Biographie

Ban Ki-moon est né le 13 juin 1944 en République de Corée. Après une licence en relations internationales obtenue à l’Université de Séoul en 1970 dont il sort major, il complète sa formation en obtenant une maîtrise en administration publique à l’Université d’Harvard. De 1978 à 1980, il devient Premier secrétaire général de la mission sud-coréenne auprès de l’ONU. Puis il est nommé directeur du bureau des Nations Unies au ministère des affaires étrangères. Il occupera cette fonction jusqu’en 1983. En 1996, il continue l’ascension des échelons en devenant conseiller national du président de la Corée du Sud, Kim Young-sam. Puis de 2001 à 2003, il est désigné haut responsable de la Corée du Sud auprès de l’ONU en tant qu’adjoint du ministre des Affaires étrangères. Au cours de cette fonction, il travaille notamment sur la résolution qui condamne les attentats du 11 septembre. Il devient en 2004 l’homme à la tête de la diplomatie de la République de Corée. De facto, il est l’un des ministres des Affaires étrangères ayant exercé le plus longtemps cette fonction et ce malgré de nombreuses crises entre les deux Corées.

Portrait of SG

L’homme qui parle anglais, français et coréen a pris ses fonctions de Secrétaire Générale de l’ONU le 1er janvier 2007 succédant à Kofi Annan. Il est donc le huitième secrétaire général des Nations-Unis et le deuxième asiatique à accéder à cette fonction.

Objectifs

Il s’est fixé comme priorité de rassembler les dirigeants du monde autour de nouveaux enjeux mondiaux comme le changement climatique et les bouleversements économiques, ou bien encore les pandémies et les problèmes liés à l’alimentation, à l’énergie et aux ressources hydrauliques. Il a voulu être le porte-parole des plus pauvres et des plus vulnérables mais également il désirait modifier l’Organisation qui a joué un rôle essentiel dans la reconstruction de son pays après la Seconde Guerre Mondiale.

Réalisations importantes

Promouvoir le développement durable

En 2007, il a organisé le Sommet sur les changements climatiques qui a été suivi par de grands efforts diplomatiques afin de faire de cet enjeu une priorité mondiale.

En 2008, lorsque la crise alimentaire est à son paroxysme, mais également la crise énergétique et économique, il parvient à convaincre le G20 de mettre en place un plan de 100 milliards de dollars d’aide à destination des pays en développement.

Autonomiser les femmes

Il a permis la construction d’une nouvelle grande institution au sein de l’ONU, ONU-Femmes. Le Secrétaire général est très dévoué au développement des droits de la femme et souhaite promouvoir l’égalité des sexes. Cet engagement est visible par le biais de plusieurs grandes initiatives : “Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes”, “Halte au viol” ainsi que la création d’un poste de Représentant spécial du Secrétaire général chargé de la question des violences sexuelles commises en période de conflit.

Son action s’est même étendue au sein de l’ONU elle-même par l’augmentation du nombre de postes à responsabilités occupés par des femmes de près de 40%.

Aider les pays en situation de crise ou d’instabilité

Une de ses missions principales à été le développement de la paix en mettant en place notamment l’initiative Horizons nouveaux ou bien encore l’amélioration des actions des casques bleus intervenant dans les zones de conflits.

Il a également cherché à faire respecter les droits de l’homme même en cas de conflits comme le montrent les enquêtes effectuées à Gaza, en Guinée, au Pakistan, et à Sri Lanka.

De plus, il a voulu accroître les interventions humanitaires à la suite des catastrophes majeures : Haïti en 2010 et Pakistan la même année pour ne citer que ces deux exemples. Il restera célèbre pour sa participation à la transition démocratique en Afrique du Nord et au Moyen Orient.

Renforcer l’Organisation

Il a œuvré pour rendre l’Organisation plus transparente et efficace par le biais de la mise en place d’une déclaration financière personnelles obligatoire, du renforcement des contrats de mission des hauts fonctionnaires, l’harmonisation des pratiques de fonctionnement et des conditions d’emploi.

Bilan de dix années en tant que Secrétaire général

Le 1er janvier 2017, Ban Ki-moon laissera sa place de Secrétaire général de l’ONU après dix années et deux mandats. Le bilan s’avère mitigé.

D’après le magazine britannique The Economist, Ban Ki-moon serait le pire Secrétaire général que l’ONU ait connu. Pour justifier cette affirmation, le magazine cite entre autre le manque d’éloquence du sud-coréen, son attachement aux procédures protocolaires, son manque de spontanéité ainsi que sa récente déclaration concernant la présence marocaine au Sahara comme une “occupation”. Outre tout cela, Ban Ki-moon incarne principalement la défaite de l’Organisation :  l’impossibilité pour les membres permanents – Etats-Unis, Angleterre, Chine, France et Russie – d’élire un représentant fort et capable d’action, préférant faire passer leurs intérêts personnels avant les intérêts internationaux. Toutefois, le contexte géopolitique internationale compliqué n’a pas permis à Ban Ki-moon d’avoir les résultats escomptés en matière d’affaires internationales. Le magazine ajoute que le plus grand succès du Secrétaire général a été la mise en place de nouveaux objectifs internationaux tels que les 17 objectifs de développement durable.

De l’autre côté de l’Atlantique, notamment du point de vue français, le bilan est plus positif. D’après Philippe Moreau-Defarges, Ban Ki-moon présente un bilan tout à fait honorable même si avant lui, il y avait des Secrétaire généraux beaucoup plus flamboyants tels que Kofi Annan ou Boutros Boutros-Ghali. Malgré son manque de charisme, Ban Ki-moon a fait du très bon travail. Il a essayé de réorganiser l’ONU, de l’ouvrir davantage aux femmes. Il a aussi tiré la sonnette d’alarme comme il le pouvait. Le Secrétaire général est un simple exécutant c’est-à-dire que si le Conseil de sécurité ne veut rien faire, il ne peut rien faire.

De manière générale, le bilan semble en demi-teinte, malgré de grandes réalisations, l’homme n’est pas parvenu à mettre un terme aux principaux problèmes mondiaux tels que la situation en Syrie. Les chefs des Etats mettent beaucoup d’espoir dans son successeur.