Tu peux retrouver le sujet ici : Allemand LV1 IENA 2019 – Sujet

Les statistiques

131 candidats, 12,11 de moyenne (4,05 écart-type).

La moyenne est traditionnellement bonne : 12,07/20, pour 131 candidats, avec un très bon écart-type sur l’ensemble des notes de 4,05 (notes allant de 01,56/20 à 19,88/20). Cette bonne moyenne est due à la qualité des candidats, hélas peu nombreux, et à la volonté de valoriser les bonnes copies, en particulier en utilisant largement les bonus.

Généralités

« Ce que les journaux ne disent pas… » : le titre de notre texte-support éveille tout de suite la curiosité. L’article est une critique très argumentée et convaincante des médias actuels, surtout de leur couverture très orientée (= négative) de l’actualité. Selon l’auteur de l’article, ce que les journaux ne disent pas, c’est que notre monde ne va pas si mal que ça ! C’est même le meilleur de tous les temps, or les journalistes n’en montrent que les mauvais côtés, à cause de l’audimat (c’est ce qui intéresse le plus les gens – “Bad news are good news, on ne parle pas des trains qui arrivent à lʼheure !”) et de l’influence des réseaux sociaux : le moindre problème est aussitôt connu et (mal) commenté. La conséquence préoccupante, c’est d’une part le fossé qui existe entre la réalité vraie et la réalité ressentie, et d’autre part un profond pessimisme ambiant qui sape la confiance dans la politique, les institutions, suscite le découragement, la résignation, le sentiment d’impuissance, et ouvre la porte aux solutions simplistes et radicales. 

Le journaliste analyse en profondeur les ressorts psychologiques, sociologiques et économiques de ces phénomènes. C’est donc une thématique extrêmement sensible et importante aujourd’hui, avec par exemple le problème des « fake news » et des réseaux sociaux. Cette charge contre les médias a un côté provocateur (à contre-courant) qui devait déclencher une réaction chez nos candidats (futurs responsables) et les conduire à prendre position, déjà par rapport à cette thèse. Et les candidats ont répondu de manière personnelle, souvent avec bonheur, pour le plus grand plaisir des correcteurs. 

L’article est tiré d’un journal renommé, de grande qualité, « Die ZEIT », tant au niveau de la langue que de la profondeur de la réflexion. Le texte a été retravaillé et adapté au niveau de nos candidats. Les correcteurs ont approuvé ce choix.

La version

Les résultats sont bons avec une moyenne de 13,60/20. La version fut bien réussie et normalement sélective, comme en témoigne l’écart-type de3,78, les notes allant de 01,25 à 19,50.

Belle version, bien dosée, à priori sans pièges, un peu de vocabulaire, quelques structures complexes. La mise en français semble assez aisée, mais elle est parfois défaillante parce que, en prétendant soigner le style, certains candidats en font trop, “surtraduisent” (“pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !”), et tombent dans la maladresse, le charabia ou des formules alambiquées, voire grotesques. 

Les faux sens les plus fréquents résultent le plus souvent d’erreurs d’inattention ou de graves lacunes lexicales. 

Notons les problèmes habituels de français, d’orthographe, d’accents ou de ponctuation. 

Les questions

Le bilan de la question 1 (de compréhension) est très correct. Le libellé était pertinent (il couvrait l’ensemble du texte) et n’a pas posé de problèmes de compréhension. 

La moyenne de 11,92/10 est satisfaisante pour cette question (notes de 00 à 20/20). L’exercice fut sélectif (écart-type élevé de 4,36). Les correcteurs n’ont pas hésité à récompenser les excellentes copies avec la note maximale. 

On remarque moins de plagiat. Mais certains candidats ont toujours du mal à trouver et ordonner tous les éléments de réponse, disséminés sur l’ensemble du texte. Le traitement n’est donc pas toujours optimal. 

La question 2 (d’expression) fut discriminante (comme le montre l’écart-type très élevé 4,80, les notes allant de 00 à 20/20. La moyenne est de 12,31/20. 

La question sur la place des médias dans notre vie aujourd’hui est volontairement ouverte, les pistes de réflexion sont très nombreuses. Le candidat n’était donc pas bridé et pouvait partir dans la direction qu’il souhaitait. Il pouvait bien évidemment ensuite commenter sa propre consommation des médias, nuancer ses propos en tenant compte par exemple des divers types de médias (de réflexion, d’investigation, en continu, à scandale, smartphone et Internet, etc.). Il pouvait accessoirement montrer ses connaissances sur les médias allemands.

Cette année, on trouve moins d’erreurs classiques (essais plats, manque de réflexion originale et d’exemples concrets, absence de plan et verbiage ou répétitions pour atteindre péniblement le nombre de mots souhaité. Tendance à détourner la question pour placer un cours tout prêt). En effet, le sujet du commentaire a manifestement inspiré la majorité des candidats et ils avaient des choses à dire. Les correcteurs étaient satisfaits du niveau des candidats : de bonnes, voire d’excellentes copies (certains candidats étant manifestement bilingues). Dans ce cas, la note maximale fut accordée sans hésitation. 

Les candidats ont respecté les longueurs demandées et traité toutes les questions. 

Le thème

Il fut apprécié des correcteurs qui l’ont jugé bien calibré, sainement sélectif, ni trop facile, ni trop difficile. 

Il offre en effet une palette relativement complète des difficultés grammaticales incontournables : passif, conditionnel, la structure infinitive, les conjonctions … Normalement, le lexique est connu et sans surprise. 

Manifestement, la majorité des étudiants s’en est relativement bien sortie. Cela prouve que l’on peut très bien faire dans cet exercice, avec un peu de sérieux. Notons cependant, comme nous le rappelle l’écart-type très élevé ci-dessous, que certaines copies demeurent très faibles. 

La moyenne de 10,47/20 est satisfaisante (écart-type de 4,98 avec des notes allant de 00 à 20/20). Avec là aussi la volonté de récompenser les très bonnes copies et de pénaliser les mauvaises. 

Conclusion

On peut expliquer la bonne moyenne par une épreuve très travaillée et adaptée, et le nombre historiquement bas des candidats (même pas 3% des candidats) qui, cependant, avaient souvent un excellent niveau (un certain nombre étaient manifestement bilingues). Les correcteurs étaient très satisfaits.

Le travail sérieux des candidats a donc été récompensé, c’est bien là le but d’un concours. Le bilan est donc positif si l’on considère le niveau très stable, correct, voire satisfaisant (parfois même excellent) de la plupart des candidats qui font ainsi la preuve de solides connaissances et d’une formation de qualité. Il y a bien entendu des copies faibles, présentant des moyens linguistiques modestes, en tout cas insuffisants pour affronter des sujets de concours qui maintiennent un certain niveau d’exigence. C’est ce que révèle l’écart-type élevé. 

En ce qui concerne la baisse des effectifs, constatée les années passées, pas de bonne nouvelle hélas : lʼérosion se poursuit, avec 131 candidats = 2,22% de germanistes (2,80% l’an dernier). 

Merci à tous les professeurs, pour la qualité de leur travail durant l’année et/ou de leur participation à la correction de ce concours. Bonne réussite à tous pour 2020.