Après avoir repris quasiment mot pour mot le sujet tombé à Ecricome en 2014, avons-nous eu le le droit de refaire 4 heures de dissertation de culture générale sur un sujet proche de celui traité il y a une dizaine de jours ?

Sujet Culture Générale EML 2015 : La fidélité au réel définit-elle le vrai ?

Beau sujet au croisement des thèmes étudiés durant l’année, ce sujet permettait de mener une belle réflexion quant au rapport entre le réel et le vrai. Comme le rapport du jury 2014 le précisait, tout l’enjeu réside dans l’analyse du terme « second » du sujet, en l’occurrence ici, la fidélité.. mais aussi le verbe définir. Il fallait réussir à proposer différents sens du terme fidélité: correspondance avec le réel (sens faible), attitude concernant à rester fidèle au réel en toute circonstances, de faire crédit au réel (sens plus fort).

Petite précision concernant le sujet de culture générale EML :

L’intérêt du sujet résidait surtout dans la volonté manifeste des concepteurs du sujet de mettre les candidats en difficulté concernant la définition qui leur avait sûrement été proposée durant l’année.

« La vérité comme adéquation d’un discours avec la réalité » est en effet la définition la plus couramment répandue de la notion de vérité mais ne saurait définir la totalité de cette notion hautement complexe.

Il fallait certes –comme dit précédemment– s’intéresser sur les différents sens du mot fidélité : i.e : adéquation au réel et confiance dans le réel (attitude des hommes qui consiste à faire crédit au réel.. est-ce légitime ?), mais également porter une attention plus que particulière au verbe « définir ».

Ce terme présuppose la mise en évidence d’une caractérisation explicite voire dogmatique de la notion considérée. Or dès lors qu’on s’intéresse aux différents « lieux » de la vérité, comment considérer la fidélité au réel comme un critère pertinent de la caractérisation du vrai, alors même que certaines vérités n’ont pas trait au réel ? C’était une manière – parmi tant d’autres– de problématiser et de nuancer cette définition proposée par Thomas d’Aquin, qui semble pourtant prise de court face aux réalités dites « intérieures » (celles suscitées par l’art, par exemple). On pouvait donc évoquer les différents plans d’opération de la vérité, tout en rappelant que l’homme – toujours ramené à la finitude de sa condition – ne saurait en saisir toute la complexité.

Bien évidemment, cette lecture du sujet ne saurait se vouloir objective et d’autres manières d’appréhender le rapport entre réel et vérité étaient concevables. Un sujet n’attend jamais une réponse spécifique et précise mais une réponse précisément argumentée. Il s’agit pour chaque candidat d’interroger le sujet tout en se laissant surprendre par les questions soulevées dans l’intitulé. Il s’agit dès lors moins de répondre au sujet que de se laisser interroger par ce dernier. D’où la multiplicité des interprétations possibles.

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Mehdi Cornilliet et Inès Sahraoui