L’Etat c’est moi
Le président de la Turquie, Erdogan, a validé vendredi 10 février une révision constitutionnelle. Cette dernière lui confère les pleins pouvoirs, mais elle doit être soumise à un référendum le 16 avril. Avec une telle réforme, le président concentrera également, entre ses mains, le pouvoir exécutif, pouvoir qui, jusqu’à présent, était détenu par le Premier Ministre. Avec un tel transfert, le poste de Premier Ministre disparaîtra donc, ce qui est une première depuis la fondation de Turquie moderne -telle que nous la connaissons aujourd’hui- en 1923 par Atatürk.
Pour justifier une telle mise en place, Erdogan invoque le fait que cette réforme permettra de générer une situation de stabilité dans son pays en supprimant, par exemple, les coalitions du passé. En outre, les élections présidentielles se dérouleront tous les cinq ans contre quatre actuellement, et, le nombre de députés sera de 600. Il est important de rappeler que la Constitution actuelle de la Turquie, signée en 1982, garantit l’indépendance de la justice face à l’exécutif. Toutefois, avec la réforme du président Erdogan, cela signifie que, dorénavant, le président de la république pourra intervenir de manière directe dans le fonctionnement de la justice. Les opposants à cette mise en place craignent une trop grande dérive autoritaire de la part de l’actuel président.
Mise en perspective avec le programme : la particularité de la démocratie turque, les relations avec les voisins, la candidature de la Turquie à l’UE.
Cette synthèse a été réalisée avec le soutien de SKEMA BS 🙂