Les statistiques

842 candidats, 10,37 de moyenne (4,06 d’écart-type).

Cette épreuve a été composée par 842 candidats, et il en ressort une moyenne de 10,33 et un écart type très important de 4,06, plus marqué que l’an passé. Les notes s’échelonnent de 0,13 à 19,25. La moyenne est légèrement inférieure cette année à la moyenne de l’épreuve de LV1, et l’écart-type bien plus marqué qu’en LV1

Une interrogation se pose par rapport au niveau constaté cette année, alors que le sujet portait sur la question de la politique américaine en matière de réchauffement climatique, un des grands enjeux de nos sociétés, thème étudié par les élèves pendant leurs années de CPGE.

Le sujet

Le texte d’appui utilisé pour le sujet était un article extrait de l’hebdomadaire britannique The Economist de novembre 2018, intitulé ‘A government report outlines what a warmer world means for America’. 

L’article, donné dans son intégralité, présentait les conclusions d’un rapport remis par des scientifiques au gouvernement américain, insistant sur les menaces que le réchauffement climatique faisait peser sur les Etats-Unis, dont les principaux représentants sont climatosceptiques. Une analyse politique de ce sujet en était faite, montrant les désaccords profonds qui existaient entre le pouvoir exécutif et un nombre croissant de parlementaires, d’experts et de citoyens américains.

La version

L’extrait à traduire, se trouvait en milieu d’article et décrivait les conséquences du réchauffement climatique, et les catastrophes naturelles à attendre. Avec une moyenne de 10,04 /20, ce qui est assez peu et un écart-type très important de 4,80, l’exercice a révélé la très grande hétérogénéité des candidats. La compréhension de la langue anglaise et la maîtrise du français apparaissent problématiques chez certains. Des exemples de phrases sans grande logique ont été relevés par les correcteurs, qui constatent un phénomène nouveau en version ; quelques candidats, au lieu de traduire, essaient (maladroitement) d’expliquer.

Parmi les erreurs de vocabulaire les plus courants, on trouve les mots suivants, pas toujours bien connus des candidats :

“floods and droughts” traduction attendue : inondations et (épisodes) de sécheresse

“falling crop yields” (+ souvent non traduit) la baisse (du rendement) des récoltes

“coastal property” (“*propreté des côtes”) traduction attendue : Biens immobiliers situés sur le littoral / propriétés de bord de mer

” to a crisp” (+ souvent non traduit) traduction attendue : will have burned to a crisp : auront déjà été réduites à l’état de cendres/ auront déjà grillé

“unchecked” (*”non vérifiées”) qui ne seront pas maîtrisées

“heeding” (*”faire la sourde oreille”)/ traduction attendue : sans prêter attention

“all told” (*”tout est dit”) traduction attendue : au total

“greenhouse” (*”maison verte”, très souvent !) traduction : greenhouse gas-emissions : émissions de gaz à effet de serre

“GDP” (calque) traduction attendue ; le P I B (produit intérieur brut)

Certaines structures ont entraîné des contresens ou des non-sens :

“made for grim reading” : traduction attendue : les conclusions qu’on y trouve ne sont pas réjouissantes/

“most prone to them” (+ souvent non traduit) : traduction attendue : qui sont le plus sujettes aux incendies/ aux feux

“lop a tenth off American GDP” : pourraient amputer un dixième du PIB américain/ pourraient coûter aux Etats-Unis un dixième de leur PIB

Certains passages ont été maladroitement traduits :

“what to expect from” (“*ce dont on pourrait attendre”, *”ce qu’on doit s’attendre de”) traduction attendue : et anticipe les conséquences de

“over the next 80” (“*dans les 80 années prochaines”) traduction attendue : au cours des 80
prochaines années.

Des correcteurs soulignent le bon niveau de certains candidats, entrainés à cet exercice de version, qui connaissent du vocabulaire et font des déductions logiques.

A l’inverse, une maîtrise problématique du français conduit à des contresens, alors que l’idée de traduction était bonne : ‘*des forêts susceptibles de s’embrasser’ , (pour s’embraser).

La version est un exercice qui exige une analyse avant de composer. Il faut démontrer que l’on s’est posé la question du sens du paragraphe donné en traduction et non traduire mot à mot.

Les questions

La question de compréhension en 150 mots semble avoir également posé problème.

 Il s’agissait d’expliquer pourquoi, d’après l’article, la position officielle des Etats-Unis en matière de changement climatique était confuse. Son traitement est en dessous des attentes du jury avec une moyenne assez basse de 9,89, et encore une fois un écart-type très important de 4,57.

Dans la grande majorité des copies, de nombreux éléments manquaient, notamment ceux qui concernaient le désaccord entre la Maison-Blanche, les agences fédérales, et le Congrès, où Républicains et Démocrates peuvent faire cause commune (à la Chambre des Représentants), ou s’opposer (au Sénat), et bien sûr la position des Etats Unis à propos du réchauffement climatique sur la scène internationale. Les notes ont donc eu du mal à décoller dans cette partie de l’épreuve, y compris chez des candidats ayant visiblement une maîtrise satisfaisante de la langue anglaise. Les candidats n’ont fait souvent que reprendre les points concernant le réchauffement climatique, qu’ils avaient traduits, alors que la question portait sur la confusion politique américaine que relatait l’article.

