Analyse LV1 Anglais ECRICOME 202A

La deuxième journée de concours ECRICOME se termine, les deux tiers des épreuves sont enfin derrière toi. La LV1 clotûrant cette journée, nous te proposons de revenir dès maintenant sur l’analyse du sujet de LV1 Anglais ECRICOME 2022.

Si elle n’est souvent pas aussi négligée par les élèves que la LV2, l’importance de la LV1 reste parfois sous-estimée : n’oublions pas qu’elle est dotée d’un coefficient important, allant jusqu’à 6 dans certaines écoles !

Cette année encore, Major-Prépa t’accompagne pendant tous tes concours, avec tous les soirs à 18h son Live inside concours.

L’analyse

La sous-épreuve de version

Le texte de version de cette année était issu du Guardian, un journal de centre-gauche. Néanmoins, contrairement aux articles de ce journal que tu as certainement l’habitude de traduire, ce texte était surprenant à bien des égards…

Il était tout d’abord très répétitif, ainsi, si tu ne connaissais pas le sens d’un mot répété 4 fois dans le sujet, il devenait difficile de bien traduire le texte. En outre, le thème du texte en lui-même était assez déstabilisant : il ne s’agissait pas tant d’économie que de questionnements politico-historiques sur la conservation du front de mer de Liverpool !

Enfin, il n’y avait pas énormément de difficultés grammaticales ou traductionnelles, même s’il fallait faire attention aux ruptures syntaxiques car le texte contenait certaines phrases assez longues.

Points de grammaire

Dès la première phrase, il fallait penser à éviter un écueil grammatical : « after UNESCO blamed years » se traduit par « après que l’UNESCO a ». En effet, en français, « après que » est toujours suivi par de l’indicatif.

Il fallait surtout faire attention à la syntaxe et recourir à plusieurs réorganisations pour éviter les ruptures syntaxiques et les structures trop lourdes. Ainsi, impossible de calquer le texte entier !

Tu pouvais par exemple utiliser des étoffements pour fluidifier ta traduction (« £500m stadium » se traduisant par « le nouveau stade à 500 millions de livres / qui a coûté 500 millions de livres »).

Les temps pouvaient parfois être piégeux : il fallait faire attention de bien traduire le past perfect par du plus-que-parfait (« Liverpool’s waterfront had been destroyed » devient ainsi « Le front de mer de Liverpool avait été détruit »), notamment dans ce texte où les temps variaient fréquemment et où le présent simple est parfois dissimulé (« Liverpool has enjoyed world heritage status since 2004 » se traduit par « Liverpool profite de son classement au patrimoine mondial depuis 2004 »).

Concernant les verbes, il sera d’ailleurs certainement apprécié que les verbes du type « say » aient été colorés, pour devenir plus idiomatiques en français. Il fallait donc les traduire par « soutenir », « affirmer », « déclarer »… Afin de rendre le texte plus idiomatique en français, on pouvait également songer à effectuer certaines reprises par « ce / cette ». Par exemple « The decision is a humiliating blow » sera traduit par « CETTE décision ».

Il fallait également faire attention aux diverses omissions possibles des adverbes comme « nearly » ou des différents adjectifs : la relecture était donc une étape importante.

Lexique

Le lexique n’était pas trop difficile, mais certains mots compliqués étaient répétés plusieurs fois (comme waterfront). Il fallait donc comprendre ce qu’ils signifiaient grâce au contexte et trouver des mots du même champ lexical. Les candidats qui avaient connaissance de la géographie de Liverpool ont certainement eu moins de difficultés à traduire ce vocabulaire spécialisé.

Le choix fait par l’auteur de garder les mêmes mots tout au long de l’article semble délibéré. Il faut donc opter pour la même stratégie dans la traduction et ne pas céder à la tentation d’améliorer le style du journaliste : un bon traducteur se doit de rester fidèle au texte source.

