Après avoir ouvert un espace l’année dernière, à quel sujet de philo HEC 2015 auront droit les candidats ?

Sujet Culture Générale HEC 2015 : Crépuscule de la vérité.

Un sujet très métaphysique, qui permettait de creuser la réflexion sur la vérité.

Le terme « crépuscule », s’il n’est plus utilisé dans la langue courante française que pour désigner le passage du soleil sous la ligne de l’horizon lors de son coucher, peut aussi renvoyer à l’aurore.

Comme l’écrivait V. Hugo : « Tout crépuscule est double, aurore et soir. Cette formidable chrysalide qu’on appelle l’univers tressaille éternellement de sentir à la fois agoniser la chenille et s’éveiller le papillon. »

Cette première difficulté, liée à l’évolution de la langue française – en effet, on nomme désormais couramment « aube », le crépuscule du matin – permettra sans doute à certains candidats de se démarquer.

Cela dit, il est difficile de présenter une analyse exhaustive de ce sujet, tant l’énoncé invitait à la multiplicité d’interprétations. En effet, plusieurs pistes étaient possibles : différents degrés de vérité correspondant aux diverses nuances du crépuscule atmosphérique, rapport de la vérité au temps (existe-t-il des « moments de vérité » ?), périodicité de la relation qu’entretient l’homme à la vérité (optimisme puis pessimisme, matérialisé par son détournement volontaire de la vérité – à l’instar de la terre opérant un double mouvement rotatif, sur elle-même et autour du soleil), présence de cycles dans la quête de vérité des hommes (les sciences par exemple : toute découverte en appelant nécessairement d’autres, l’homme est toujours balancé entre capacité de se rendre comme « maître et possesseur de la nature » puis prise de conscience de sa finitude), incapacité de l’homme à atteindre la vérité : trop haute, inestimable et dont la dimension réelle n’est percevable par l’homme qu’à travers ses sens faisant écran de fumée (tout comme l’atmosphère terrestre diffracte la lumière blanche du soleil…), rapport entre vérité et illusion, cette-dernière étant à la fois condition de possibilité de l’existence de vérité et la précédant nécessairement (comme le crépuscule précède le zénith) et à la fois révélatrice de vérité (art, permettant une approche différente de la vérité mais non moins concluante grâce à un éclairage différent, à l’instar de la lumière plus tamisée, et par là même moins aveuglante, du crépuscule..) … et tellement d’autres qu’il est absolument impossible de les retranscrire toutes.

En outre, c’est bien dans l’esprit des intitulés HEC que de permettre aux candidats de porter un regard neuf sur le thème de l’année en abordant une perspective nouvelle. Les sujets HEC sont bien souvent discriminants par là même qu’ils demandent un réel effort de compréhension, d’interprétation du sujet et également une certaine maîtrise de soi de la part des candidats à la première lecture du sujet, pour le moins… déconcertante au premier abord.

En clair, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise interprétation, seulement des argumentations mieux menées. Le sujet enjoignait une lecture personnelle de l’intitulé et le terme de « crépuscule » ayant également une signification littéraire – « le crépuscule de la vie » comportant ainsi l’idée d’un déclin progressif et irréversible – aucune piste correctement amenée et défendue par le candidat ne saurait être fortement pénalisante.

En effet, l’argumentation et la présentation de la dissertation comptant pour beaucoup dans la notation (cf. rapport de jury 2014), peu importe la direction prise par le candidat du moment que le plan comporte une logique apparente et que l’argumentation reste solide.

Enfin, inutile de rappeler que cette épreuve est avant tout un concours… il s’agit donc, à défaut de faire bien, de faire mieux que les autres.

Sur ce, l’équipe Major-Prépa, qui compte désormais un nouveau membre, vous souhaite beaucoup de courage pour la suite.