ESH ESCP

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C’était l’épreuve phare de ces concours 2018, celle qui est la plus importante pour les étudiants en ECE . Nous posterons l’analyse du sujet d’ESH ESCP 2018 quelques heures après la fin de l’épreuve !

Il s’avère que le sujet tombé a été traité par l’auteure de cette analyse la veille, en colle, avec ses étudiants de cours particuliers. Plus qu’une anlayse, c’est donc une véritable proposition de corrigé qui suit :

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!!! Ceci est une proposition de corrigé et non un corrigé, enfin en tout cas ça n’a pas la prétention. Ce qui est intéressant c’est la manière dont on réfléchit le sujet, c’est-à-dire le plan ! Les références vous pouvez en blinder pêle-mêle.

REMARQUES 

  1. C’est un sujet très très classique : souvent donné en colle, notamment à l’ESCP, c’est un sujet très classique.
  2. Programme de 1ère année : liés au chapitre “Transformation des structures économiques et financières”
  3. SE DEMARQUER : Alors déjà, éviter de se démarquer “négativement” : si vous citez Sauvy vous citez correctement sa théorie, avec les hypothèse, le raisonnement et la conclusion. Ensuite, il faut bien connaître les théories actuelles sur ce phénomène.

INTRODUCTION 

    • Désindustrialisation : La désindustrialisation caractérise un phénomène de déclin industriel et donc une réduction de la part de l’industrie à la fois dans l’emploi et dans la production globale.
      • Qu’est-ce qui explique la désindustrialisation ?
        • Les lois de l’économie : hausse de productivité = déversement d’emploi dans un autre secteur
        • La délocalisation : main d’oeuvre bon marché dans un pays à bas coût. Donc là, ce serait le phénomène de mondialisation (que tu étudieras en deuxième année) qui peut être tenu pour responsable de la délocalisation.
  • Chiffre d’accroche : Le poids de l’industrie est passé de 22,3 % à 11,2 % dans le PIB entre 1980 et 2014 Sur la période étudiée, la productivité a augmenté de 3,2 % dans l’industrie, contre 1,7 % dans l’économie globale.
  • Inéluctable : Cela signifie que c’est nécessaire, qu’une “loi” l’impose, qui serait une loi de l’économie et / ou du développement. On ne peut pas y échapper en somme car ce serait les lois du marché qui nous l’imposerait.
  • Le problème : Est-ce que le phénomène de déclin industriel dans les pays développé peut-être considéré comme résultant d’une nécessité ?

PLAN :

1) Le phénomène de désindustrialisation résulte de mécanisme économique nécessaire : de gains de productivité et d’un « déversement » à la SAUVY

2) Toutefois, si ce mécanisme de marché semble nécessaire, son ampleur est à nuancer : l’industrie reste un secteur économique essentiel

3) Une politique industrielle de grande ampleur ne rend pas inéluctable ce phénomène, et permet au contraire de l’endiguer.

Développement :

1) Le phénomène de désindustrialisation résulte de mécanisme économique nécessaire : de gains de productivité et d’un « déversement » à la SAUVY

1.1) La hausse des gains de productivité dans le secteur de l’industrie…

  • La hausse de la productivité du secteur de l’industrie
    • Productivité différentielle de FOURASTIÉ
    • Durabilité des produits industriels plus longue malgré l’obsolescence programmée
  • Théories économiques : hausse de la productivité = déversement d’emplois dans un autre secteur
    • En premier lieu, la thèse du déversement de l’emploi proposée par A.Sauvy dans “la machine et le chômage” (1981) insiste sur les facteurs d’offre qui sont à l’oeuvre dans l’évolution sectorielle. Il montre que l’emploi “se déverse” d’un secteur à l’autre, vers celui qui connaît les plus faibles gains de productivité. Ainsi lorsque le modèle de croissance fordiste s’épuise à partir des années 1970 cela conduit à un ralentissement global de la productivité.
    • Modèle de LEWIS qu’on pourrait aussi réutiliser dans la transition entre emplois industriels et tertiaires.
    • La fin de la révolution industrielle, l’essor de la société de consommation / service : La Révolution Industrielle est présenté par W.W.Rostow (Les étapes de la croissance 1960) comme une rupture, un take-off, au début du 19ème s où les investissement augmentent très vite ce qui accélère la croissance. Cette rupture est suivie par une deuxième rupture à la fin du 19ème qui fait entrer ces sociétés dans la phase de “maturité” avant la dernière étape, “l’ère de la consommation de masse”

1.2) …entraîne un mécanisme de déversement inéluctable dans le secteur tertiaire et un déversement géographique