Voici quelques mots qui pouvaient poser problème :

The waterfront : le front de mer

Coveted : convoité, brigué

The docks : quai

Outstanding : exceptionnel

A humiliating blow : un choc humiliant

A world heritage status : un classement au patrimoine mondial (de l’UNESCO)

The skyline : la ligne d’horizon / l’horizon

Serious : grave (faux-ami ne signifiant pas « sérieux »)

Significant : considérable (éviter le calque « signifiant »)

The UN : l’ONU

La sous-épreuve de thème

Le thème Ecricome est également économique, et cette année il était issu du journal Le Monde et traitait d’un sujet tout à fait d’actualité : les cryptomonnaies. Le texte contenait plusieurs difficultés et il fallait être très vigilant.e aux temps et à la grammaire en général pour produire une bonne traduction.

Points de grammaire

Pour reprendre “Paypal” il fallait utiliser un pronom neutre, nommément « it » (“For the first time, Paypal, The American giant of digital payment announced it would allow its British users to buy […]”)

Les différents temps utilisés dans ce texte te demandaient d’être extrêmement rigoureux.euse. Il ne fallait pas oublier des -ed, comme pour la traduction de « sera ajouté » : « will be added ». Il fallait également penser à utiliser du present perfect lorsqu’il était nécessaire (par exemple, avec la présence du repère temporel « ces dernières années » traduit par « over the last years »).

Enfin, comme pour le sujet de LV2 d’hier, le thème visait à évaluer ta maîtrise des bases de la grammaire anglaise et donc, par exemple, des indénombrables : il ne fallait donc pas mettre de -s ni d’article à « information ». Dans le même registre, pour traduire « à la fois » dans « A la fois sur l’application PayPal et sur le site web » il est judicieux de penser à « both » car il s’agit d’un ensemble à deux éléments.

D’autres subtilités grammaticales étaient à repérer, à l’instar du pluriel distributif anglais : dans « tous les aspects de notre vie », si « vie » est au singulier en français, il doit obligatoirement être au pluriel en anglais (« of our lives »)

Le thème permettait également de mettre en valeur tes compétences de traductrice ou de traducteur. Par exemple, pour traduire « La compréhension du fonctionnement des cryptomonnaies » une structure en OF était plutôt malvenue, il fallait privilégier une transposition verbale : « our understanding of how cryptocurrencies work »

 

Lexique

Un géant : a giant

Détenir : to own/possess/have

la cryptomonnaie : cryptocurrency

Une plateforme de paiement : a payment platform

Un onglet : a tab

Afficher (les prix) : to post/show prices

Se déployer : to open out

grimper en flèche : to surge (attention aux sous-traductions. Si on utilise « rise » il faut le compléter par un adverbe)

malgré : despite / in spite of + nominal

volatilité : instability

des inquiétudes : concerns

quant à : regarding

 

La sous-épreuve d’expression écrite

Comme tu en as certainement l’habitude, les sujets Ecricome te demandent de choisir entre deux sujets d’expression écrite. Cette année le sujet 1 traitait du coût des universités dans les pays anglophones (Is it legitimate to have British and American students pay for their higher education ?) tandis que le sujet 2 faisait référence à la cancel culture (Does cancel culture threaten freedom of speech ?). Les deux sujets te permettaient de mobiliser ton cours, notamment des exemples vus durant l’année. C’était donc sur le respect de la méthode (cohérence de la démonstration, précision des exemples) et sur la qualité de l’anglais que tu pouvais faire la différence.

Sujet 1

Bien que ce sujet te demande d’exprimer ton opinion, il ne faut pas tomber dans le piège de rédiger une tribune dépourvue d’exemples académiques. La richesse des exemples et des analyses était donc un atout pour répondre au sujet. En outre, le sujet te demande clairement de prendre position, donc les plans dialectiques du type 1. OUI / 2. NON / 3. PEUT-ETRE étaient à éviter absolument (les rapports de jurys critiquent d’ailleurs souvent l’absence d’angles d’attaque clairs pour répondre à ce genre de questions). Il valait mieux, comme le conseillent les rapports de jurys précédents, opter pour un plan progressif, dans lequel tu présentes ta position en première partie avant de l’illustrer en partie 2 pour enfin dépasser un peu cette opinion et aller plus loin dans ta réflexion en partie 3. Enfin, il fallait également bien penser à rédiger une démonstration et à ne pas te contenter de réciter ton cours.

