Après « Crookéd Hillary » comme Pokémon, voyons comment la candidate répond aux attaques de Trump. Quelle est la stratégie de la candidate ?

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https://www.facebook.com/hillaryclinton/videos/1192171404172720/

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Récupérer les communautés visées par le discours de Trump

Lors de son discours à la Convention Démocrate (Democratic National Convention, DNC), l’ancienne Secrétaire d’Etat a appelé à l’unité et au rassemblement.

« America is once again at a moment of reckoning. Powerful forces are threatening to pull us apart. Bonds of trust and respect are fraying.

And just as with our founders, there are no guarantees. It truly is up to us. We have to decide whether we all will work together so we all can rise together.

Our country’s motto is “e pluribus unum”: out of many, we are one. Will we stay true to that motto? » — Hillary Clinton

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Attirer des votes avec l’annonce de son colistier

La candidate a choisi pour la vice présidence Tim Kaine. Le sénateur de Virginie est un atout car il vient d’un « swing state ». Les « swing states » sont des Etats dont la préférence électorale (démocrate ou républicain) n’est pas définie et varie d’une élection à une autre. En général, c’est la conquête de ces Etats qui détermine l’issue des élections. Ainsi, Kaine sera certainement un allié de poids pour aider Hillary Clinton à prendre la Virginie. De plus, Kaine est un homme blanc, de quoi rassurer ses pairs américains…

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Rallier Sanders pour là aussi tenter d’unifier le parti

Pour Hillary Clinton il était crucial de mettre Sanders de son côté non seulement pour donner l’impression d’unité du parti, mais aussi car ce sont ses votants qui sont susceptibles de revenir à Trump. En effet certains, quitte à changer de parti, préfèrent voter pour Trump que pour Clinton car ils détestent l’establishment. L’ex First Lady avait donc intérêt à désamorcer cette bombe rapidement.

C’est donc sous le slogan « Stronger together » qu’Hillary Clinton et Bernie Sanders sont tombés d’accord. En échange de mesures inspirées du programme de Sanders, celui-ci a appelé ses supporters à voter pour la candidate démocrate. Il aura réussi à faire une part belle à la justice sociale et à la lutte contre la dette étudiante dans le programme démocrate.

Même lorsque le scandale des emails du parti démocrate a éclaté, Bernie Sanders a continué à soutenir Hillary Clinton, et ce malgré les huées (huer =  to boo) de ses partisans.

« Right now, we have got to defeat Donald Trump and we have got to elect Hillary Clinton and Tim Kaine. » — Bernie Sanders

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Laisser la magie Trump opérer

Avec certains de ses propos outrageux, The Donald s’est parfois tiré des balles dans le pied qui… ont donc renforcé son adversaire.

  • Lors de la Convention Démocrate, le père d’un soldat musulman tué en Iraq a pris la parole et s’est attaqué à Trump. Il lui a reproché de s’en prendre à la communauté musulmane à base d’amalgames.

« Donald Trump consistently smears the character of muslims. [•••] [Mr Trump], have you ever been to Arlington Cemetery? Go look at the graves of the brave patriots who died defending America — you will see all faiths, genders, and ethnicities. You have sacrificed nothing and no one. » — Khizr Khan 

Le candidat républicain a répondu à Mr Khan (le père du soldat décédé), suggérant que sa femme (qui se tenait silencieuse à côté de lui pendant son discours) adoptait une attitude soumise à cause de la religion musulmane.

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Ce faisant, il s’est mis à dos une partie de l’électorat militaire. Mais Trump a aussi fortement été critiqué par son parti. Le New York Times a ensuite rajouté son petit grain de sel en révélant que Trump a échappé à la guerre du Vietnam car il a été déclaré inapte au combat du fait d’une… excroissance osseuse au niveau du talon.

  • Lors d’un discours, Donald Trump s’est adressé aux partisans du Second Amendement (pro-gun) et a implicitement incité à l’assassinat de son adversaire
  • Le Républicain a aussi affirmé qu’Obama est le fondateur de l’Etat Islamique.

« ISIS is honoring President Obama. He is the founder of ISIS. He’s the founder. He founded ISIS, and I would say the co-founder would be crooked Hillary Clinton. » — Donald Trump

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Récolter au passage des soutiens Républicains

Nombreux sont ceux qui ne soutiennent pas le candidat du Grand Old Party. Certains ont d’ailleurs publiquement déclaré qu’ils allaient voter pour Hillary Clinton. On peut citer Meg Whitman (républicaine de souche, elle a soutenu les campagnes de Mitt Romney et John McCain) ou Hank Paulson (ancien secrétaire au trésor de George W Bush).

Enfin, il y a ceux qui ne voteront pas pour Trump, mais n’ont pas affirmé qu’ils voteraient pour Clinton. Une lettre de 50 républicains experts de la sécurité nationale dénonce l’incompétence et l’ignorance de Trump, qui serait « a dangerous President ».

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Diaboliser l’adversaire (parce que sinon, ça ne serait pas drôle)

En ce moment, l’équipe de la candidate clame que Trump serait en réalité le candidat des riches. Une fois élu à la présidence, celui-ci baisserait les impôts pour les plus riches, dont il fait partie (et s’enrichirait, dès lors).

https://www.facebook.com/hillaryclinton/posts/1217598898296637:0

On se doute que des déclarations comme celles-ci sont biaisées. De plus, la candidate se garde bien de préciser qu’elle aussi fait partie des plus riches. Néanmoins elle a fait preuve de transparence car elle et Tim Kaine ont dévoilé leur déclaration de revenus, chose que Trump se refuse encore à faire. Clinton en profite sur les réseaux sociaux:

« Donald Trump has paid $0 in taxes before. He might be still.*

*We don’t know for sure, because he won’t release his tax returns. » — Hillary Clinton