Chronologie

  • 1949 : Rupture URSS/Yougoslavie par Tito.
  • 1949-1960 : Plus de 2 millions d’allemands de l’est partent pour l’ouest.
  • 1953 : L’URSS se dote de la bombe H.
  • 1953-1956 : Volonté de la part des démocraties populaires de mettre en place des communismes nationaux.
  • 1954 : Victoire des Vietcongs sur les Français en Indochine.
  • 1955 :

Mai : Visite de Nikita Khrouchtech à Vienne.

Mise en place de la doctrine Hallstein par la RFA :  doctrine de la République fédérale d’Allemagne appliquée à partir de 1955 qui consiste à prononcer la rupture des relations diplomatiques avec tout État qui reconnaîtrait la République démocratique allemande.

  • 1956 :

14-25 février: XX Congrès du PCUS

17 avril : Le Kominform est dissout

Octobre : Crise du canal de Suez et Insurrection hongroise à Budapest.

Normalisation des relations entre la Yougoslavie et l’URSS.

  • 1957 : Spoutnik lancé par l’URSS
  • 1959 : Visite de Nikita Khrouchtchev aux Etats-Unis
  • 1961 :

Janvier : Envoi par Kennedy de forces armées au Vietnam.

12 avril : Premier vol spatial par Youri Gagarine.

5 mai : Le premier astronaute est Alan Shepard.

Juin : A la suite de la rencontre entre Nikita Khrouchtchev et Kennedy les relations entre les deux grands se normalisent.

Nuit du 12 au 13 août : Construction du mur de Berlin.

  • 14-28 octobre 1962 : Crise des fusées à Cuba.
  • 1963 :

Téléphone rouge entre Moscou et Washington

Traité de Moscou ou Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, signé le 5 août 1963 à Moscou peu de temps après la crise de Cuba (début de la détente), porte sur l’interdiction des essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère, dans l’espace extra-atmosphérique et sous l’eau. Les essais souterrains ne sont pas compris dans l’interdiction, à la condition qu’ils n’entraînent pas la présence de déchets radioactifs hors des limites territoriales de l’État qui a procédé aux essais.

  • 1965 : Nikita Khrouchtchev est limogé.
  • 1966 : La France quitte l’OTAN.
  • 1968 :

5 janvier au 21 août : Printemps de Prague

Juillet : Signature du Traité de Non-Prolifération de l’Arme Atomique.

  • 1969 :

Juillet : Premier homme sur la Lune

21 octobre : Willy Brandt devient chancelier allemand.

  • 1970 : Reconnaissance de l’inviolabilité des frontières européennes par Willy Brandt.
  • 1972 :

Signature des accords SALT I.

Reconnaissance mutuelle entre la RFA et la RDA.

  • 1973 :

Janvier : Signature des accords de Paris. Les Etats-Unis se retirent du Vietnam.

Septembre : L’ONU intègre la RDA et la RFA dans ses rangs.

  • 1975 :

Fin de la Guerre du Vietnam après la chute de Saïgon

Signature des Accords d’Helsinki : La Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe se réunit à Helsinki de 1973 à 1975. Elle rassemble les États-Unis, l’URSS, le Canada et les États européens de l’Est et de l’Ouest, à l’exception de l’Albanie. Les accords issus de cette conférence affirment l’inviolabilité des frontières nées de la Seconde Guerre mondiale. Ils encouragent la coopération entre les pays et affirment l’obligation de respecter les Droits de l’Homme et les libertés fondamentales. Ils constituent le point d’orgue de la Détente.

Evénements :

Cette période de la Guerre Froide, communément appelée la longue paix peut se diviser en deux sous-périodes temporelles. La date de 1962 constitue dès lors un moment charnier à la suite de la crise des missiles à Cuba.

  • Avant 1962 : Les Etats-Unis et l’URSS continuent leur compétition durant laquelle l’URSS rattrape son retard technologique avec notamment l’acquisition de la bombe H par le camp soviétique. De plus, suite à un exode massive de la part des allemands de l’est vers la partie ouest -plus de deux millions de personnes entre 1949 et 1960- l’URSS construit dans la nuit du 12 au 13 août 1961 le mur de Berlin endiguant les allemands de l’est dans la partie sous tutelle soviétique. Le point d’orgue de cette période est la crise des missiles à Cuba. Les deux grands comprennent très vite, à la suite de cet événement emblématique de la Guerre Froide, qu’il est nécessaire de normaliser leurs relations.

