Alors que la date couperet arrive à grands pas, la perpétuelle quête d’efficacité est sûrement de mise dans vos révisions. Bonne nouvelle : Major-Prépa vous aide dans votre quête ! Cette synthèse d’actualité condense les principaux évènements internationaux et leurs enjeux depuis le mois de janvier. L’objectif ? Vous faciliter le fichage de l’actualité géopolitique et vous fournir des accroches intéressantes pour vos dissertations et vos oraux. Alors à moins de 15 jours du lancement des hostilités, ayez toutes les Cartes en Main, et soyez au carrefour des problématiques de la mondialisation contemporaine. Major-Prépa sera à vos côtés tout au long de cette période au combien importante… Alors « puisse le sort vous être favorable » (Hunger Games) ! Et pendant vos révisions, en proie au doute, à la fatigue et au stress, ne faites pas d’impasse et n’oubliez pas la devise du site… ONLY SKY IS THE LIMIT !

ASIE

Dans Chindiafrique (la fiche du livre est disponible sur Major Prépa en cliquant sur le lien suivant, https://major-prepa.com/), Stanislas Dembinsky et Jean-Joseph Boillot affirment que la Chine, l’Inde et l’Afrique feront « le monde de demain ». Barack Obama a certainement pris la mesure de la thèse proposée par les deux auteurs si bien que fin janvier, le président américain a entrepris un voyage à New Delhi afin de raffermir les liens économiques entre l’Inde de Narendra Modi et les USA. Ce rapprochement entre Delhi et Washington (l’accord nucléaire signé en 2008 devrait entrer en vigueur et les entreprises américaines General Electric-Hitachi et Westinghouse devraient commencer à livrer des réacteurs en Inde) est loin de ne faire que des heureux. En effet la Chine, rivale de l’Inde, peut considérer cette alliance en devenir comme une volonté américaine de contrecarrer son aspiration à la puissance régionale et de rééquilibrer les forces en présence en Asie. De son côté, l’instable Pakistan, pourtant allié de longue date des USA, voit cette visite du président Obama chez l’« ennemi héréditaire » comme un signe d’affront de la part des américains.

Le meeting à Séoul du 22 mars 2015 entre les chefs de la diplomatie japonaise, chinoise et sud-coréenne peut être vu comme une véritable volonté de relancer la coopération entre ces trois pays qui s’opposent pour des raisons historiques (la Corée du Sud et la Chine reprochent les exactions commises par l’armée japonaise notamment les femmes de réconfort coréennes [esclaves sexuelles mineures coréennes forcées à la prostitution par l’armée japonaise essentiellement pendant la 2nde Guerre Mondiale] ou encore le massacre du Tonkin en 1937]) et géopolitiques (la Chine, premier partenaire commercial de la Corée du Sud, voit d’un mauvais œil l’éventuel déploiement du système de défense antimissile à haute altitude THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) sur le sol coréen par les USA). Mais surtout le Japon de Shinzo Abe et la Chine de Xi Jinping aspirent tout deux à la puissance et au leadership régional, de ce fait les tensions entre les deux pays sont exacerbées comme le problématise Claude Meyer dans Chine ou Japon, quel leader pour l’Asie ?) et territoriaux (la Chine et le Japon se disputent les îles Senkaku [orthographe japonais]/Diaoyutai [orthographe chinois] ; le Japon et la Corée se disputent les îles Takeshima).

Notons également la mort du fondateur de la cité-Etat de Singapour Lee Kuan Yew, qui pourrait faire l’objet d’un sujet aux oraux d’HEC comme ce fut le cas avec la figure de Margaret Thatcher. Lee Kuan Yew qui s’est inspiré du modèle de développement japonais dans les grandes lignes comme il l’évoque dans Learning From Japan, est resté 31 ans à la tête de Singapour et a fait de la cité-Etat une véritable place forte de la finance, des services et de la haute technologie grâce à un système politique autoritaire et exigeant mais aussi grâce à une éducation de la population, une politique tournée vers la région (triangle de croissance) et vers le monde (Singapour est un des 10 ports les plus fréquentés de la planète) et surtout un modèle de développement suivant le paradigme du vol d’oies sauvages. Les principaux détracteurs du régime lui reprocheront essentiellement le manque de liberté et de démocratie qui subsiste encore aujourd’hui au sein du dragon asiatique.

