Une nouvelle année en prépa HEC, un programme rénové, des objectifs renouvelés, un concours à préparer et surtout une devise à ne pas oublier : SKY IS THE LIMIT… Mais si la rentrée rime avec reprise des hostilités, elle rime également avec synthèse estivale de l’actualité. Car pour repartir du bon pied quoi de mieux que de se rafraîchir les idées ? Fin des vacances et des siestes dans un hamac, désormais, Major-Prépa is Back ! Votre site se tiendra à vos côtés tout au long de l’année et s’attellera à vous fournir quelques clés du succès. Alors bonne chance à vous et « puisse le sort vous être favorable ».

FMI & Banque Mondiale V.S. Nouvelle banque des BRICS… Des rivalités émergentes à l’heure du basculement du monde

Pour sa 6ème édition, le Sommet des BRICS a tenu toutes ses promesses. En effet Vladimir Poutine, Narendra Modi, Dilma Rousseff, Xi Jinping et Jacob Zuma, tous réunis à Fortaleza [Brésil] le 15 juillet 2014, ont décrété l’ouverture d’une banque internationale de développement. Avec un fond de réserve de 100 milliards de dollars (10 fois moins que celui du FMI) garanti à 41% par la Chine, à 18% chacun par l’Inde, le Brésil et la Russie, et à 5% par l’Afrique du Sud ; 1a banque des BRICS (basée à Shanghai) se veut être une banque d’investissement. Elle aura pour objectif de financer de grands projets d’infrastructures dans les pays concernés et, à terme, dans d’autres pays émergents sans aucune exigence contraignante (type plan d’ajustement structurel et ingérence dans les finances) à la différence du FMI. Mais au-delà d’une concurrence directe au FMI et à la Banque Mondiale (légendaires symboles de l’ancien ordre économique mondial) ou même d’une volonté de favoriser le multilatéralisme commercial en cassant la position de monopole de l’occident ; la banque des BRICS est surtout porteuse d’un message politique : les pays du sud sont capables d’être maîtres de leur destin et les BRICS sont des pays émergents créateurs d’un nouvel ordre mondial.

L’épidémie Ebola poursuit ses ravages et sa propagation en Afrique de l’ouest. Alors malgré la mobilisation internationale, nous dirigeons-nous vers une nouvelle pandémie ?

Depuis décembre 2013, le virus Ebola a atteint plus de 3000 personnes et a entraîné la mort de plus de 1550 personnes en Afrique (principalement au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée Conakry et au Nigeria, au Sénégal et en RDC depuis peu). Cette fièvre hémorragique (transmissible dans les même modalités que le SIDA) possède un taux de létalité de plus de 50% en moyenne (plus d’une personne sur deux atteinte d’Ebola en meurt) alors qu’aucun traitement testé n’est en mesure de lutter contre le virus. Ainsi l’OMS tire la sonnette d’alarme devant cette épidémie (en débloquant notamment 100 millions de dollars pour lutter contre le virus et en autorisant les traitements expérimentaux) et appelle à la mobilisation mondiale. Aujourd’hui le ZMapp, (traitement expérimental) est l’espoir de tout une zone pour annihiler la maladie, cependant les blocus aériens [visant à éviter de propager la maladie au reste du monde] ne favorisent pas la lutte contre Ebola (matériel médical et médecins ne peuvent être acheminés dans les pays touchés) alors que la récente propagation au Nigeria et en RDC (les deux pays plus peuplés d’Afrique) fait craindre un risque de pandémie. L’épisode Ebola est donc loin d’être résolu, pour autant il est révélateur du sous-équipement médical de ces pays sortis de guerre civile il y a peu mais surtout de la vulnérabilité voire de l’incapacité de ces États à pallier aux risques sanitaires auxquels ils sont confrontés.

Le Bras de fer entre les fonds vautours et l’Argentine se poursuit

Un fonds vautour est un fonds d’investissement spécialisé dans le rachat de dette. Lorsqu’un pays menace d’être en défaut de paiement ou de voir sa dette restructurée, un créancier possède trois alternatives : être un acteur responsable et renégocier la dette, jouer au bon samaritain et accepter cette décision qui contribuera à alléger les souffrances d’une population déjà dans la tourmente ou alors rechercher le profit vaille que vaille en concédant une dette à un fond vautour pour être sûr de toucher ne serait-ce qu’un peu d’argent.