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  • Après 1962 : A la suite de la crise de Cuba, les deux grands décident de normaliser leurs relations. La première étape de ce long processus est la mise en place du Télex plus connu sous la dénomination de téléphone rouge entre Moscou et Washington. De plus, Nikita Khrouchtchev, qui avait déjà rencontré Kennedy en 1961, poursuit sa tournée et multiplient les rencontres avec les représentants d’autres pays. Les deux blocs se trouvent également fragilisés par la multiplication des conflits tels que la Guerre du Vietnam mais également la conquête spatiale qui s’avère être un gouffre financier pour l’URSS. La France décide de quitter le pacte militaire américain, l’OTAN en 1966.  En outre, cette période est également marquée par la volonté de limiter le recours à l’arme atomique en signant de nombreux traités.

La mort de Staline et le XXème Congrès du PCUS

L’idée de coexistence pacifique germe dès la mort de Staline. Le XXème Congrès du PCUS qui s’est tenu à Moscou du 14 au 25 février 1956 a réuni l’ensemble des déléguées de l’URSS mais également de ce que les soviétiques appelaient les délégués des “partis frères” venus des autres pays. Cet événement reste célèbre comme étant le début de l’ère de la déstalinisation. Dans la nuit du 24 au 25 février, Nikita Khrouchtchev alors première secrétaire du Parti, se livre à un discours de près de quatre heures durant lequel il dénonce le culte de la personnalité mis en place par Staline durant l’exercice de ses fonctions. De plus, il n’hésite pas de rappeler les crimes horribles commis par son prédécesseur tels que l’exécution des nombreux dirigeants communistes lors des procès de Moscou et remet également en cause ses prétendues qualités de stratège pendant la Seconde Guerre Mondiale. Néanmoins, N. Khrouchtchev reconnaît à Staline le rôle positif que ce dernier à jouer dans la mise en place de la collectivisation des terres même si cela s’est soldé par la déportation et le massacre de plusieurs millions de soviétiques durant la période 1931-1936.

Malgré toutes les précautions prises par le Parti communiste afin de garder ce discours secret, le New York Times ainsi que le Reuters fournissent des résumés plus ou moins fidèles moins de trois semaines après la clôture du XXème Congrès.

Ce discours est emblématique marque la poursuite de la déstalinisation mais confirme également la prise de pouvoir de Nikita Khrouchtchev.

Les conséquences de ce discours ont été importantes puisque peu de temps après le corps de Staline qui était exposé dans le mausolée de Lénine sur la place rouge est retiré en 1961 pour être inhumé. De plus l’ancienne ville de Stalingrad fut baptisée Volgograd, et les statues érigées lors du “règne” de Staline furent démontées. En ce qui concerne les prisonniers politiques, son peu à peu libérés. Le rapport constitue un choc pour les “partis frères” puisqu’il brise le mythe de l’infaillibilité de Moscou : Hongrois, Polonais et Yougoslaves expriment leur mécontentement, Mao Zedong ne tien tpas compte de ce discourt et ne souhaite pas rompre avec la doctrine du marxisme-léninisme. De facto, la République Populaire de Chine rompt avec l’URSS en 1963. La Chine sera suivie par l’Albanie qui rompra avec l’URSS peu de temps après pour s’aligner sur la ligne directrice de Mao Zedong.

La crise des missiles à Cuba

En 1957, à la suite d’une révolution d’inspiration socialiste à Cuba, le gouvernement de Batista est mis à mal et, Fidel Castro s’empare de la Havane, la capitale, après avoir tenté, en vain, d’obtenir un accord avec le gouvernement américain. Cuba se tourne alors vers l’URSS et la Chine. A la suite de cet événements, les relations entre l’île et les Etats-Unis se détériorent bien que de nombreux habitants réclament l’intervention des Américains dans le but de chasser les forces de Fidel Castro, ce dernier fait nationaliser les compagnies américaines, ce à quoi les Etats-Unis répondent par la mise en place d’un embargo sur les produits agricoles issus de Cuba. L’épisode de la Baie des Cochons en 1961 marque définitivement la rupture des relations entre les deux pays ,et, le régime castriste devient communiste.

