objectifs en prépa

Aborder sereinement ses années de prépa n’est pas toujours simple : beaucoup d’échéances, des notes pas toujours très valorisantes, des difficultés à suivre le rythme et l’impression d’être assailli par les informations…  Cet article, basé sur une expérience personnelle et qui ne conviendra donc pas à tout le monde, a pour vocation de donner quelques petits conseils d’organisation et d’état d’esprit à adopter pour garder le cap en prépa et donner le meilleur de soi-même au concours.

Savoir prendre du recul sur ses objectifs

Pour ne pas se laisser submerger, savoir prendre du recul pour considérer son propre parcours est primordial. Il faut devenir son propre coach pour atteindre ses objectifs : analyser ses points faibles, ses points forts, ses performances aux DS et aux khôlles, les méthodes les plus efficaces. Bien entendu, ces méthodes sont propres à chacun !

Un travail d’introspection peut donc être utile pour optimiser son temps sur différents points :

  • Les plages horaires : à quel moment de la journée es-tu le plus efficace ? Le plus attentif ? Ces informations sont utiles pour établir un calendrier de travail réaliste et répartir les matières.
  • Les techniques de mémorisation : il en existe 3 principaux types. Tu peux travailler sur ces trois types de mémoire, mais si tu disposes d’un temps limité pour ingérer tes cours de géopolitique ou d’ESH, privilégie celle qui est la plus efficace pour toi pour atteindre tes objectifs !

Tu as une mémoire visuelle ? Fais des fiches de synthèse ou un résumé du cours avec tes propres mots, surligne les mots clés, fais des schémas, tapisse ta chambre de post-it…

Tu as une mémoire auditive ? Lis tes cours à haute voix ou explique le contenu du cours à quelqu’un avec tes propres mots (ou à ton mur si tu ne veux pas que tes proches te fuient).

Tu as une mémoire kinesthésique, c’est-à-dire que tu as besoin d’expérimenter pour comprendre ? Fais des exercices (sans tomber dans le piège de regarder la correction après 5mn de réflexion infructueuse), réécris les parties importantes du cours. Passe également par le mouvement, explique le contenu du cours en marchant comme si tu racontais une histoire !

  • Le lieu : où es-tu le plus efficace et concentré ? Ta salle de classe quand elle est libre, la BU, ta chambre ou même ton jardin, les possibilités sont nombreuses et il ne reste plus qu’à sélectionner la plus judicieuse.

La prise de recul nécessite aussi de relativiser ses notes et de les envisager en termes de marge de progression. Même si le cliché des profs de prépa qui font des remarques blessantes est assez rare de nos jours, il ne faut pas les prendre personnellement si tu y es confronté : la prépa, les profs et les écrits sont là pour juger un travail, et non une personne. Apprendre à s’en détacher et à ne retirer que le plus utile de ces remarques – ce qui contribuera à ta progression – est un gage de maturité !

S’organiser en conséquence

Pour commencer, la prise de distance est avant tout une prise de hauteur, qui vous permet de ne rien laisser passer, donc pas de politique de l’autruche ! Pour garder le cap vers ses objectifs, savoir se remettre en question sans se rabaisser est indispensable. Ta marge de progrès dépend de ton investissement mais aussi de ta capacité à tirer profit des échecs et des réussites : éviter les impasses et enterrer ce DS de maths peu glorieux n’auront pas beaucoup d’utilité !

Cette progression est d’ailleurs difficile à évaluer, et difficile à envisager sur de longues périodes. Travailler pour un concours qui n’arrivera que dans un ou deux ans (ce qui est en réalité très peu) peut souvent conduire à la procrastination, surtout quand tu n’es pas patient et que tu as tendance à vouloir récolter vite le fruit de tes efforts. Or la prépa n’est pas une course mais un marathon : la régularité et l’efficacité doivent être tes maîtres mots. Pour cela, il est possible de segmenter ta préparation en fixant des objectifs réguliers. Au lieu de viser une progression de 6 points en maths d’ici quelques mois, vise un saut de quelques places dans le classement du prochain DS par exemple ! Quitte à revoir tes objectifs à la baisse dans un premier temps, ne t’affole pas si les résultats ne sont pas à la hauteur de tes espérances dans l’immédiat. L’essentiel est la progression, aussi minime soit-elle.

Ces objectifs peuvent également prendre la forme d’objectifs de travail en élaborant des plannings d’une semaine sur l’autre. Cette méthode te permettra de ne pas travailler par intermittence mais d’être régulier grâce aux échéances et donc efficace sur le long terme. Elle te permettra également d’adopter un certain équilibre dans tes méthodes de révision, en ne privilégiant pas trop une matière au détriment d’autres par exemple : mieux vaut passer 2h à fond sur un sujet que 5h en étant moyennement concentré sous prétexte qu’il s’agit d’une matière très coefficientée ! Dans un premier temps, te forcer à suivre ces plannings te permettra d’acquérir une discipline, puis tu pourras les assouplir un peu pour consacrer du temps supplémentaire à tes lacunes si besoin.

Etre efficace, oui, mais comment rester focus sur ses objectifs sur le long terme ?

 Les objectifs réguliers peuvent remédier aux pertes ponctuelles de motivation, mais pour garder le cap concours, il te faut globalement un moteur.

Trouver une raison à ses objectifs est important. La prépa est la voie royale pour ceux qui ne savent pas trop ce qu’ils veulent faire plus tard (parole d’experte), or il est assez difficile de se raccrocher à un objectif aussi flou car on est souvent ramené à se dire : « Je veux telle école parce qu’elle est bien classée, donc j’aurai beaucoup d’opportunités ». Ce qui n’est pas complètement convaincant. Pour cette raison, tu peux faire des recherches assez tôt sur les différentes écoles accessibles après le concours pour te motiver, sans t’autocensurer mais surtout sans faire l’erreur de t’identifier à une école en particulier. La plupart des écoles proposent des cursus assez similaires, reste à savoir ce qui te fait vibrer. Partir en échange dans un pays en particulier ? Intégrer une association dans un domaine qui te passionne ? Projette-toi un peu – sans forcément encenser une école en particulier – pour te donner un coup de fouet et ensuite te donner les moyens de vivre cette projection !

Trouver un exemple, une personne qui a fait la même prépa que toi et pourra t’aider. N’hésite pas à questionner ceux qui ont suivi un cursus similaire : pour la plupart, ils seront flattés de voir que tu as pensé à les contacter ! Si tu trouves l’expérience difficile, il y a de grandes chances qu’elle l’ait été pour d’autres aussi, alors inspire-toi d’autres parcours pour te rentrer en tête que c’est possible.

Enfin, répète-toi que tu as les capacités d’atteindre les objectifs que tu t’es fixé. La prépa est un environnement concurrentiel, à cause des concours à la clef, mais je pense qu’il vaut mieux la percevoir comme une compétition contre soi-même. Comme beaucoup de tes congénères, tu n’étais peut-être pas un grand bosseur au lycée, mais ce n’est pas une fatalité : pourquoi ne pas s’y dépasser en se mettant sérieusement et efficacement à travailler ? Tes efforts ne te rendront que plus fier. De plus, inutile de se dire que les majors de ta classe sont des génies et que tu ne pourras jamais les égaler. Les génies de prépa existent, mais ils sont très minoritaires : ceux qui ont des bons résultats sont surtout travailleurs, rien d’inaccessible en somme. Dans ce contexte, avoir un esprit de gagnant ne signifie pas que tes résultats sont exceptionnels, mais que tu crois en la possibilité d’une progression. Et cet esprit est celui qu’il faut adopter.

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