(Par exemple, si A doit rembourser à B 100€ et que A risque le défaut de paiement [ne rien rembourser du tout], alors B concède à C la dette contre 10€ par exemple, ensuite C, en portant l’affaire devant les juges est susceptibles de récolter 50€ soit une plus-value de 40€ ! C est le gagnant, B gagne un peu (10€ C’est mieux que rien !) et A malgré ses difficultés est dans l’obligation de rembourser une partie des dettes qu’il a contracté alors qu’il aurait pu s’en sortir avec une réduction de dette [remboursement de 20€ par exemple après négociations]).

Or si l’Argentine s’est trompée et, malgré la restructuration de sa dette, se doit de rembourser ses créanciers ; la méthode des fonds « vautours » (terme popularisé par Néstor Kirchner [mari défunt de Cristina Fernandez]) est jugée immorale par le pouvoir argentin. Par conséquent depuis le rééchelonnement de sa dette elle refuse de payer les fonds vautours, d’où le poème suivant :

L’Argentine rembourse ses créanciers sauf les fonds vautours…

(Il faut dire qu’entre eux, ce n’est pas le grand amour)

Or la Cour suprême américaine a pris une décision :

Rembourser 1,3 milliards de dollars aux fonds vautours est devenue pour l’Argentine une obligation

Dès lors Pour les autres créanciers (tel que le fond Soros) que l’Argentine consent à rembourser,

le remboursement n’est point arrivé car les USA l’en empêchent tant que les 1,3 milliards ne seront pas versés

Ainsi dans l’affaire de la dette argentine (débutée en 2001) la fin de l’histoire n’est pas venue

Car l’Argentine ne plie pas et le duel continue.

Ferguson, triste symbole de la violence policière, de la discrimination et des clivages sociaux aux États-Unis

Début août à Ferguson (ville dont 2/3 de la population est noire), le jeune noir Michael Brown a été abattu de 6 balles par un policier blanc dans des circonstances qui restent à déterminer même si des témoins oculaires plaident en faveur d’un assassinat. Depuis, des émeutes sévissent pour contester « les violences policières et le racisme des autorités » tandis que la police muscle le jeu (envoi de blindés, instauration de l’état d’urgence, envoi de la garde nationale) en dépit des appels au calme lancés par Barack Obama. Comme le meurtre de T.Martin, cet épisode rappelle la persistance du clivage racial aux USA (les jeunes noirs Américains se sentent les principales victimes d’une violence policière quotidienne ou encore seul un conseiller municipal est afro-américain dans cette ville au 2/3 noirs), clivage dont le pendant est la fracture sociale qui ne cesse de se renforcer aux USA (les noirs sont en proportion la population la plus pauvre aux USA). Ainsi malgré d’indéniables avancées (élection d’un Afro-Américain à la Maison Blanche) le cas de Ferguson nous montre que la route est encore longue pour abolir définitivement la frontière de couleur aux USA.

Guerre Froide Acte II, Scène 2… Après la Syrie, la crise ukrainienne comme marqueuse du «retour de l’histoire et de la fin des rêves» (R.Kagan)

Pour Robert Kagan dans Le Retour de l’Histoire et la Fin des rêves, l’idée de Francis Fukuyama selon laquelle dans le monde post-guerre froide l’histoire serait finie au sens où tous les pays convergeraient vers la démocratie de marché est une utopie. Pour Kagan l’ordre géopolitique du XXIème siècle sera régi par un clivage entre démocraties (USA, UE, Canada,…) et autocraties (Russie, Venezuela, Chine…). Or la crise ukrainienne en s’éternisant (déjà plus de 2600 morts) et en opposant Russie aux démocraties occidentales semble donner raison au politologue américain (Pour comprendre les origines de la crise en Ukraine regarder l’excellente vidéo de 5 minutes accessible depuis le lien suivant : http://www.lemonde.fr/europe/video/2014/02/27/pourquoi-l-ukraine-est-elle-tiraillee-entre-europe-et-russie_4375125_3214.html ). Mais les sanctions internationales prises par l’Occident contre Moscou ont pour corollaire des mesures de rétorsion russes : en France c’est près de 8000 entreprises (et surtout l’industrie agroalimentaire) qui sont concernés par l’embargo russe. Cette guerre commerciale témoigne de l’ambition russe de ne pas céder. Elle est le pendant économique de la volonté politique russe de créer la Nova Russia (Edward Luttwak) sur les bases de l’ancienne URSS (d’où l’union eurasiatique). Et face au relatif laxisme de l’U.E. (sanctions pas assez importantes, positions qui divergent au sein même de l’U.E.), la Russie continue d’avancer ses pions dans l’est de l’Ukraine au grand dam de l’OTAN qui cherche à durcir le ton face au Kremlin.

