Anglais Analyse LV2 ELVI 2022

Tu peux retrouver ici l’analyse du sujet de LV2 anglais ELVi 2022 ! La LV2 est souvent moins importante pour les candidats, qui préfèrent miser sur des épreuves avec un coefficient plus important. Néanmoins ton admissibilité peut se jouer sur quelques points ! Il est donc crucial de ne pas faire l’impasse. Qu’as-tu pensé du sujet de cette année ?

Tu peux retrouver le sujet de LV2 anglais ELVi 2022 ici.

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L’analyse du sujet

Retrouve le sujet ici juste après l’épreuve !

La sous-épreuve de thème

Si le lexique a pu te paraître parfois déconcertant, c’est surtout le soin que tu auras apporté à la langue, notamment à la grammaire, qui te permettra d’obtenir de bons résultats pour cette épreuve. Le texte de cette année était tiré de Trois saisons d’orage de Cécile Coulon. La particularité de ce roman est la distance que le lecteur a vis-à-vis des personnages ainsi que la dimension un peu détachée qui est perceptible dans la narration, il fallait donc essayer de garder ce style.

Pour réussir cette traduction, il fallait penser à mettre les contractions en anglais dans le discours tout en tâchant d’être idiomatique. Par exemple, il fallait être au point sur l’utilisation et la maîtrise des question tags pour le tout le premier dialogue comme le montre la phrase « Alors, on y retourne ? On y retourne, tu viens ? » qui se traduit par « Let’s go back there, shall we? let’s go back there, are you coming ? ». Dans le second dialogue, d’autres tournures idiomatiques étaient à ajouter par le biais d’étoffements. Par exemple, pour « nous verrons » il faut penser à ajouter « about that » (« We’ll see about that »).

Points de grammaire

Les temps et les aspects étaient des points mis à l’honneur dans cette traduction. Par exemple, l’aspect -ING était obligatoire ligne 1 : « l’escalier où Elise attendait » se traduit par « the stair where Elise stood waiting ».

Néanmoins, il fallait aussi penser à utiliser du prétérit simple pour les passés simples du texte. Mais il fallait faire très attention aux verbes irréguliers qui coûtent cher :

Bondir : jump est régulier mais un meilleur choix était spring (sprang, sprung) (une variante moins convaincante mais acceptable est leap (leapt / leapt)

Ramener : bring (brought brought) est irrégulier, comme bien d’autres en fonction des choix de traduction de chaque candidat.

Tenir : hold (held, held) est irrégulier, mais il fallait, ici, privilégier grab ou grasp qui sont plus coercitifs. Pour dire « il le tint par les épaules », il fallait donc opter pour « he grabbed his shoulders » qui n’est pas pronominal en anglais (la traduction nécessitait donc une commutation)

Enfin, le past perfect était requis pour traduire le plus-que-parfait et le passé antérieur : « dès qu’elle l’eut embrassé » se traduit par « no sooner had she kissed him ».

La syntaxe pouvait également poser problème, notamment à la ligne 3 : « Dès qu’elle l’eut embrassé, il cria joyeusement ». Il y avait deux possibilités de structures d’inversion pour traduire cette phrase :

  1. No sooner had she kissed him than he said, shouting for joy…
  2. Hardly had she kissed him when he said, shouting for joy…

Enfin, pour traduire certains verbes, il fallait penser à des techniques de traduction spécifiques comme la transposition et l’étoffement : « elle souffla » se rend par « she said, taking her breath »

 

Lexique

Deposer qqn. qq. part : to drop off / to leave somewhere

Soupirer : to sigh

Soulagée : relieved / in a relief

Bondir de la banquette arrière : spring (sprang, sprung) from the back seat of the car (étoffement)

Souffler (« elle souffla ») : she said, taking her breath.

