Amis carrés et cubes, tout d’abord, désolé de vous parler de cela. Il ne faut point faire l’autruche : les concours approchent, et même à grands pas. Mais avant les réjouissances d’avril et de mai à base d’inversions de matrices et de sujets biscornus sur la mémoire, il vous faut déjà, entre le 10 décembre et le 11 janvier, statuer sur un sujet primordial : les inscriptions aux concours BCE et Ecricome.

Si le concours BCE fait bien sûr figure d’incontournable (reste à savoir quelles écoles présenter !), la question se pose pour Ecricome : faut-il s’y inscrire ? Dans les faits, rares sont ceux qui se risquent à faire l’impasse. L’an passé, 80% des prépas ont planché sur les épreuves de la banque Ecricome, faisant de NEOMA BS et KEDGE BS les deux écoles les plus présentées.

Malgré tout, il subsiste quelques irréductibles qui boudent chaque année Ecricome. Ce choix découle généralement de trois réflexions qui, nous allons le voir, ne sont pas toujours aussi pertinentes qu’elles n’y paraissent.

« Je vais arriver crevé(e) à la BCE »

C’est souvent cet argument qui justifie la réticence des étudiants à s’inscrire. En effet, cumuler deux concours peut sembler très difficile mentalement. Pourtant, passer Ecricome avant la BCE peut au contraire avoir des répercussions positives sur tes performances quelques jours plus tard.

D’abord, Ecricome est nettement moins éreintante que sa consœur la BCE : les épreuves sont concentrées sur seulement trois jours, et tu finiras même à 16 heures le dernier. Tu auras ensuite neuf jours pour te remettre de tes émotions et achever tes révisions en ciblant les notions qui t’ont fait défaut pendant ces premières épreuves.

Et puis, surtout, cette première expérience te permettra d’appréhender en douceur les conditions réelles des concours ! Cela peut paraitre bête, mais le fait de t’installer aux côtés de centaines d’autres candidats, de remplir les bordereaux, de ne pas avoir une seconde de plus après la fin de l’épreuve pour toucher à ta copie… génère énormément de stress supplémentaires par rapport à un DS pendant l’année. Pendant la BCE, où les épreuves s’enchainent à un rythme effréné, mieux vaut avoir l’esprit focalisé sur les épreuves elles-mêmes que sur ce genre de détail ; en cela passer Ecricome est moins une perte d’énergie qu’un grand gain de confiance en soi pour la suite des hostilités.

Enfin, si tu as la chance d’être admissible aux deux écoles, tu n’auras qu’un seul oral à passer pour chaque langue pour les deux écoles : 40 minutes d’épreuve en moins pendant le tour de France des oraux, ce n’est pas négligeable.

« Je suis trop fort / trop faible pour Ecricome »

Je vais peut-être briser une douce chimère en toi, mais les concours ne reflètent pas tout à fait le niveau intrinsèque de chaque candidat. Bien sûr, à force de travail et de rigueur, on maximise ses chances d’atteindre ses objectifs. Il n’empêche, une multitude de facteurs secondaires (forme du moment pendant les épreuves, aisance ou non sur les sujets qui tombent, degré de maîtrise de son stress, appréciation forcément subjective du correcteur, etc.) influe sur les notes que tu obtiendras in fine.

Tu ne seras donc jamais à l’abri d’une mauvaise (ou d’une bonne !) surprise. Si tu sens que ton niveau académique te permet d’avoir des écoles mieux classées, cela vaut peut-être le coup d’assurer deux admissibilités dans des écoles d’un bon niveau pour arriver serein à la BCE : imagine par exemple que tu es malade pendant ce concours ou que tu passes totalement à côté d’une épreuve décisive (d’autant que les écoles du top 5 SIGEM partagent un grand nombre d’épreuves communes dans leur barème).

A l’inverse, si KEDGE et NEOMA BS te paraissent hors de portée, garde à l’esprit que d’une part, les concours sont seulement dans quatre mois et que, galvanisé(e) par l’approche de cette échéance, tu peux très nettement progresser durant ce laps de temps. Ensuite, Ecricome présente l’avantage de récompenser le travail consciencieux et régulier. En langue, le thème grammatical peut vraiment se réviser à fond et permettre de s’en tirer avec une note globale très convenable. En HGGMC (ECS) et en ESH (ECE), les sujets sont plus proches des intitulés du programme que les épreuves conçues de la BCE (surtout qu’il y a deux sujets au choix, de quoi se prémunir des « impasses » malheureuses) tandis qu’en Management et sciences de gestion (ECT), la structure de l’épreuve est assez similaire d’une année à l’autre et s’anticipe donc aisément.

 

« NEOMA et KEDGE ne m’intéressent pas »

En trente années d’existence, le concours Ecricome a connu de nombreux soubresauts, avec des arrivées et des départs tout au long de son histoire. Aujourd’hui, le concours ne compte « plus que » pour deux écoles : NEOMA Business School et KEDGE Business School. Pourtant, ces deux écoles font figure d’incontournables parmi les « Grandes Provinciales ». D’abord parce que sont toutes deux des mastodontes dans le paysage des écoles de commerce post-prépa : plus de 17% des étudiants de prépas EC ont intégré NEOMA ou KEDGE l’année dernière ! Les quatre campus principaux de ces écoles – Rouen et Reims pour NEOMA BS, Bordeaux et Marseille pour KEDGE BS – te donnent l’embarras du choix géographiquement parlant (si tu es admis(e) à l’une de ces écoles, tu pourras choisir indifféremment entre les deux campus quel que soit ton classement).

Et puis, à l’heure actuelle, il est probable que tu ne connaisses pas encore très bien les écoles. En prépa, on ne s’intéresse souvent à ces dernières qu’après avoir été déclaré(e) admissible. Si pour le moment NEOMA BS et KEDGE BS ne t’emballent pas par rapport aux autres écoles d’un niveau équivalent, il est possible que ce sentiment se confirme après les écrits… ou au contraire que tu regrettes amèrement de ne pas les avoir présentées. De surcroit, les deux écoles surfent globalement sur une bonne dynamique ; NEOMA BS a même gagné une place au classement SIGEM l’an passé (8ème désormais) alors que le top 10 est généralement assez figé.