Les éléments qui devaient être repérés et qui servaient de base à la rédaction de la réponse à rédiger sont les suivants : 

“ A government-commissioned report, but which went against the president’s views. 

Increasing bipartisan recognition of the problem in the house of Representatives, but political stalemate (blocage, impasse) in legislating for change in the Senate. 

Refusal to follow international consensus 

Uncertainty and doubt” 

Il n’est pas nécessaire de faire un long préambule, la réponse devant s’appuyer sur le texte, en le reformulant de manière synthétique. Il n’est pas question de donner son opinion ou de faire des digressions dans cette partie de l’épreuve.

La question d’expression personnelle en 250 mots. 

C’est l’exercice qui a été le mieux réussi, même si des écarts importants de niveau entre les candidats sont constatés. 

Le traitement de la question est dans son ensemble correct, avec une moyenne de 10,71/20 et un écart-type important de 4,69. Il s’agissait pour les candidats de répondre à la question ‘Diriez-vous que l’avis des experts importe de moins en moins aujourd’hui ?’ La question ne se réduisait pas aux problèmes environnementaux, et de nombreux candidats se sont contentés d’aborder ce point, alors qu’il était souhaitable de réfléchir à d’autres enjeux soulevés par l’expertise et la réfutation du savoir des experts. Une correctrice écrit : ‘argumenter c’est créer une approche structurée réfléchie et non un flot de pensées et paroles sans direction précise. Cet exercice met en évidence les capacités d’expression et de discussion des candidats, tant ceux qui maîtrisent la langue que ceux qui ne la maîtrisent pas.’

Il fallait d’abord partir des éléments clés de la question pour envisager un traitement intéressant : 

experts: those with the special skill or knowledge representing mastery of a particular subject (= specialists, professionals, masters, pros, pundits, connoisseurs)  experts draw on specific facts / detailed information / knowledge / experience and expertise to recommend appropriate actions and solutions.

advice: guidance, help, opinion, instructions, counselling, recommendation 

to matter: be important, make a difference, count, have influence, carry weight, be of consequence, cut ice 

Par ailleurs, une réflexion s’appuyant sur l’évolution du monde contemporain, de préférence anglo-saxon permettait de nourrir le débat. 

Au-delà de la question du réchauffement climatique, les correcteurs ont relevé des exemples portant sur la science- les OGM, la question de la vaccination, des enjeux éthiques. 

Un certain nombre de candidats ont parlé des experts économiques et des prédictions pas toujours fiables qu’ils émettent, entretenant cette méfiance. 

Il convenait d’expliquer pourquoi la parole des experts pouvait paraitre moins audible ou moins crédible de nos jours: un certain nombre de facteurs explicatifs pouvaient être mis en avant. La capacité des candidats à hiérarchiser les causes possibles (‘démocratisation de la parole grâce aux medias, à Internet, mise en doute croissante de l’autorité, poids des lobbies pour faire appel à certains experts, et donc remise en cause d’études biaisées; discrédit des hommes politiques accusés d’être de faux experts , etc), permettait d’argumenter de manière équilibrée. Certaines bonnes copies ont parfois relié ce symptôme de la réfutation des experts à la montée du populisme en Europe, ou aux Etats-Unis. 

Une citation utile, d’un homme politique britannique. 

“The people of this country have had enough of experts” – Michael Gove, 2016 

Les phrases de thème grammatical, couvrant un champ lexical adapté a été bien mieux réussi cette année. A 10,67/20, la moyenne est en très nette augmentation par rapport à l’année passée. Les candidats bien préparés et maitrisant bien les structures grammaticales ont bien réussi l’exercice. L’écart-type reste toutefois important, de 4,40 ; cela confirme l’hétérogénéité des candidats qui rencontrent de grosses difficultés pour traduire des phrases simples, certains omettant parfois des segments voire des phrases entières. 

Voici un aperçu des structures qui étaient évaluées : 

-Forme interrogative avec le futur. 

-Mesure de la durée / traduction de pendant 

-Emploi des temps du passé 

-Emploi du present perfect (en contraste avec le prétérit) 

-Traduction de dont 

-Utilisation des quantifieurs 

-Structure conditionnelle 

-Forme passive 

Encore une fois, une très grande diversité dans la qualité des copies et de la maîtrise des sujets et de la langue transparaît dans ce millésime, d’une manière plus marquée encore en LV2.

Conseils aux futurs candidats

Ce sont toujours un peu les mêmes :

– une maîtrise de la grammaire au niveau B2 du cadre européen commun pour les langues est exigible en LV2

– les candidats doivent veiller à enrichir leur vocabulaire grâce à la lecture régulière de la presse anglo-saxonne, principale source documentaire d’évaluation et de formation en CPGE

– entraînement à la réutilisation en contexte du lexique enseigné en cours à l’aide d’exercices appropriés, ce qui permet de mieux aborder l’exercice de thème grammatical.