Conflit Israëlo-Palestinien, menace djihadiste, État failli, mouvement de contestation… Un été sous hautes tensions au Moyen-Orient

En Turquie Recep Tayyip Erdogan a été élu président de la Turquie, il a nommé au poste de premier ministre le diplomate Ahmet Davotglu connu pour sa doctrine du « zéro problème avec les voisins » dont l’objectif est de stabiliser la Turquie et de devenir un médiateur privilégié dans les conflits au Moyen-Orient. Peut-être une bonne nouvelle pour la zone…

Car c’est qu’au Moyen-Orient les tensions sont paroxysmiques. La période estivale a été le triste théâtre d’une réplique du conflit israélo-palestinien. Commencé par l’assassinat d’un jeune israélien par des extrémistes du Hamas, l’opération Bordure Protectrice (visant à sceller des tunnels creusés par le Hamas) a dégénéré sur la population civile palestinienne faisant 2000 morts (1444 civils) et 68 morts côté israéliens (4 civils). Un accord de cessez-le-feu a été trouvé fin août cependant la non-résolution totale de ce conflit qui remonte à 1948 couplée à l’absence de perspective politique alimente l’instabilité.

« LES ATROCITÉS récemment commises par les djihadistes de l’Etat Islamique (en Irak et au Levant) autoproclamé par Abou Bakr al-Baghdadi offrent l’opportunité aux pays touchés ou menacés d’unir leurs efforts et de s’entendre sur une stratégie régionale d’endiguement, qui pourrait déboucher dans un deuxième temps sur une vaste offensive militaire de leur part destinée à éradiquer cette mouvance djihadiste qualifiée par Chuck Hagel, Secrétaire d’Etat américain à la Défense, de « groupe terroriste le plus sophistiqué et le mieux financé que tous ceux que nous ayons connu jusque là ; Il va au-delà de tout autre groupe terroriste ».

Une telle entente, appuyée par les États occidentaux prêts à s’impliquer dans la lutte contre l’Etat Islamique, mais aussi pourquoi pas par la Russie (en quête de légitimité) pourrait rebattre les cartes au Moyen-Orient, débouchant sur une nouvelle donne géopolitique comme il n’y en avait plus eu depuis la fin de la Guerre froide et l’intervention internationale destinée à libérer le Koweït envahi par Saddam Hussein, à l’été 1990. Une telle évolution, que certains jugeront sans doute naïve ou irréaliste, présenterait de nombreux avantages (la création d’un Kurdistan indépendant, une entente régionale pouvant déboucher sur une Union, l’éradication du terrorisme, la paix et l’émergence économique d’une zone aux nombreux atouts mais aux multiples difficultés,…) même si elle se heurte aujourd’hui à quelques ambiguïtés et à de multiples réticences ». (Propos de Pierre Razoux recueillis sur le site www.diploweb.com)