Voûté (personne, dos) : Stooped / hunched

 

 

La sous-épreuve de version

Lorsqu’on traduit un texte d’une langue source vers notre langue maternelle, on a parfois tendance à vouloir l’embellir. Ce procédé est à bannir en version, et pour le sujet proposé cette année, c’est la fidélité par rapport au texte source qui te permettait de faire la différence : il fallait donc bien faire attention aux choix lexicaux que tu faisais pour cette traduction ! Le texte était issu de The Goldfinch de Donna Tartt, sorte de bildungsroman dans lequel Theodore, qui survit à un attentat durant lequel il perd sa mère. A ce moment, il se saisit du tableau The Goldfinch, qui le rattache à sa mère…

Points de grammaire

Il fallait maîtriser des modaux au passé et leur traduction :

  • Traduire MIGHT (ligne 1) par du subjonctif en francais : « my greatest fear was that she MIGHT not come from work » : « ma plus grande crainte était qu’elle ne rentre / rentrât pas »)

Il fallait également penser au past perfect sous forme de contraction :

  • « Even before I’d learned to count I’d been obsessed with … » : « L’idée même d’avoir à apprendre à lire sur un cadran m’obsédait »

La syntaxe était également un point de vigilance :

  • « I began to fret » : « je me mis à m’agiter » (plutôt que « je commençai à … » )

Lexique

Addition and subtraction : Les additions et les soustractions

Only insofar as… : seulement dans la mesure où / en ce sens que …

Track her movements : la suivre (à la trace)

A clock-face : un cadran (le cadran d’une horloge)

To fret : s’inquiéter / se tracasser, s’agiter

To strain to … : s’efforcer de …

The rumble (of the elevator) : le grondement (de l’ascenseur)

Proposition de traduction

Quand j’étais petit, à quatre ou cinq ans, ma plus grande crainte était qu’un jour, ma mère ne rentre / rentrât pas de son travail. Les additions et les soustractions m’étaient utiles dans la mesure où elles/celles-ci m’aidaient à suivre ses mouvements (combien de minutes s’écoulaient avant qu’elle ne quitte son bureau ? Combien de minutes lui fallait-il pour se rendre du bureau au métro ?). Avant d’avoir appris à compter, l’idée même d’apprendre à lire l’heure sur un cadran m’obsédait déjà : étudiant désespérément cet occulte cercle crayonné sur une assiette de carton qui, une fois maîtrisée, déjouerait le mécanisme de ses allées et venues. Puisqu’en règle générale, elle rentrait juste à l’heure qu’elle m’avait annoncée, je me mettais à m’inquiéter après dix minutes de retard. Passé ce délai, je m’asseyais contre la porte d’entrée de l’appartement comme un petit chiot laissé seul trop longtemps, à l’affût du grondement de l’ascenseur montant jusqu’à notre étage. […]

Songer qu’il aurait pu arriver quelque chose à ma mère m’effrayait surtout parce que mon père était si peu fiable. Peu fiable, j’imagine que c’est une expression bien diplomate pour le qualifier. Même lorsqu’il était de bonne humeur il faisait des choses comme perdre son chèque, s’endormir en laissant la porte de l’appartement ouvert puisqu’il avait bu.

La sous-épreuve d’expression écrite

La sous-épreuve d’expression écrite faisait cette année appel à des connaissances tout à fait dans l’ère du temps et se concentrait sur la mainmise des hommes en politique. Il fallait donc avoir quelques connaissances sur le genre et les théories du genre pour réussir à bluffer ton correcteur !

La première question

La première question d’expression écrite portait sur les divers arguments mis en avant par la journaliste pour expliquer ce que je nommerai dans cet article la crise des dirigeants. Pour réussir cette première question, il fallait bien penser à réorganiser l’information pour éviter que le correcteur ne considère que tu as fait de la paraphrase.

La question posée ne contenait pas vraiment de piège, et à peu près tous les arguments de l’article étaient à prendre en compte. La difficulté résidait donc dans la capacité à synthétiser et condenser cette information en très peu de mots et en suivant une structure claire. On pouvait, entre autres, penser à la réorganisation suivante :

Phrase introductive : Selon la journaliste, toutes les crises auxquelles le monde fait face sont des crises de pouvoir et de représentation du pouvoir. Cet article vise à expliquer les causes et conséquences de cette situation.

  1. L’injustice économique comme cause principale de la crise

En effet, dans cet article la journaliste souligne l’injustice du système ainsi que la cupidité des politiciens : ils ne sont pas au pouvoir par mérite mais parce que leur famille avait de l’argent et appartenaient à une classe sociale privilégiée. Des politiciens comme Johnson ont dès lors eu la chance de fréquenter les meilleures écoles privées (ex: Eton) du pays, voie dorée vers la politique. Cet argument permet d’ailleurs à la journaliste de glisser un commentaire sur la représentation du genre en politique.

