Voici le corrigé de la synthèse ESCP 2014 proposé par le rapport du jury !

Sujet : ICI

Gouvernance et transparence doivent-elles rimer en régime démocratique ?
L’exercice du pouvoir est-il synonyme de secret ?
Assurément selon Alain, qui dénonçait des puissances fuyant le contrôle citoyen pour cultiver leur goût de la dissimulation. Mais Dewerpe conteste l’idée de secret au nom de l’infinie extension de cette notion à notre époque où, de « fuites » en fausses confidences, les techniques et les procédures de diffusion de l’information politique instaurent une réalité grise, irréductible à la confrontation du caché et du dévoilé. Et Gllard analyse le culte du secret comme l’ultime ruse de pouvoirs contemporains soucieux d’entretenir l’illusion de leur mystère.

La volonté de transparence traduit-elle l’impératif citoyen majeur ?
Alain le croit, et prône une démocratie où la publicité donnée aux actes politiques fonde, et protège, les libertés publiques. Gaillard y voit plutôt un fantasme, incarné par quelques réalités architecturales célèbres, caractéristique de nos sociétés désireuses de contester, en la régulant, la capacité d’intervention de pouvoirs sur lesquels elles comptent pourtant toujours pour assurer leur protection. Pour Dewerpe, la question est sans objet dans un monde où tout, à des degrés divers, relève du secret, même la volonté de transparence au nom de laquelle il est prétendument combattu.

Comment caractériser alors les pratiques du jeu politique ?
Par le règne inévitable, souligne Dewerpe, du faux semblant, des paroles vides et des silences révélateurs, qui abolit l’opposition illusoire entre pouvoir dissimulé et société ouverte. Pour Gaillard, les gouvernants fournissent aux supports médiatiques les matériaux alimentant des appétits de transparence entretenus notamment par les lanceurs d’alertes, « idiots utiles » au service de la perpétuation du mythe du secret et de son corollaire, celui du machiavélique pouvoir tout puissant. Nous sommes loin de la démocratie citoyenne d’Alain, fondée sur la liberté et la publicité, qui supposait une distance, mais aussi une réelle proximité, entre le peuple et des dirigeants régulièrement sommés de se mêler à lui.

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