Le pays du prix Nobel de la paix 1991 Aung San Suu Kyi ne réussit décidément pas à mettre un terme aux conflits régionaux, religieux et ethniques qui le déchirent avec véhémence depuis l’indépendance. En effet le Myanmar (ou Birmanie), pays abonné à la violence, a connu mi-février un regain des tensions  dans la région du Kogang, au nord du pays. La rébellion est menée par des Seigneurs de la Guerre (personnes ayant des intérêts dans l’économie illicite [prostitution, trafic de drogues,…]) qui instrumentalisent les discriminations ethniques pour arriver à leurs fins au sein d’une région riche en ressources naturelles. Ce conflit, bien que de basse intensité, menace de déborder sur la Chine ; Chine qui a d’ailleurs tout intérêt à ce que la stabilité règne en Birmanie car ce pays constitue un élément essentiel dans la stratégie de Pékin qui vise à réduire la dépendance chinoise vis-à-vis du détroit de Malacca. La Chine envisagerait en effet d’installer des oléoducs pour acheminer son gaz depuis le port de Kyaukphyu vers l’est chinois. Précisons que ce port n’appartient pas au collier de perles chinois à la différence des ports birmans de Sittwe ou encore de Mergui.

En Chine l’administration de Xi Jinping continue son opération « mains propres ». Mi-janvier c’est le patron du contre-espionnage chinois (Ma Jian) qui a été arrêté pour corruption passive. Le site web www.diploweb.org rapporte que la seule année 2014 a vu la sanction de 23 000 cadres du PCC. Ceci est à mettre en parallèle avec les actuelles difficultés économiques actuelles chinoises dont la croissance tarit inexorablement et pose de nombreux problèmes au PCC en quête de légitimité auprès de la société chinoise comme le révèle Marie-Claire Bergère dans Chine, le nouveau capitalisme d’Etat (la fiche du livre est disponible sur Major Prépa en cliquant sur le lien suivant : /).

Cependant, malgré le tassement de la croissance chinoise, l’Asie du Sud Est demeure actuellement la région du monde la plus dynamique économiquement. Elle est également une des régions les plus affectées par le changement climatique. Et cela, François Hollande l’a parfaitement compris, d’où la visite du chef d’État français aux Philippines pour certes tenter de mobiliser sur les enjeux climatiques et plaider pour un accord universel sur le climat; mais également pour favoriser les relations économiques bilatérales entre Manille et Paris.

AMÉRIQUE DU NORD

Les relations USA – Israël ne sont plus au beau fixe. Déjà début mars, Benyamin Nétanyahou alors en pleine campagne de réélection, était venu à Washington sous invitation des Républicains où il avait prononcé un discours virulent à l’encontre de la politique américaine vis-à-vis du dossier sur le nucléaire iranien ce qui a fortement déplu à Barack Obama. Fin mars c’est le Wall Street Journal qui révèle le complot du Mossad (service secret israélien) pour espionner les négociations des États-Unis avec l’Iran. Début avril Israël décide de rejoindre le fonds chinois de l’Asian Infrastructure Investment Bank (l’AIIB, est une banque chinoise récemment lancée et qui vise à concurrencer, à termes, le FMI et la Banque Mondiale. Ce fonds octroie des prêts pour financer des projets d’infrastructure en Asie) boycotté par les États-Unis. Ainsi les relations se sont considérablement refroidies entre Tel-Aviv et Washington, d’autant plus qu’Israël poursuit sa colonisation des territoires occupés au grand dam de Barack Obama qui souhaite relancer le processus de négociation entre Israël et la Palestine. Avec la récente réélection de Netanyahou à la tête d’Israël, les relations entre les deux pays ne risquent pas de s’améliorer de sitôt alors que les deux pays demeurent alliés comme en atteste l’assistance directe économique et militaire des USA à Israël à hauteur de 3 milliards de dollars par an.