L’URSS voit en Cuba un avantage stratégique important sur les Etats-Unis de part sa localisation -l’île est situés à moins de cinquante kilomètres des Etats-Unis. Cuba est sous la menace directe des missiles de l’OTAN mais également de l’OTASE, toutefois les Etats-Unis se savent en sécurité car les missiles soviétiques ont une portée limitée et ne peuvent donc pas atteindre le sol américain. De facto, Nikita Khrouchtchev alors à la tête du pays négocie un accord qui se veut secret avec Fidel Castro concernant la mise en place de bases militaires dotées d’armes nucléaires pointées vers le sol américain. Ce sont des avions de patrouille américains qui découvrent la présence de ces missiles à Cuba ainsi que les allers et venues de cargos soviétiques chargés d’armement.

Le président Kennedy décide de réagir vigoureusement à cette situation et prononce le 22 octobre 1962 un discours demandant la mise en quarantaine de Cuba ainsi qu’une surveillance accrue du territoire. Malgré l’intervention du secrétaire général de l’ONU, la situation ne s’améliore pas et la troisième Guerre Mondiale est imminente à cause de la stratégie du bord du gouffre ou bien dissuasion nucléaire pratiquée par les deux grands.

Khrouchtchev et Kennedy continuent leurs négociations par le biais de leurs représentants respectifs et, ils aboutissent finalement à un accord permettant aux deux pays d’éviter la guerre : les Etats-Unis s’engagent à ne pas intervenir contre Cuba et l’URSS quant à elle doit retirer l’ensemble des fusées de Cuba, ce qui l’affaiblit.

Cet événement qui constitue le paroxysme de la Guerre Froide marque un tournant pour le monde qui entre dans une phase de détente. Un an plus tard, en 1963, une ligne directe entre Moscou et Washington est mise en place.

Guerre Froide et conquête spatiale : la course aux étoiles

De 1957 à 1969, la conquête spatiale est un enjeu majeur de la Guerre Froide car elle est le lieu d’une lutte technologique effrénée entre les Etats-Unis et l’URSS.

La lutte débute en 1957 par la prouesse du camp soviétique qui parvient le 4 octobre à envoyer Spoutnik I -compagnon de voyage en russe. Cet événement est vu par les Etats-Unis comme le début de la course aux étoiles. La même année, les Soviétiques envoient Spoutnik II avec à l’intérieur le premier être vivant, la chienne Laïka.

En 1958, les Etats-Unis rattrapent leur retard en lançant Explorer-1 et en créant la NASA dont le but est de gagner la course aux étoiles.

En 1959, les Soviétiques reprennent l’avantage en construisant la première fusée capable de quitter l’orbite terrestre, Luna-I, mais également grâce à leur fusée Lunik ou Luna II, qui avant de s’écraser sur le sol lunaire a réussi à déposer un blason aux couleurs de l’URSS. Ceci est un signe de conquête territoriale. Toujours du côté soviétique, Youri Gagarine, fut le premier homme à être envoyé dans l’espace en 1961. Quelques semaines après le vol de Gagarine, les Américains ripostent en envoyant Alan Shepard qui est le premier occidental à quitter l’atmosphère.

Les Etats-Unis ne s’arrêtent pas là et malgré l’échec de la mission Apollo avec la mort de trois astronautes, Neil Armstrong atteint le sol lunaire et plante le drapeau américain en signe de territorialisation de la Lune par les Américains.

Après son échec pour la conquête de la Lune, l’URSS lance ne 1971, le premier projet de stations spatiales habitées par un équipage humain. Saliout-1 est occupée du 7 au 30 juins par trois astronautes russes, qui décéderont à cause d’un accident de pressurisation.

La lutte entre les Etats Unis et l’URSS se termine en 1975 par la coopération entre les deux camps :  L’astronaute Thomas Stafford et le cosmonaute Alexis Leonov se rejoignent quand le vaisseau américain Apollo et le vaisseau russe Soyouz se rencontrent dans l’espace. Bien que l’avancée technique de cette prouesse est incontestable, il s’agit surtout d’une avancée politique : les deux pays qui se sont livrés pendant plus de dix années à une lutte acharnée pour la conquête de l’espace, sont finalement parvenus à une entente.