En ce qui concerne la légitimité, ou non, de faire payer des étudiants pour avoir accès aux études supérieures, tu pouvais recourir à plusieurs arguments et exemples :

IL EST LEGITIME DE FAIRE PAYER LES ETUDIANTS IL N’EST PAS LEGITIME DE LES FAIRE PAYER
Les diplômés d’universités ont souvent un salaire supérieur à celui des non-diplômés et sont moins touchés par le chômage (le salaire médian de ceux qui ont l’équivalent d’un baccalauréat est de 39$/h aux Etats-Unis contre 65$ pour ceux ayant un Master. Ceux qui n’ont pas continué après le lycée connaissent un taux de chômage de 3.7% contre 2.2% pour ceux ayant un Master).

L’Université de Georgetown a montré que les métiers de l’avenir, et donc rapportant plus d’argent, nécessiteraient des diplômes universitaires (selon les chercheurs, 70% des métiers de 2027 requerront que les candidats aient été à l’université).

En outre, les employeurs pour lesquels il est nécessaire d’avoir un diplôme universitaire aux Etats-Unis fournissent généralement une couverture santé, ce qui n’est pas le cas des métiers ne nécessitant pas de diplômes universitaires. On peut ainsi se demander si le remboursement des frais de santé vaut l’investissement dans les études.

Cela contribue aux inégalités socio-économiques : un diplôme d’université peut coûter plus de 200,000$ (pour 4 ans d’études) aux Etats-Unis.

La dette étudiante est très importante aux Etats-Unis : plus de 50% des étudiants américains sortent de l’université avec des dettes à rembourser.

L’Ecosse offre déjà un système universitaire gratuit.

Les manifestations étudiantes du 30 mai 2022 aux Etats-Unis ont soulevé différents problèmes liés au coût des universités : par exemple, les étudiants n’ont plus assez de temps pour étudier car ils travaillent à temps partiel.

Historiquement et contextuellement, les frais d’universités sont un peu archaïques : ils sont apparus avec Tony Blair au Royaume-Uni à une époque où seulement 15% des bacheliers souhaitaient continuer leurs études. Ce n’est plus le cas aujourd’hui…

Sujet 2

Le sujet 2 t’invitait également à formuler une opinion. Il fallait donc aussi éviter les plans dialectiques qui ne montraient pas clairement l’angle d’attaque choisi. Surtout, pour ce sujet, il fallait s’attacher à bien définir le concept de « cancel culture ». Aussi appelée « culture de l’annulation » ou de « l’effacement », ce concept consiste à dénoncer publiquement des individus ou des entreprises qui auraient commis des actes jugés comme immoraux afin de les marginaliser dans la société. Il s’agit ainsi, dans une certaine mesure, de faire justice soi-même en temps que corps social. Néanmoins, la question posée mettait la « cancel culture » en relation avec une notion purement juridique, nommément la liberté de parole qui est mentionnée dans le Premier Amendement de la Constitution des Etats-Unis (« Congress shall make no law […] abridging the freedom of speech »). Il n’était donc pas exclu de se poser des questions sur la dimension peut être archaïque du système juridique moderne. On pouvait également se demander si la « cancel culture » était une forme de censure, ou au contraire un moyen d’expression et de mise en pratique des droits civiques. Voici quelques exemples qu’il était possible d’utiliser :

Un tweet de l’analyste David Shor datant de mai 2020 a par exemple été critiqué par Ari-Trujillo-Wesler car, selon lui, le tweet minimisait la souffrance des Africains Américains et leur enlevait une part de liberté de parole. Cela a fait polémique sur Tweeter et a conduit David Shor à perdre son poste.

On peut également utiliser l’exemple de Donald Trump, qui n’a cessé de se présenter comme une victime de ladite « cancel culture » pendant et après sont mandat présidentiel. Le président a d’ailleurs dénoncé la « cancel culture » dans son discours inaugural, décrétant qu’elle correspondait à une « culture de la peur » qui reniait la liberté de parole. Cet exemple montre également à quel point la « cancel culture » est de plus en plus politisée, et pourrait, à terme, déboucher sur une politisation même du concept de liberté de parole

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L’équipe Major-Prépa te souhaite bon courage pour la dernière journée d’épreuves ECRICOME !