  1. Les constructions sociales comme barrières à une plus grande parité politique

La journaliste explique en effet que les hommes, contrairement aux personnes s’identifiant comme appartenant à un autre genre ou à aucun genre, sont généralement plus confiants (et plus mis en confiance).

  1. Des dirigeants incompétents

Si les sujets de débats lancés par Boris Johnson sont triviaux, cela s’explique en partie, selon Arwa Nahdawi, par son manque de mérite. A l’inverse, statistiques à l’appui, la journaliste démontre que les femmes sont de meilleures dirigeantes que les hommes, notamment parce qu’elles font plus preuve d’empathie et d’altruisme.

La seconde question

La seconde question d’expression écrite sous-tendait une éventuelle remise en question de l’un des arguments de la journaliste. Il fallait veiller à bien se détacher du texte pour pouvoir montrer ses connaissances en civilisation du monde anglophone. Dès lors, il n’était surtout pas attendu que tu répètes les arguments (ou pire : les statistiques) de la journaliste. Tu devais apporter de nouveaux exemples qui allaient soit dans le sens de ceux évoqués par la journaliste, ou, au contraire, tu pouvais choisir de la contredire.

Point de vigilance : les rapports de jury mettent toujours en garde contre les développements dialectiques (du type thèse-antithèse-synthèse). Il vaut mieux choisir un axe de démonstration et s’y tenir plutôt que de se contredire tout au long de son expression écrite !

Ici, on pouvait penser à un plan plutôt typologique :

Problématique: dans quelle mesure le genre constitue-t-il un paramètre déterminant l’idéologie politique d’une personne?

  1. Le genre et la représentation politique

Si tu as certainement de nombreux exemples de femmes en politique, il fallait bien évidemment inclure les autres genres dans ta réponse. Pour cela, il fallait avoir une connaissance assez précise des acteurs politiques du monde anglophone, certains genres étant sous-représentés dans le milieu gouvernemental. Ici, une connaissance de la politique dans les pays du Commonwealth pouvait t’être extrêmement utile. On pouvait par exemple penser à Georgina Beyer (première mairesse transgenre en Nouvelle-Zélande).

A l’inverse, aux Etats-Unis, très peu de politiciens se déclarent comme transgenre, du fait d’une éventuelle peur de la discrimination (les seuls qui le font sont plutôt à un niveau étatique et non fédéral, à l’instar de Sarah McBride). La situation se complique d’autant plus pour les minorités de genre qui sont, par exemples, Africaines Américaines. Tu pouvais ainsi mentionner un peu de théorie dans ta réponse et parler de l’intersectionnalité, terme inventé par Kimberlé Crenshaw pour désigner ce genre de situations.

  1. Le genre comme argument politique

Peu étonnant, dès lors, que du fait de cette injustice sociale les acteurs politiques qui parviennent à obtenir des postes importants cherchent à revendiquer leur identité de genre.

De nombreux exemples de l’ancrage dans le genre des femmes politiques aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pouvaient ainsi être mis en avant. On pouvait par exemple penser à Michelle Obama, qui s’est battue pour l’éducation des filles dans le monde au travers du programme Let’s Girls Learn (grâce à cet exemple, on peut d’ailleurs faire un clin d’œil à l’article).

Ainsi, il paraît logique que l’action politique des identités de genre minoritaires soit déterminée par leur expérience vécue et que le genre soit mis en avant, aussi bien dans leur manière de diriger que dans leur attitude publique.

  1. Le genre comme légitimation politique

Enfin, d’autres partis politiques choisissent de mettre le genre au centre de leur agenda politique, ce qui donne dès lors une certaine légitimité à leur ligne d’action. A ce titre, on peut par exemple penser au Women’s Equality Party (WEP) au Royaume-Uni, qui défend le féminisme.

Bien évidemment, ce type de parti politique est encore très rare, ne concerne presque que les femmes (à l’exclusion, donc, des autres identités de genre) et reste minoritaire. Néanmoins, WEP est un excellent exemple illustrant de quelle manière le genre affecte les décisions politiques !

Bon courage pour la suite !!

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