L’amélioration des relations : désarmement nucléaires et multiplication des rencontres.

Le désarmement nucléaire

A la suite de l’épisode de Cuba, de nombreux accords ont été pris par les Etats-Unis et par l’URSS dans le but de réduire significativement leurs arsenaux nucléaires respectifs.

La première étape fut la signature du Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, signé en 1963 à Moscou, par les États-Unis, l’URSS et la Grande-Bretagne.

En 1968, une avancée majeure est réalisée par la conclusion du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui fut signé par la totalité des États du monde à l’exception de l’Inde, d’Israël et du Pakistan.

Entamées en 1969, les négociations sur la limitation des armements stratégiques, entre les deux grands, se soldent par deux traités qui concernent la planification ainsi que le contrôle de la production d’armes nucléaire  : SALT I en 1972 et SALT II en 1979. Leur portée sera étendue par les accords START I et II à la fin de la Guerre Froide respectivement en 1991 et 1993.

De plus pour montrer l’avancée des relations et de la coopération entre les deux pays, les dirigeants des Etats-Unis et de l’URSS multiplient les rencontrent. (cf chronologie page 1)

L’Ostpolitik

Depuis 1949, les relations entre la RFA et la RDA ne sont pas au zénith et cela ne s’améliore pas avec la construction du mur de Berlin en 1961. Albert Hallstein, ancien conseiller de Konrad Adenauer, décide de la mise en place de la doctrine éponyme consistant à une rupture diplomatique avec tous les pays ayant reconnu la RDA comme pays, l’URSS étant exclue. La reconnaissance de la RDA par la Yougoslavie, alors un des partenaires commerciaux les plus importants de la RFA, remet la théorie Hallstein en cause. En 1969 et ce pour la première fois depuis 1949, les chrétiens démocrates sont exclus du gouvernement, et Willy Brandt alors à la tête de la coalition sociale-libérale devient chancelier en 1970 et souhaitent modifier la politique étrangère.

Le 28 novembre 1969, avec l’initiative de Willy Brandt et de son conseiller diplomatique Egon Bahr, la RFA signe avec l’URSS le traité de non-prolifération des armes nucléaires. De plus, la politique de normalisation et d’ouverture à l’Est, l’Ostpolitik, vise à restituer à la RFA sa place sur la scène internationale en s’inscrivant dans le contexte de détente.

A la suite de cela, la RFA reconnaît les frontières de la Pologne sur la ligne Oder-Neisse, ce qu’elle n’avait jamais voulu faire auparavant. En 1972, la RFA et la RDA signent le Traité Fondamental marquant la reconnaissance mutuelle entre les deux Etats mais également l’intangibilité de leur frontière commune.

Crises pendant la détente :

La Guerre du Vietnam

À l’issue de la guerre d’Indochine en 1954, deux États sont fondés, l’un, communiste au nord et l’autre, soutenu par les Américains, au sud. En 1960, le FNL (Front national de libération) est créé dont le but est la lutte contre le dictateur du  Sud-Vietnam, Ngô Dinh Diem et in fine, contre l’influence américaine. En 1963, après la chute de la ville de Diem, le gouvernement américain intensifie sa lutte contre le FNL et rend donc son engagement militaire total et massif en 1964. Ce n’est sans compter sur le soutien de l’URSS et de la Chine pour la partie Nord qui met en place une farouche résistance à la puissance américaine. Ce conflit, très largement médiatisé, a nécessité la présence de 500 000 américains. Les atrocités se répandent rapidement aux Etats-Unis et la guerre devient impopulaire. En 1973, les Accords de Paris mettent fin à l’intervention américaine au sein de ce conflit qui doivent donc évacuer le Sud-Vietnam.

Le Printemps de Prague

En 1968, en Tchécoslovaquie, le parti communiste accorde des libertés au peuple : En avril 1968, devant le Président du Parti communiste tchécoslovaque, Alexander Dubček annonce des réformes et son intention d’appliquer en Tchécoslovaquie un « socialisme à visage humain », ce que l’URSS n’apprécie pas et décide de l’envoie des troupes du Pacte de Varsovie qui remettent de l’ordre dans le pays. Les Etats-Unis et le bloc de l’Ouest font preuve d’un immobilisme total et n’interviennent absolument pas.