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L’édition 2017 a décidé d’attribuer, ce lundi 9 octobre, le prix Nobel d’économie à Richard Thaler. Cet économiste américain a travaillé sur les distorsions de comportement des agents et de leur influence sur la finance (ça devrait vous faire penser aux esprits animaux de Shiller et Akerlof, ça !).

Ses apports semblent tout à fait adaptés à une dissertation sur la finance, dès lors que l’action rationnelle ou non des agents détermine si les marchés peuvent être efficients ou non, conformément à la théorie d’E. Fama. Major-Prépa vous résume ses travaux.

Une théorie de la rationalité limitée

Comme beaucoup d’auteurs, Thaler cherche à déconstruire l’idée de la rationalité des agents. En bref, un agent rationnel correspond à un agent économique dont chaque action est réalisée dans l’objectif de poursuivre au mieux ses fins. Cela peut relever du bien-être (ou de l’utilité) pour les consommateurs, du profit pour les entreprises, etc. Beaucoup de théories économiques supposent, pour simplifier la réflexion, que chaque agent est parfaitement rationnel. À l’inverse, on parle de rationalité limitée quand on estime que les agents économiques font des choix rationnels, mais qui sont parfois influencés ou troublés par des aspects passionnels ou par un manque d’information. Pour reprendre l’exemple précédent, Shiller et Akerlof montrent en quoi les choix des agents sur les marchés financiers peuvent être influencés par l’humeur, le beau temps, etc. ! Cela ne veut pas dire qu’ils ne cherchent pas à maximiser leur bien-être, mais que leur réflexion n’est pas forcément optimale.

Comme nous le disions, ces théories qui justifient une rationalité limitée sont particulièrement importantes dans le cas des travaux d’E. Fama sur les marchés financiers, car l’efficience des marchés n’est possible qu’à condition que les agents économiques soient parfaitement rationnels !

On voit donc en quoi l’apport de Thaler est important, car dire que les agents ne sont pas rationnels, cela permet d’expliquer l’apparition de crises et donc de critiquer l’efficacité des marchés financiers en termes de croissance et de stabilité.

Des actions influencées par des modèles intérieurs et des normes sociales

Thaler prend l’exemple d’un chauffeur de taxi qui décide de travailler jusqu’à ce qu’il ait atteint un certain niveau de revenu journalier. Dans une telle situation, le chauffeur travaille beaucoup (longtemps) les journées où la demande de taxi est faible, alors qu’il rentrera tôt chez lui quand la demande est élevée. Or, il aurait eu avantage à rester travailler le jour où beaucoup de personnes voulaient prendre un taxi, car il aurait obtenu un revenu élevé ce jour-là. Cette situation est à la fois désavantageuse pour lui et pour les demandeurs de taxi. On voit que le chauffeur de taxi est influencé par un modèle interne qui entrave sa réflexion et limite donc sa rationalité.

De même, les agents sont influencés par ce qui est « socialement acceptable ». Par exemple, imaginez-vous après la prépa : vous devez revendre vos manuels, et vous vous rendez compte que la demande venant des nouveaux bizuths est très importante, de telle sorte que tous vos camarades ne pourront pas la satisfaire entièrement. Dès lors, il serait rationnel pour vous d’augmenter le prix pour le rapprocher du prix d’achat du manuel, mais d’un autre côté, la morale vous dit que ce ne serait pas juste ! Donc votre jugement est influencé par des préférences sociales qui vous dictent de manière bien irrationnelle le comportement limite que vous pouvez adopter.

Tout cela montre en quoi l’homme est loin d’être l’agent rationnel que l’on voit souvent chez lui. N’hésitez donc pas à utiliser cette référence avec la mention « (Prix Nobel 2017) » pour montrer que vous suivez l’actualité (actualité qui peut d’ailleurs influencer la conception du sujet, je dis ça, je dis rien !).

Références :

Un résumé en anglais de sa théorie pour ceux qui veulent aller plus loin

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