  • Déversement dans le secteur tertiaire
    • Gains de productivité qui baissent les prix donc augmente le revenu (pouvoir d’achat) des ménages : or selon loi d’ENGEL part de la consommation de biens industriels constante voire en baisse alors que celle de la consommation des services augmente
    • Élasticité de la demande industrielle inférieure à celle des services FONTAGNE & BOULHOL : retournement de l’augmentation de la demande de biens industriels
  • Déversement géographique : le phénomène de délocalisation
    • Une division internationale du processus de production : faire-faire de WILLIAMSON
    • Entreprises « sans usine » et sous-traitants ex : Apple

2) Toutefois, si ce mécanisme de marché semble nécessaire, son ampleur est à nuancer : l’industrie reste un secteur économique essentiel

2.1) D’une part, l’industrialisation de la France notamment est à relativiser

  • La France par exemple n’a jamais été une grande puissance industrielle
  • Domination du secteur industriel tardive : La domination industrielle en terme d’emplois apparaît dès le milieu du 19e en GB, 1890 en Suisse, 1900 en All, 1910 aux US 1954 en France 70s au Japon.
  • Mais aussi de courte durée
  • Et de plus secteur le plus bruyant du fait de l’apogée des syndicats

2.2) D’autre part, le tissu industriel des pays développé reste quand même fort

  • Impact en chiffres de la crise dans le secteur de l’industrie face à la perte d’emplois dans les services :
  • 2009 année destruction d’emplois massive => 72% dans les services / 20% dans l’industrie
  • Externalisation qui explique une partie de la désindustrialisation : services, intérim
  • Emploi des services beaucoup plus dépendant de la conjoncture => investissement en K humain dans le secteur industriel sur du long terme

2.3) Pays développé : Des industries innovantes et à forte valeur ajouté 

  • Le secteur automobile entre dans la Troisième révolution industrielle : http://www.cepii.fr/BLOG/bi/post.asp?IDcommunique=591
  • Il faut relativiser cette idée de désindustrialisation car les industries ont externalisé certaines tâches (publicité, comptabilité, recrutement, transport, entretien..) qui sont enregistrées dans le secteur tertiaire. En outre, il faut prendre en compte le fait que les grands groupes industriels deviennent selon D.Cohen, “les concepteurs de la première unité”, la duplication étant faite dans les pays en développement. Cela signifie que le coeur de la création de richesse par l’industrie reste malgré tout dans les vieux pays industriels.
  • Aussi, on constate une forte imbrication entre le secteur industriel et le secteur des services. http://www.la-fabrique.fr/uploads/wp-content/uploads/2016/09/t%C3%A9l%C3%A9chargement.pngS8_L_imbrication_croissante_de_l_industrie_et_des_services.pdf
  • Ainsi, le secteur du service est l’avenir du secteur industriel : http://www.cepii.fr/BLOG/bi/post.asp?IDcommunique=428

3) Une politique industrielle de grande ampleur ne rend pas inéluctable ce phénomène, et permet au contraire de l’endiguer.

3.1) De la nécessité de disposer de champion économique industriel : industrie et compétitivité

– Le secteur industriel est un secteur où se développe la R&D nécessaire aux économies des PD

  • Problème de compétitivité prix face à une main d’œuvre bon marché des PED
  • Qui pose un problème de déficit commercial ex : France augmentation des exportations (12 à 17%) mais des importations augmentent plus vite (11 à 18%)
  • D’où le besoin d’innovations pour avoir un First Mover Advantage KRUGMAN
  • Faiblesse de l’innovation en France, et peu de Business Angels = d’où le CICE, pôles de compétitivité : ce sont bien les activités industrielles associées aux activités de service de pointe qui sont les principaux foyers de Recherche & et Développement, d’innovations de gains de productivité (En France, 85% des dépenses de R&D des entreprises sont réalisées dans l’industrie en 2011).
  • Espérer trouver des innovations face à une raréfaction des matières premières (Énergies renouvelables est l’une des préoccupations premières de Plan Montebourg par ex)– Pour endiguer le chômage de masse, le secteur industriel de pointe doit être développé
  • Selon D.Cohen (Trois leçon sur la société postindustrielle, 2006) : “On assiste, à une désintégration verticale de la chaîne de production au niveau international, les grandes firmes internationales deviennent bien davantage des stratèges que les opérateurs d’une production distribuée aux quatre coins du monde”. Pour s’implanter sur de nouveaux marchés ou tirer profit des différences de coûts entre pays, les firmes délocalisent leurs productions (environ 13 500 emplois sur 70 000 perdus chaque année en France).

3.2) Des exemples de politiques industrielles/protectionniste menées en Europe et/ou en France

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