Voici le rapport de jury de l’épreuve d’Espagnol LV1 2017

Le texte proposé cette année, En 25 años, casi todo un siglo, avait été publié dans El País en juillet 2016, quelques mois avant la tenue du XXVe Sommet ibéro-américain à Cartagena de Indias, autour du thème Jeunesse, entrepreneuriat et éducation, forum réunissant des chefs d’Etat et de gouvernement de 22 pays (21 pays ibéro-américains, dont l’Espagne et le Portugal, plus l’Andorre) ainsi que des représentants de pays observateurs, dont la France. L’auteur de la tribune, l’hispano-uruguayen Enrique V. Iglesias, qui a été jusqu’en 2014 le Secrétaire Général du Secrétariat ibéro-américain, c’est à dire responsable et coordonnateur, de l’ensemble des travaux liés aux Sommets ibéro-américains, revient ici sur 25 ans de rencontres. Il en propose un bilan qui met l’accent sur le rôle de trait d’union ou de fil conducteur joué par cet espace multilatéral créé en 1991 à l’initiative de l’Espagne et du Mexique, désormais biennal, et destiné à alimenter le dialogue, la coopération et les échanges entre des nations liées par un héritage culturel commun de plusieurs siècles. Enrique Iglesias insiste notamment sur le rôle intégrateur jamais démenti des Sommets ibéro-américains, qui ont par exemple permis d’anticiper puis d’accompagner le retour de Cuba dans la communauté internationale suite à la normalisation des relations entre l’île et les Etats-Unis. Le propos était clair, bien structuré et formulé dans une langue qui n’a pas posé de problème de compréhension aux candidats.

Questions

1. Questions de compréhension du texte

La première question portait sur la première partie du texte dans laquelle l’auteur évoquait en accéléré l’ampleur des changements survenus dans le monde et dans l’espace ibéro-américain en un quart de siècle, parmi lesquels l’émergence de la Chine comme puissance de premier plan. C’est sur la base de la reconnaissance d’une communauté constituée par la culture et l’histoire commune et la volonté de la promouvoir que les sommets ibéro-américains virent le jour, en présence du roi d’Espagne, comme espace de dialogue et d’intégration entre tous les pays, principe qui supposait d’associer Cuba aux représentants des jeunes démocraties latino-américaines.

La deuxième question visait à expliciter en quoi l’Amérique latine était entrée d’un bon pied dans le XXe siècle (lignes 26-30: embellie économique alimentée par la demande chinoise) après une décennie perdue (l. 5), et à constater que cet élan vertueux qu’il s’agit de préserver était désormais menacé par des vents économiques contraires (lignes 31-34: ralentissement chinois et réformes induites; changement de cycle en Amérique latine), alors que des avancées politiques se produisent par ailleurs: accords de paix en Colombie, rapprochement Cuba / Etats-Unis, solidité des institutions au Brésil (l. 35-40). Finalement, l’auteur considère que l’Amérique latine est bien partie aussi car (globalement et sous l’angle diplomatique choisi par l’auteur), elle privilégie le dialogue et explore des voies pour la résolution des conflits, quand à l’échelle mondiale c’est plutôt la tendance inverse qui semble l’emporter (l.45).

2. Question d’expression

L’essai invitait à s’interroger sur les relations entre l’Espagne et l’Amérique latine, à partir du rappel par l’auteur du principe fondateur des Sommets ibéro-américains, l’état et les perspectives de ces relations basées sur la reconnaissance et le respect des différences, la recherche d’une «convergence dans la diversité» ou «la reconnaissance de la diversité» articulée à celle d’un «destin commun». La question débordait largement le cadre des seuls Sommets ibéro-américains. Les candidats ont pu s’appuyer sur les rappels par l’auteur des bases du premier Sommet de Guadalajara, «sus lenguas, sus culturas, su historia compartida» (l. 11), sur la notion d’échanges, de collaboration ou de coopération, politiques, économiques et culturelles. Ont été évoqués l’état actuel des liens et leur avenir. Dans tous les cas, ont été valorisés les essais dans lesquels les connaissances acquises sur la situation politique, économique et sociale de l’Espagne et de l’Amérique latine au cours des deux années de préparation (indispensables) permettaient d’étayer et de mettre en perspective les arguments avancés pour répondre à la question posée, de façon personnelle et structurée.

Traductions

1. Version

Le passage à traduire ne comportait pas de lexique difficile pour des candidats convenablement préparés. La plupart ont su s’appuyer sur le contexte pour déduire le sens de certains mots moins courants (desatarse –« se déclencher »). Deux tournures syntaxiques ont donné lieu à des traductions maladroites ou erronées dans la première phrase à traduire : cuando se vuelve la mirada atrás –« quand on tourne le regard en arrière »; que parezca un siglo –« qu’un siècle semble s’être écoulé »). Ces difficultés ont semblé adaptées au niveau attendu en LV1 et ont permis de différencier les candidats.

2. Thème

Le thème comportait lui aussi quelques difficultés mais a été plutôt bien réussi, avec une moyenne proche de celle des autres sous-épreuves. Le texte journalistique a souvent été transposé dans une langue fluide, sans fautes majeures. Il ne présentait pas de véritables obstacles lexicaux et a permis de contrôler la maîtrise de quelques fondamentaux de la grammaire espagnole comme la traduction du futur dans la subordonnée relative ou l’expression de la concession (« même si beaucoup plébiscitent »). Le titre devait être traduit et son omission, fréquente, a bien entendu été pénalisée.
Pour ces deux épreuves de traduction, nous invitons les futurs candidats à prendre le temps de relire leurs traductions, pour éviter les omissions et fautes d’orthographe (accords des participes en français, en version ; écriture ou non des accents toniques en espagnol pour le thème).