Voici le rapport de jury de l’épreuve d’Espagnol LV2 de la banque Iéna

Statistiques :

3615 candidats ont composé. Un nombre en légère progression par rapport à l’année dernière (3510 en 2016 ; 3454 en 2015; 3517 en 2014).
La moyenne de l’épreuve est de 9,97 (10,44 en 2016 ; 10,59 en 2015; 10,62 en 2014). L’écart-type de 3,08 est dans la fourchette de ces dernières années. Il était de 3,02 en 2016, 3,13 en 2015, 2,79 en 2014.

Le texte support de l’épreuve de Juan Manuel Escourido (publié dans El País en septembre 2016) posait la question du rôle et de la place de l’éducation en Espagne. Dans une réflexion inspirée par les résultats et le classement figurant dans le dernier rapport PISA, il évoquait deux conceptions de l’éducation. L’opposition, en apparence manichéenne et réductrice, entre « l’éducation pour la rentabilité » et « l’éducation pour la démocratie », à partir d’un constat peu attractif de la situation en Espagne, recouvrait en réalité la différence entre une éducation et un enseignement supérieur ne prenant en considération que des objectifs à court terme et une éducation humaniste plus ambitieuse et toujours soucieuse de former des citoyens, pour laquelle l’auteur plaidait. D’où le titre de l’article : « Humanités obligatoires ».

Questions

1. Question de compréhension du texte

La question de compréhension portait sur un point qui illustrait l’opposition mentionnée. Partant du fait que la société espagnole ne peut plus compter sur l’éducation, et en particulier sur la formation à certaines professions, pour garantir aux jeunes diplômés des débouchés dans le monde du travail, l’auteur considère en outre que l’accès à l’emploi dépend toujours du réseau auquel on appartient. Il s’agissait donc dans cette question de bien insister sur ces deux points et d’éviter d’aborder les autres aspects évoqués dans le même paragraphe. L’écart important entre les notes obtenues à cette sous-épreuve, ainsi que sa moyenne indiquent que tous les candidats n’y sont pas parvenus. Rappelons que la réponse à cette première question doit expliciter le passage évoqué, ou l’opinion mentionnée, dans son contexte. Il ne s’agit donc pas de résumer tout ou partie du texte, mais de reformuler et de mettre l’accent sur les éléments qui répondent à la question posée.

2. Question d’expression personnelle

La question d’expression personnelle amenait à s’interroger sur le rapport d’opposition ou de complémentarité, entre « éduquer pour la rentabilité » et « éduquer pour la citoyenneté ». Les candidats n’ont pas toujours perçu les enjeux du sujet, que l’auteur évoquait pourtant clairement sur tout le dernier paragraphe. Partir de la définition même du verbe éduquer pouvait par exemple permettre de proposer une problématique et de discuter les deux termes de la question : d’une part, éduquer pour former des personnels compétents et compétitifs via des universités adaptées à la demande du marché du travail en quête de rentabilité, d’autre part, éduquer pour former des citoyens conscients de leur bagage culturel et capables d’analyse et d’exercice du libre arbitre afin de garantir le progrès social dans le cadre de la démocratie. De nombreux candidats ont su conclure sur le nécessaire équilibre entre ces deux visions et composantes de l’éducation: formation de citoyens attentifs aux enjeux démocratiques et en même temps formation indispensable à l’accès au monde du travail et à l’intégration dans la société civile. Ont été acceptées et valorisées toutes les propositions contenant un point de vue argumenté, lequel ne devait pas nécessairement aller dans le sens de celui exposé par l’auteur. Les références, parmi d’autres possibles, au système éducatif espagnol, au financement et à la place de la Recherche et Développement, à la situation économique de l’Espagne et à la sortie de crise, ont bien entendu été valorisées.

Traductions

1. Version

Le texte proposé en version ne présentait pas beaucoup de difficultés. Comme en témoigne la moyenne de cette sous-épreuve (par ailleurs comparable à celle des années antérieures) la plupart des candidats ont proposé une bonne traduction de l’extrait. Le lexique a donné lieu cependant à des impropriétés (ainsi graduarse, qui signifiait « obtenir un diplôme ») et à quelques hispanismes, par exemple sur le terme la Ilustración (les Lumières), par ailleurs essentiel. La bonne traduction de l’alternative (bien… bien…), le choix du mode (subjonctif ou indicatif) et dans une moindre mesure l’orthographe du français ont également permis de distinguer les meilleures copies.

2. Thème

Le thème reste le plus sélectif. Sa moyenne se rapproche cette année de celle des autres sous-épreuves. Certains candidats obtiennent une note très faible, sans doute par manque de préparation, l’éventail des notes attribuées allant de 0 à 20. Les points qui ont suscité le plus de fautes correspondent pourtant à des aspects essentiels de la langue espagnole, prévisibles et récurrents d’une année sur l’autre. En voici quelques-uns : connaissance de la conjugaison régulière et irrégulière (« commençons », « répondront », « décida »,…) ; traduction de l’indéfini « on » ; expression du futur dans les subordonnées de temps ; choix du mode dans les subordonnées de condition ; différence ser / estar. Nous insistons une nouvelle fois sur la nécessité de bien préparer l’épreuve de thème et rappelons aux candidats que les connaissances grammaticales insuffisantes les pénalisent doublement puisque par ailleurs dans les deux questions d’expression la correction de la langue compte pour moitié dans la note attribuée.