La BCE nous a informés cet après-midi, par la voie d’un communiqué, de l’évolution des statistiques d’inscriptions pour l’ensemble des écoles membres ou affiliées à la BCE. Classiquement dévoilés en février, ces chiffres ont cette année un peu tardé à se faire connaître, du fait du planning des vacances d’hiver. Pour autant, ceux-ci sont comme d’habitude riches en enseignements, tant du point de vue de la filière au global que des cas particuliers de telle ou telle école.

Voici donc un petit tour d’horizon de ce qu’il faut retenir des inscriptions au concours BCE 2022.

La baisse du nombre de candidats se poursuit

Certes, le nombre d’étudiants inscrits à la BCE continue de diminuer année après année : ils étaient 9 764 en 2021, et ne seront “que” 9 616 en 2022 (-1,5%). Ces dernières années, quelques raisons conjoncturelles ont pu expliquer ce phénomène, à l’instar du cloisonnement des filières à l’époque de l’ancien bac ou de la réforme des prépas ECT au Maroc.

Il n’empêche : structurellement, depuis une dizaine d’années maintenant, on observe un décrochage net entre l’évolution des effectifs des bacheliers en France, en forte hausse (+30% depuis 2010), et celui des classes préparatoires économiques et commerciales, atone voire en baisse. En 2017, quelque 10 560 étudiants s’étaient présentés au concours BCE ; la baisse sur cinq ans atteint donc 9%.

Ce recul du nombre des inscrits va atteindre des proportions sans précédent l’année prochaine, alors que la baisse des effectifs en première année constatée lors de la rentrée 2021 flirte avec les 10%. La réforme de la prépa ECG, qui découle de celle du lycée, a en effet fortement ébranlé la filière.

Une hausse des candidatures

Paradoxalement, les écoles se trouvent globalement dans le vert cette année en matière d’inscriptions : Seules six d’entre elles (IMT-BS, Grenoble EM, INSEEC GE, ISC Paris, EDHEC BS et ESCP BS) accusent une baisse plus ou moins importante de leur nombre d’inscrits au concours.

Le nombre de candidatures par candidat (en excluant Montpellier Business School des calculs, qui a rejoint ECRICOME l’an passé) connait en effet une augmentation significative : 8,60 écoles présentées en moyenne en 2021, contre 8,92 cette année. Cette hausse peut s’expliquer en partie par la proportion accrue de boursiers parmi les candidats au concours. En effet, ces derniers ne payant pas de droits d’inscriptions, ils sont plus enclins que leurs camarades à “s’inscrire partout” pour les écrits.

Inscriptions BCE 2022  : les dynamiques d’évolution par école

Les chiffres d’inscriptions au concours sont le premier signal d’attractivité pour une école de management, avant la grand-messe du SIGEM. Pour autant, les inscriptions demeurent assez peu lisibles : une école peut par exemple perdre des candidats parce qu’elle est effectivement moins attractive, ou au contraire parce qu’elle gagne en sélectivité et que des étudiants qui se jugent “trop justes” pour la passer s’en détournent. Ces chiffres sont donc à prendre avec des pincettes, mais nous pouvons, ici et là, nous risquer à une analyse de ces tendances.

SKEMA confirme son rang de “première école”

Les plus férus de sport n’auront pas manqué cette information : hier, à Belgrade, la superstar suédoise du saut à la perche, Armand Duplantis, a battu son propre record du monde en franchissant une barre à 6,19m. Aujourd’hui, c’est SKEMA qui bat “son” propre record, même si Audencia avait déjà tutoyé ces sommets-là. Avec 8 140 inscrits cette année, SKEMA passe donc pour la première fois la barre des 8 000 candidats, et conforte ainsi sa place d’école la plus passée à la BCE.

ICN surfe sur sa vague

Qui arrêtera ICN Business School ? Après quelques années chaotiques dont seul un rédacteur en chef de Major-Prépa pourrait se souvenir, voilà que l’école basée à Nancy, Paris et Berlin peut se targuer d’une nouvelle hausse spectaculaire de ses inscrits (+9%) après celle de 23% l’an passé. En deux ans, ICN est passée 2381 inscrits à 3199 !

Elles reprennent des couleurs

Après une année de baisse, Audencia (+2,2%), emlyon (+5,5%), TBS (+1,8%) ou encore BSB (+4,5%) renouent avec le positif. Évidemment, d’un côté comme de l’autre, la corrélation avec les futurs résultats SIGEM n’est pas évidente à établir, de même que le lien entre ces résultats et la perception des étudiants. Cela reste a priori un signal positive pour ces écoles : rendez-vous en juillet pour en avoir le cœur net.

IMT-BS accuse le coup

C’est sans conteste la grosse déception de ces inscriptions BCE 2022 : l’école d’Evry recule de 9% par rapport à l’an passé en termes d’inscrits, et passe ainsi sous les 2500 inscrits (2357). Ailleurs, quelques baisses plus limitées sont à signaler, à l’instar de GEM (-1,8%), de l’INSEEC (-1,5%) ou de l’ISC Paris (-1,1%), qui avait connu un SIGEM compliqué en 2021.

Les écoles associées à la BCE ont le vent en poupe !

L’ESM Saint-Cyr, l’ENS Paris-Saclay et l’ENSAE Paris enregistrent toutes les trois une hausse de leur nombre d’inscrits (certes, en valeur absolue plus faible que les écoles de management) supérieure à 20%, ce qui corrobore leur attractivité auprès des prépas EC et littéraires et donc la pertinence de leur présence au sein de la banque d’épreuves.

Les chiffres des inscriptions BCE 2022 école par école

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