent le parcours, la motivation, notre connaissance de l’entrepreneuriat et peuvent être (très) déstabilisants.

A la fin, tu seras diplômé de l’Ecole Polytechnique et de HEC ? 

Oui, du moins j’espère ! Avant ça, il faut que je trouve un stage et que je finisse mon mémoire.
Afin de valider le master, on doit soit créer une société, soit justifier d’un CDI, soit trouver un stage “bras droit”, et écrire un mémoire de 80 pages en lien avec l’entrepreneuriat.

Comment te projettes-tu maintenant que tu as fini tes études ?

Après cette année d’étude de l’entrepreneuriat, j’ai un peu déconstruit l’image de l’entrepreneur à succès que les médias nous mettent en avant et qui fait rêver. Je souhaite toujours entreprendre, mais pas tout de suite, je préfère acquérir de l’expérience avant de me lancer d’ici 2 à 3 ans.

Quel conseil donnerais-tu aux taupins qui ne savent pas comment se projeter dans leur parcours en école ? 

Je pense qu’il est important de garder à l’esprit que peu de gens font un cursus classique d’école d’ingénieurs en 3 ans. Parce qu’il faut se démarquer des autres ingénieurs sur le marché du travail d’une part mais aussi parce que les perspectives d’avenir évoluent beaucoup une fois arrivé en école.

Si je reprends mon exemple, je ne savais pas que l’apprentissage était une possibilité en école d’ingénieur. Par contre je savais qu’il était possible de rejoindre une école de commerce après une école d’ingé.

Je pense qu’il faut donc profiter de ses années d’écoles et surtout la première pour tenter des choses, avoir des responsabilité en assos, faire des stages originaux afin d’orienter au mieux la suite de son parcours.