En 2019, le président de la république Emmanuel Macron et son gouvernement ont pris différentes mesures fiscales et sociales comme par exemple la loi « portant mesures d’urgences économiques et sociales ». La crise des gilets jaunes a poussé notre gouvernement à prendre des décisions concrètes afin de répondre aux revendications de ces derniers et surtout d’y mettre fin, mais quels choix ont été faits ? Quels effets cela aura-t-il sur la croissance économique ou encore sur le pouvoir d’achat des Français ? Quels sont les « gagnants » et les « perdants » du budget de 2019 ?

Les mesures prises en 2019

Parmi les mesures importantes prises par le gouvernement, on retiendra la baisse de la taxe d’habitation, la baisse des cotisations salariales, la baisse de la CSG ou encore la défiscalisation des heures supplémentaires. Tant de mesures, qui comme nous le verrons, ont des conséquences importantes sur l’économie française. En effet, elles soutiennent la croissance car les seules baisses de la fiscalité du capital et des prélèvements obligatoires sur les entreprises amélioreraient la croissance de 0,2 point, ce qui est loin d’être négligeable en ces temps de crise.

Des effets qui seront positifs pour la grande majorité des agents économiques

75% des ménages français verront leur niveau de vie augmenter et 25% le verront baisser.
En moyenne, on notera une augmentation du pouvoir d’achat de 440 euros par ménage. En effet, 140 euros proviendront de la défiscalisation des heures supplémentaires, 150 euros de la baisse de la taxe d’habitation et 150 autres euros de la baisse des cotisations sociales.

Les entreprises, grandes gagnantes de ces mesures

L’effet cumulé des nouvelles et anciennes mesures va contribuer à la réduction des prélèvements obligatoires sur les entreprises de 0,3 points de PIB. On explique cette réduction par baisse de l’impôt sur les sociétés ou encore par la suppression de la taxe de 3% sur les dividendes. Le taux de prélèvements obligatoires va même atteindre un niveau historiquement bas de 15,6%.

Les ménages actifs, ces autres gagnants du budget 2019

La défiscalisation des heures supplémentaires, la baisse des cotisations sociales ou encore la revalorisation de la prime d’activité vont permettre en 2019 d’accroître le revenu disponible de la majorité des actifs français et donc leur pouvoir d’achat (infra)

Les retraités et inactifs : les perdants en 2019

Les retraités verront en revanche leur revenu disponible baisser notamment à cause du gel des pensions de retraite. Les grands perdants seront surtout les retraités les plus aisés. Mais ces derniers ne sont pas les seuls perdants, les ménages inactifs le seront aussi, car ils ne bénéficieront d’aucune mesure concernant le travail et parallèlement, ils subiront la baisse de certaines aides comme les aides au logement ou la baisse des prestations sociales causée par la sous indexation de ces dernières. La baisse s’élèvera en moyenne à 130 euros et c’est ainsi que les 5% des ménages les plus modestes constateront une timide augmentation de 0,5% de leur pouvoir d’achat.

Une hausse du déficit mais aussi du pouvoir d’achat

Alors que le déficit connaissait une baisse interrompue entre 2010 et 2017, il augmentera en 2019 et passera au dessus de la barre des 3% (il sera donc encore contraire aux critères du Traité de Maastricht…). Cependant, le pouvoir d’achat des ménages français augmentera. En effet, il s’améliorera de 11,7 milliards d’euros en 2019 dont 10,3 milliards d’euros grâce à l’Etat. Cette augmentation du pouvoir d’achat pourrait augmenter la demande intérieure par l’augmentation de la consommation ou encore de l’investissement.

Le rééquilibrage opéré par la politique socio-fiscale en 2019

En 2019, la politique socio fiscale (notamment de distribution) concernera la grande majorité des ménages et plus précisément la classe moyenne. Ce ne sont donc pas seulement les ménages les plus aisés qui en bénéficieront comme on pouvait le constater en 2018. L’augmentation des revenus sera soutenue par des cotisations salariales à la baisse, la défiscalisation des heures supplémentaires ou encore le renoncement à la taxe carbone. Malgré ce rééquilibrage, les 5% des ménages les plus aisés verront leur niveau de vie augmenter notamment par les mesures qui avaient déjà prises en 2018 (comme la réforme de l’Impôt Sur les Fortunes).

En conclusion, d’après l’enquête « Revenus fiscaux et sociaux » de l’INSEE, ce sont 6 590 000 ménages qui « perdent » environ 0,9% de leur pouvoir d’achat en 2019 et 20 200 000 qui « gagnent » en moyenne 1,8%. Il y aura donc des perdants mais une majorité de gagnants sur l’ensemble des ménages français.
La contribution de la politique budgétaire à la croissance économique s’élèvera à 0,5 points de PIB en 2019.

Révise efficacement ton ESH avec nos autres articles 🙂