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Pour les sujets, c’est par ici.
Analyse sujet 1
Présentation du sujet
Le sujet, posé sous la forme d’une citation, revient sur cette opposition classique entre le protectionnisme et le libre échange. Une opposition qui revient souvent dans la littérature économique mais également dans l’actualité récente entre les partisans d’un monde où les pays seraient plus protectionnistes et un autre où les échanges seraient beaucoup plus ouverts.
Définition des termes du sujet
Avant de commencer l’analyse du sujet, il s’agit de définir dans un premier temps les principaux termes de celui-ci. Le libre-échange pourrait être défini comme un principe visant à favoriser le développement du commerce international en supprimant les barrières douanières, tarifaires ou non tarifaires et les réglementations nationales susceptibles de restreindre l’importation des biens et services. Par opposition au protectionnisme qui lui pourrait être défini comme l’ensemble des moyens tarifaires ou non tarifaires contrevenant au libre-échange de biens et de services.
(A noter qu’on parle principalement d’échange de bien et services bien que certains usages de ces termes peuvent faire référence aux échanges de capitaux et des mouvements des travailleurs)
Afin d’analyser au mieux ce sujet, il s’agit également de bien comprendre ce qu’on entend par “une réalité sans théorie” et “une théorie sans réalité”. Pour dire les choses simplement, quelque chose qui serait une réalité sans théorie serait tout simplement quelque chose de factuel sans qu’elle soit vraiment confortée par une théorie scientifique et inversement pour la théorie sans réalité.
Analyse du sujet
Une difficulté supplémentaire réside dans la manière dont est posé le sujet. En effet, comme en 2013, ce sujet consiste à “commenter” une citation (ce qui n’est pas courant pour les sujets ecricome).Cette citation de Bairoch nous pousse à nous poser les questions suivantes : le libre-échange est-il vraiment une réalité sans théorie ? le protectionnisme existe-il uniquement dans les faits et n’a aucun intérêt du point de vue théorique ?
Attention, bien qu’on oppose le libre échange et le protectionnisme, il ne s’agit pas d’un sujet du type “libre échange vs protectionnisme” mais c’est un peu plus subtile que cela. Il s’agit de rendre compte et d’analyser la réalité factuelle et théorique de ces deux concepts tout en les mettant en opposition. Bien qu’il faut parler des différentes théories des deux concepts et de leur manifestation dans la réalité à travers des faits, il ne faut pas présenter cela dans le but de défendre tel ou tel concept ou de montrer la supériorité du libre-échange ou du protectionnisme.
A priori, l’idée selon laquelle le libre-échange est uniquement une théorie sans forcément être vérifié dans les faits est relativement fausse dans le sens où on a eu dans l’histoire plusieurs phases ou le libre-échange s’est imposé tant dans les idées que dans les faits. Pour le protectionnisme, bien que le champ théorique soit relativement faible par rapport aux théories du libre-échange, des théories du protectionnisme existent bel et bien et la réalité protectionniste qu’a connu certaines phases de l’histoire et qui se manifeste encore aujourd’hui est un fait.
Les théoriciens du libre échange se comptent par dizaines et pour ne revenir que sur ceux qui ont marqué la science économique, on peut citer Adam Smith et ses travaux sur les avantages absolues ainsi que David Ricardo et sa théorie sur les avantages comparatifs
Dans «heureux les pays pauvres » publié en 1848, John Stuart MILL défend également le libre-échange en montrant que le libre-échange est profitable à tous, mais qu’il l’est encore plus pour les pays pauvres. En effet, l’ouverture commerciale profitera davantage aux pays pauvres qu’aux pays riches parce que les désirs de consommation et les moyens de paiement sont beaucoup plus abondants dans les pays riches, ce qui va augmenter le prix et la demande des bien des pays pauvres.
On ne peut également pas parler des théories du libre échange sans parler du théorème HOS, un prolongement des travaux de Smith et Ricardo.
Pour ce qui est du protectionnisme, il s’agit de citer les théories du protectionnisme éducateur avec son principal représentant : F. List qui affirme que 1841 que : « Le protectionnisme est notre voie, le libre-échange est notre but ». Ainsi que d’autres théoriciens comme Hamilton ou Kaldor.
Pour ce qui est de la prédominance de l’un ou de l’autre, on peut “découper” l’histoire de cette manière :
- 1880 à 1914: première mondialisation (apparition des premières multinationales, début des IDE, et expansion coloniale). Entre 1800 et 1913, le commerce par tête a été multiplié par 25.
- 1914 à 1945: repli protectionniste. Entre 1913 et 1950, la croissance du PIB mondial n’est que 2%, la croissance des exportations est de 0,4%.
- 1945 à 1980: période de rattrapage par rapport à la situation d’avant la première guerre mondiale. Il faut atteindre 1970 pour avoir de nouveau les taux d’ouverture de 1913, et il faut attendre 1990 pour avoir le même taux de 8% de 1913.
- 1990-aujourd’hui: deuxième mondialisation. Le ratio aujourd’hui est d’environ 30%. Cependant, plusieurs discours populistes (mais pas que) plaident pour un protectionnisme pur et dur. La guerre commerciale qui a récemment opposé les Etats-Unis à la Chine en est un exemple concret.
Parmi les dates et les faits qui peuvent éventuellement servir dans ce sujet on a également :
- Traité Cobden-Chevalier (23 Janvier 1860)
- Les accords du GATT (1947)
- La mise en place de l’OMC
- L’effondrement du commerce international dans les années 1930 après la crise : baisse de 60% du commerce mondial
- Guerre commerciale sino-américaine (2018)
Plan possible
Disclaimer
Attention, petite pause avant de te présenter l’approche à laquelle j’ai pensé. Si tu as un plan totalement différent, une approche différente, une problématique différente, pas de panique ! Ce plan est issu de la réflexion d’une personne sur ce sujet, qui a eu des professeurs et un parcours sans doute différents du tien. Mais si cela t’intéresse, le voici :
I) Bien que le libre échange soit la théorie dominante depuis Adam Smith, le protectionnisme a lui aussi ses théoriciens.
II) D’autant plus que dans les faits, protectionnisme et libre-échange ont souvent cohabité avec chacun sa période de “gloire”
Transition pour une troisième partie ou l’on pousse notre réflexion : Cependant, étant donné la prédominance scientifique du libre-échange et que dans les faits, le protectionnisme accompagne souvent des périodes de difficultés économiques ; il s’agirait de repenser les institutions et les traités de commerce international afin de redonner au libre-échange la place qu’il mérite (échec du cycle de Doha) et défaire les discours populistes plaidant pour un protectionnisme dur.
III) La réforme des institutions et des traités qui régissent le commerce international devient essentielle afin de réguler celui-ci et de permettre à tous les pays d’en tirer profit.
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