Duel SIGEM 2021 EDHEC EM Lyon

C’était le duel annoncé de l’édition 2021 de la procédure SIGEM. Malgré l’absence de classement officiel l’an passé, les plus attentifs avaient déjà pu remarquer le début d’une dynamique inversant le rapport de force entre l’EDHEC BS et emlyon bs. Alors que le classement du Top 5 semblait figé dans le marbre depuis plusieurs décennies, voilà donc que l’année 2021 entérine officiellement une évolution majeure. L’EDHEC devient la quatrième école de commerce la plus attractive de France.

En 2019 déjà, l’écart avait commencé à se resserrer entre les deux écoles. Tandis que les trois Parisiennes augmentaient le nombre de places disponibles, le rang du dernier admis à l’EDHEC progressait significativement. Il passait alors de 1449 à 1393. Après deux ans sans classement, les efforts de l’école lilloise ont donc enfin payé. Retour sur l’évolution majeure du SIGEM 2021.

Retrouve ici le classement SIGEM 2021

Le duel EDHEC – EM en statistiques

Chaque année, le tableau des désistements croisés permet de comprendre l’ascendant qu’ont les écoles sur leurs rivales. Pour un duel donné entre deux écoles, ce tableau permet de savoir quelle école a été préférée par les élèves classés dans les deux établissements. En retraçant l’évolution du duel entre l’EDHEC et l’em Lyon, on note le rattrapage particulièrement rapide enclenché par l’école lilloise en 2016. Il y a cinq ans en effet, 97% des élèves préféraient rejoindre l’école des Early Makers plutôt que l’EDHEC. Ce chiffre baissait à 88% en 2017 et 2018, pour seulement 69% en 2019.

En 2021, le mouvement de bascule s’effectue brutalement, puisque c’est désormais l’EDHEC qui remporte près de 79% des matchs face à sa consœur lyonnaise. En à peine deux ans donc, l’EDHEC est passée devant avec une marge remarquable. Sa quatrième place au classement SIGEM 2021 ne souffre donc d’aucune contestation.

Désistements croisés EDHEC EM Lyon 2021

L’analyse du duel

Les difficultés rencontrées par la direction d’emlyon bs depuis 2019 ne sont pas étrangères à ce renversement de situation. Depuis le départ de son directeur historique, Bernard Belletante, l’école a connu une période de relative instabilité qui n’a pas toujours rassuré les préparationnaires. Le renforcement des admissions sur titre a par ailleurs fait planer des doutes sur la stratégie pédagogique de l’école. De même avec l’augmentation importante du nombre de préparationnaires admis à l’emlyon qui a pu donner le sentiment d’un certain estompement de la sélectivité de l’école. Depuis 2009, le nombre d’étudiants dans le PGE a en effet gonflé massivement, en étant multiplié par plus de deux.

Sur le plan financier, l’entrée du fonds d’investissement Qualium au capital d’emlyon a détonné dans le milieu des Grandes Écoles de management, où ce statut fait figure d’exception. D’où, d’ailleurs, la décision de la CEFDG de ne renouveler le grade de master de l’école que pour trois ans, contre cinq habituellement.

Autant de facteurs qui se sont ainsi cristallisés au moment où les préparationnaires devaient choisir leur école. Et ce d’autant plus qu’au même moment, l’EDHEC communiquait massivement sur les opportunités qu’elle pouvait offrir aux étudiants. La stratégie de la nouvelle responsable du PGE, Michelle Sisto, arrivée en 2017, s’est donc avérée payante.

Une évolution durable ?

Difficile pour l’instant de savoir si le dépassement de l’emlyon par l’EDHEC s’avèrera définitif. La conjoncture défavorable à l’école lyonnaise pourrait en effet s’inverser, tandis que le classement SIGEM semble quant à lui chaque année plus versatile . L’arrivée d’Isabelle Huault à la tête de l’emlyon a permis de stabiliser l’équipe dirigeante tandis qu’un équilibre financier semble désormais avoir été trouvé. L’emlyon a par ailleurs fait le choix de commencer à diminuer le nombre d’AST admis, pour rassurer les élèves de classe prépa sur sa sélectivité.

Il y a à peine quelques années, il semblait impossible de voir l’EDHEC un jour doubler l’emlyon. Désormais que les chiffres ont fait mentir les prédictions, force est de constater que tout peut changer à la vitesse de l’éclair dans le classement SIGEM. Si l’EDHEC semble donc dans une position idéale pour s’installer durablement à la quatrième place de ce classement, il convient donc de faire attention à un éventuel réveil du lion.