L’Union Européenne et les menaces de fragmentation interne à ses États-membres

Alors que l’U. E. est restée discrète cet été (notons tout de même les remplacements de Herman Von Rompuy par le polonais Donald Tusk au conseil euuropéen, de C.Ashton par Federica Mogherini à la diplomatie et de M.Barroso par C.Juncker à la commission européenne) la rentrée risque d’être plus mouvementée. Car tandis que la Diada approche à grands pas et que la Catalogne s’apprête à faire parler d’elle (voir article Major-Prépa pour comprendre l’indépendantisme catalan, /), c’est sur l’Écosse que l’on braquera nos projecteurs. Le 18 septembre un référendum se tiendra en Écosse où tous les plus de 16 ans pourront voter pour le maintien ou non de l’Écosse dans le Royaume-Uni. Rappelons que l’Écosse fait partie du R-U depuis 1707, et que l’indépendantisme écossais a connu un net essor dans les années 1970 avec la découverte de pétrole au large des côtes écossaises. Malgré une autonomie accrue accordée à l’Écosse (Référendum sur la Dévolution en 1997 et Scotland Act en 1998 qui permet notamment à l’Écosse de disposer de son propre parlement et gouvernement) le SNP (Scottish National Party) d’Alex Salmond a obtenu de Londres en 2012 un référendum pour l’indépendance fixé à septembre 2014. Notons que la crise économique a favorisé les velléités séparatistes écossaises. Dans ses conditions, le SNP promet dans son Livre Blanc pour l’indépendance une plus grande justice sociale une meilleure redistribution des richesses, une amélioration du niveau de vie (grâce à l’exploitation exclusive de la manne pétrolière) et le retour des emplois dans une ancienne région industrielle durement touchée par la crise de 2008. Mais si le R-U a beaucoup à perdre d’une sortie de l’Écosse (poids moindre sur la scène géopolitique internationale, perte de ressources [surtout d’hydrocarbure], perte de territoire, diminution du PIB et de la production du pays, perte de l’arsenal nucléaire et pertes de bases de la Royal Air Force) le constat est réciproque (sortir du R-U signifie en finir avec la Livre sterling, sortir de la zone de libre échange européenne [or l’Écosse effectue plus de 50% de son commerce avec l’U.E. ou avec le R-U] par ailleurs bon nombre d’entreprises menacent de mettre les voiles dans le cas où l’Écosse quitterait du R-U]. Quoi qu’il en soit le référendum aura lieu le 18 septembre. Alors faites vos jeux, rien ne va plus…

Un second remaniement gouvernemental, une fronde de l’aile gauche, un virage social-démocrate assumé: l’été agité de l’exécutif français.

Le P.S. est indéniablement clivé. La pratique hollandiste du pouvoir (favorisée par le choix de Manuel Valls en tant que premier ministre) est social-démocrate. Pour simplifier à l’excès, F.Hollande et sa politique se situent à la « droite de la gauche ». Par conséquent les plus à gauches (tels que Arnaud Montebourg qui réclame des plans de relance par la consommation) ne se retrouvent pas dans la politique sociale-libérale (politique ambivalente qui requiert à la fois un soutien à la demande [d’où la réduction d’impôt en 2015] et qui se matérialise notamment par des plans de relance par l’offre via le pacte de compétitivité pour les entreprises. Ainsi en créant plus d’emploi et en attirant plus d’entreprises et d’IDE l’exécutif espère doper l’embauche et donc la consommation en dernière analyse ; c’est d’ailleurs pour sa politique sociale-libérale que M.Valls a reçu une ovation lors du congrès du MEDEF cet été). Dans ses conditions, et à force de critiquer avec véhémence le gouvernement, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon ont été évincés et remplacés respectivement par le social-libéral E.Macron à l’économie, Najat Vallaud-Belkacem à l’éducation nationale alors que Fleur Pellerin (ex-diplômée de l’ESSEC) rentre au ministère de la culture. Cependant ce nouveau remaniement est perçu par l’opinion public comme un énième cafouillage de l’exécutif français à l’heure où le chômage ne cesse d’augmenter… Le gouvernement aurait-t-il enfin trouver la formule pour redresser la France et regagner la confiance des Français ?

Asie méridionale et pacifique, terres de croissance et de tous les dangers

En Inde le sourire revient peu à peu avec une croissance de 5,7% au dernier trimestre qui tranche avec les faibles résultats de cette dernière année. Mais la croissance en Asie (zone responsable de plus de la moitié de la croissance mondiale en 2013) s’accompagne de risques indéniables qui se sont matérialisés pendant ces vacances d’été. D’un point de vue environnemental par exemple, des glissements de terrains ont eu lieu au Japon faisant 70 morts ; la lenteur de la réponse apportée par les autorités y a d’ailleurs été vivement critiquée. En Inde et au Népal des inondations ont fait plus de 200 morts. Par la même et d’un point géopolitique cette fois-ci, l’Asie demeure une zone de risques de conflits à haute intensité, ainsi lorsqu’un avion de chasse chinois frôle par trois fois un avion militaire américain au dessus de la très contestée mer de Chine, le monde retient son souffle craignant une escalade des tensions dans une zone où la situation est naturellement belligène.

Ezékiel SEDAMINOU

Major-Prépa