Le mois de janvier aura vu la fin de l’intervention militaire de l’OTAN après 13 ans de guerre en Afghanistan. 10000 soldats américains resteront cependant en Afghanistan jusqu’à la fin de l’année afin d’une part de former l’armée afghane et d’autre part de permettre aux USA d’avoir une base au sol pour faciliter les frappes aériennes contre les groupes terroristes du pays.

Courant mars, les USA ont entrepris la mise en place en Turquie d’un programme de formation militaire et d’équipement de rebelles de l’opposition modérée syrienne. Et même si les frappes de la coalition internationale se poursuivent, les États-Unis sont rattrapés par la realpolitik. Le secrétaire d’État américain John Kerry a effectivement reconnu que les USA devraient certainement composer avec Bachar El-Assad afin de stopper l’avancée de Daech en Syrie. Vers un rapprochement Washington-Damas ? Rappelons que depuis le début du conflit il y a 4 ans, plus de 215 000 personnes sont mortes et la moitié de la population syrienne a été déplacée.

AMERIQUE LATINE

Entre scandale de corruption, inflation, et croissance en berne, en passant par des manifestations tentaculaires, Dilma Rousseff semble dans l’impasse au Brésil. En effet mi-mars, le Brésil, empêtré dans la crise économique (le Brésil devrait être en récession en 2015 alors que l’inflation dépasserait les 7% selon les chiffres de la Banque Centrale Brésilienne), a connu un raz de marée. Plus de 1,5 millions de Brésiliens sont descendus dans les rues, non pas pour célébrer la victoire de la Seleçao face aux Bleus, mais plutôt pour réclamer le départ de Dilma Rousseff éclaboussée par un scandale de corruption autour de Petrobras. Selon les décodeurs du quotidien Le Monde : « Les secteurs du BTP et du pétrole travaillent ensemble sur des grands chantiers d’infrastructure, notamment ceux liés aux nouvelles réserves en eaux profondes découvertes au large du Brésil méridional. Les entreprises du BTP auraient formé un cartel pour se partager ces marchés et pour les surfacturer au géant Petrobras. En contrepartie, des pots-de-vin auraient été versés aux partis de la coalition gouvernementale de centre gauche, au pouvoir depuis la prise de fonction du président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010). Les malversations et dessous de table auraient pour principal objectif de financer des campagnes électorales, sans exclure que certains dirigeants d’entreprise ou hommes politiques se soient servis au passage. »

Au Venezuela, la chute du cours des matières premières (nous reviendrons dessus en deuxième partie de la synthèse trimestrielle de l’actualité) a pour corollaire un enlisement du pays dans le marasme économique et la pénurie. Même le papier toilette vient à manquer dans ce pays ultra-dépendant de la manne pétrolière qui représente plus de 95% des exportations ! Pour solutionner le problème, Nicolas Maduro emploie à nouveau ses deux remèdes préférés : rejet de la faute sur les États-Unis (cette fois accusés de mener une « Guerre du pétrole ») et dérive autoritaire eu égard à l’emprisonnement d’Antonio Ledezma, le 19 février dernier, maire de Caracas et membre actif de l’opposition au régime. (Article Major-Prépa de mai 2014, pour mieux comprendre les difficultés actuelles du Venezuela post-Chavez disponible au  /)

Retrouvez-nous la semaine prochaine pour la suite et fin de cette synthèse trimestrielle d’actualité (actualités sur l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Europe, la France et la mondialisation).

Ezékiel SEDAMINOU

MAJOR-PREPA