La question du nombre de pages à produire en dissertation a de tout temps été source de débats entre élèves et entre professeurs. De fait, les écoles qui corrigent les épreuves communiquent d’ordinaire très peu sur la question, et les bribes d’informations accessibles sont souvent remises en question. Or, cette année, cela a changé.

Ce que l’on sait

D’ordinaire, la seule vraie information que l’on a sur le nombre de pages à écrire en dissertation provient des sujets des épreuves elles-mêmes. Voici comment se présente un sujet d’ESH au concours :

Voici donc ce qui est écrit : “Tout verbiage doit être évité et il est expressément demandé au candidat de ne pas dépasser huit pages, sauf justification par la qualité du résultat”. La formulation est exactement la même pour les sujets d’HEC et de l’ESCP.

L’injonction parait très stricte, et pourtant, personne ne la respecte. La plupart des bonnes copies que vous pouvez lire comportent très souvent plus de huit pages, tournant plutôt autour de 10 à 12 pages de manière générale. C’est par exemple le cas de cette très bonne copie, ayant obtenu 17/20 à l’ESSEC. De fait, pour citer Arnaud Labossière, cette règle ne vaut que pour les mauvaises copies, car les dépassements sont expressément autorisés pour la “qualité du résultat”. En quelques mots, l’idée derrière cette formulation est : si votre copie est nulle, n’infligez pas au correcteur la lecture d’une longue dissertation pénible; faites quelque chose de court et assumez votre mauvaise note.

Un deuxième élement date de 2017. Le rapport du jury de l’ESSEC pour cette épreuve stipule :

Le jury insiste également sur le respect du nombre de pages à ne pas dépasser. Cette année, trop de copies ont dépassé douze pages. Afin d’éviter de verbiage, ou de réciter un cours sur la crise de l’Europe, sans réfléchir au sujet, tout excès de ce type sera dans l’avenir sanctionné.

Ici, le rapport est très critique sur les copies trop longue, et la menace finale doit très sûrement être prise en compte.

Avec tout ça, quelle stratégie adopter ?

Les menaces semblent se durcir vis-à-vis des copies trop longues. Toujours est-il qu’il peut paraître excessif de vouloir suivre à la lettre la restriction de 8 pages, étant donné que le rapport de l’ESSEC mentionne plutôt 12 pages. Notons enfin que les autres écoles n’ont pas communiqué à ce sujet.

Dès lors, on ne peut que conseiller de viser toujours plus de huit pages dans les copies. Il est évident qu’un correcteur sera plus impressionné par une copie extrêmement riche et détaillée que par une copie très concise qui ne prend pas le temps d’expliquer ses références, elles-mêmes limitées. Tant que personne ne respecte la règle, vous ne pouvez pas tellement vous en écarter vous-même (c’est un cas intéressant de théorie des jeux!)

Mais il faut également toujours veiller à ne pas en faire trop, surtout lorsque le “trop” est atteint par un verbiage, ce que les jury haïssent par dessus tout. Si vous avez vraiment beaucoup de choses à dire, n’hésitez pas à aller chercher les 12 pages, mais évitez de dépasser ce nombre particulièrement à l’épreuve de l’ESSEC. Pour les autres écoles, on peut envisager encore quelques pages supplémentaires à la limite, mais plus de 16 pages semble être un excès, et peut témoigner, comme le mentionne le rapport de l’ESSEC, d’une simple récitation du cours sans “filtration” par le sujet proposé, ce qui sera pénalisé.

Les méthodes restent toujours relatives à chaque élève et votre production risque même d’être appréciée différemment en fonction du jury. Ainsi, on ne peut que recommander d’éviter de prendre des risques inutiles. Cela n’enlève toutefois rien au fait que l’utilisation d’un nombre important de références, si elles sont bien expliquées, reste un moyen de convaincre le jury de la connaissance de son cours lorsque celui-ci doit lire votre copie rapidement.

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