Équateur

¡Buenas amigos! Aujourd’hui, nous nous intéressons à la politique en Équateur. Les récentes élections présidentielles ont marqué un tournant décisif dans l’idéologie dominante au cœur du pays : c’est le retour de la droite au pouvoir après plus de 10 années de correísmo. C’est un sujet attendu pour les écrits et qui peut facilement t’être proposé à l’oral.

La descente aux enfers du correísmo

En 2007, Rafael Correa accède au pouvoir en Équateur grâce à son projet de révolution citoyenne visant à construire une société autour de l’individu et en harmonie avec la nature. C’est le Sumak Kawsay (le bien-être). Les deux premiers mandats de Correa sont couronnés de succès, car l’économie extractive équatorienne s’accompagne d’une période de hausse du prix des matières premières. De telle sorte que le pays se modernise et qu’une classe moyenne se développe.

Toutefois, en parallèle de ses succès économiques, Correa impose sa censure via la Ley de Comunicación (2013) qui sanctionne quiconque oserait le critiquer. De même, il s’arrange pour promulguer un nouvel amendement autorisant l’élection à vie à partir de 2021. Son hyperprésidentialisme s’accompagne d’un ralentissement de l’activité économique.

Laissant l’Équateur entre les mains de son vice-président, Lenín Moreno, Correa s’envole en 2017 pour la Belgique en attendant 2021. Cependant, Moreno met fin à la Ley de Comunicación et organise un référendum qui annule l’amendement antidémocratique de Correa. De plus, Lenín donne le champ libre à la justice afin que celle-ci condamne Correa pour corruption, en raison des malversations liées au secteur privé (el caso Sobornos). Dès lors, Correa ne peut rentrer au pays et son image est considérablement dégradée.

Le coup de grâce asséné par la Covid en Équateur

Même si Lenín Moreno renie Correa, il demeure dans l’esprit du peuple un membre d’Alianza País, le parti correista. C’est donc sur la gauche que la mauvaise gestion de la crise sanitaire repose. Certains faits divers, comme des cadavres abandonnés et un service sanitaire exclusif pour les membres du parti, témoignent de l’incompétence totale de l’exécutif face à la Covid en Équateur.

Statistiquement, dans la grande région de Guayaquil, la surmortalité est omniprésente à tous les âges. D’avril à août 2020, 2 000 individus décèdent de la Covid dans la région.

Par conséquent, le peuple finit par ne plus faire confiance au populisme correista et voit dans les présidentielles une occasion d’inverser la tendance – ce dont s’est considérablement nourrie la campagne de Guillermo Lasso, le candidat de la droite.

Guillermo Lasso va-t-il dans la bonne direction ?

Lasso est un banquier de profession, conservateur et favorable à un néolibéralisme sur le modèle du Chili. Il remporte les élections de justesse avec 52,4 % des voix, devant le candidat « correiste » Andrés Arauz à 47,6 %. Son appartenance idéologique s’affirme déjà par les vagues de privatisation qu’il ordonne. Ces dernières permettent déjà une plus grande flexibilité et davantage de liaisons entre les différents secteurs, réduisant ainsi le chômage. Globalement, ces mesures devraient permettre de réduire la dette de l’Équateur, estimée à 63 % du PIB en décembre 2020.

Concernant la crise sanitaire, la situation semble sous contrôle grâce à l’arrivée de nouveaux appareils médicaux et au désengorgement des hôpitaux. La vaccination reste cependant très latente, en raison d’un grand manque de confiance parmi la population. Socialement, Guillermo Lasso a réussi son pari : réunir des électeurs de tout horizon. En particulier, il dépénalise l’avortement en cas de viol, un véritable compromis pour la droite. En parler te sera profitable pour évoquer les changements de mentalité et le droit des femmes.

Toutefois, Lasso fait l’objet de nombreuses critiques depuis son refus de témoigner devant la Commission parlementaire chargée de juger le scandale financier des Pandora Papers. De plus, les présidentielles ont permis au candidat indigène Yaku Pérez de prendre une grande importance. Lasso sera forcé de tendre des ponts s’il souhaite appliquer son programme de réformes sociales.

Pour aller plus loin, tu peux consulter une fiche de révision sur l’Équateur ou encore consulter un bilan de la gauche en Amérique latine ici.