Comme nous l’analysions en début d’année dans cet article, les écoles parmi les moins attractives pour les préparationnaires avaient de quoi s’inquiéter cette année. La baisse du nombre de candidats inscrits aux concours conjuguée à l’augmentation des places proposées notamment par les Parisiennes et l’emlyon (+120) laissaient en effet présager d’un nombre supérieur de places non pourvues. Un potentiel manque à gagner considérable pour les écoles qui ne parviendraient pas à « remplir » leur promotion de préparationnaires.

Dans les faits, ce millésime 2019 a effectivement été moins probant pour les écoles situées après la 15ème place du SIGEM, sans pour autant tourner à la Bérézina que nous avions esquissée en février. Cette année, 94% des places proposées par les écoles ont trouvé preneur, contre 96% en 2018. Si on se focalise davantage sur chaque école, on constate que 10 d’entre elles ne remplissent pas, contre 8 l’année dernière. TBS, qui a choisi de baisser considérablement sa barre d’admissibilité et de réduire de 40 le nombre de places proposées aux préparationnaires, quitte ce groupe d’écoles qui ne remplissent pas, tandis que l’ESC Pau, La Rochelle BS et l’EM Strasbourg l’intègrent.

Nombre d’intégrés des écoles situées au-delà du top 15

Classement SIGEM Ecoles Nombre d’intégrés Nombre de places proposées Taux de remplissage
16 EM Strasbourg 231 255 91%
17 La Rochelle BS 84 110 76%
18 ICN BS 217 265 82%
19 EM Normandie 88 85 100%
20 INSEEC SBE 98 270 36%
21 ISC Paris 75 125 60%
22 ISG 14 70 28%
23 Groupe ESC Clermont 36 70 51%
24 ESC Pau BS 18 75 24%
24 SCBS 14 55 25%
26 Brest BS 2 30 7%

NB : Nous avons logiquement choisi de pas compter HEC Paris dans la liste des écoles qui ne remplissent pas. Par ailleurs, l’EM Normandie proposait 85 places avec une marge de sécurité de 5, ce qui justifie le nombre d’intégrés supérieur à 85.

Lire aussi : La classe prépa EC, entre menaces et perspectives

A noter que l’ISC Paris et l’ISG avaient décidé de réduire le nombre de places qu’elles proposaient cette année (respectivement -25 et -20 places). L’ISG justement incarne à elle seule l’une des leçons de ce SIGEM 2019 : en bas du classement, les écarts ont tendance à se resserrer. Un phénomène forcément amplifié par la baisse du nombre de candidats qui intègrent ces écoles : il suffit ainsi d’une poignée d’étudiants pour faire basculer un duel, et donc potentiellement une place au sein du classement SIGEM. C’est ainsi que l’Institut Supérieur de Gestion n’est parvenu qu’à attirer 14 étudiants, le plus faible total des 26 écoles de commerce post-prépa derrière Brest BS et à égalité avec SCBS. Pourtant, cette contre-performance n’empêche pas l’école parisienne de… gagner deux places au SIGEM ! En effet, ISG a gagné 4-0 son duel contre l’ESC Pau et 4-2 contre l’ESC Clermont. Un score qui ressemble plus à celui d’un match de foot que d’un duel SIGEM… à partir d’un certain rang, il devient donc difficile, voire plus vraiment pertinent, de classer les écoles. On peut en revanche s’intéresser à leur dynamique d’attractivité, notamment en comparant le nombre d’étudiants qui les ont rejointes.

Le détail école par école

Elles s’en tirent plutôt très bien

L’EM Normandie est bien sûr celle qui a su tirer son épingle du jeu : cela ne vous aura sans doute pas échappé, l’école normande est la seule école classée au-delà de la 16ème place à remplir à 100% son recrutement de prépas ! Une belle performance pour une école qui ouvre tout de même 85 (+5) places, auréolée d’une place gagnée au détriment de l’INSEEC SBE.

Pour son centenaire, l’ESC Clermont s’offre également un grand bol d’air. Certes, l’école auvergnate est encore loin de remplir sa promotion, mais elle maintient son nombre de candidats intégrés à 36. Une petite prouesse dans le contexte actuel, pour une école située à la 23ème place du classement.

Des résultats mitigés

Que penser par exemple de la performance de La Rochelle BS ? D’un côté, l’école grappille une place au SIGEM (31 intégrés doubles-admis à 23 face à ICN), de l’autre elle ne remplit pas sa promotion assez nettement (84 places pourvues pour 110 places ouvertes). Une contre-performance dont l’école rochelaise n’est certainement pas habituée, et qui représente un manque à gagner non-négligeable pour cette dernière, d’environ 860 000 euros sur les trois années à venir.

Constat similaire pour l’ISG, qui malgré ses deux places gagnées n’intègre que 14 candidats prépa. Certes, l’école ne remplit pas structurellement, mais elle perd tout de même 8 admis par rapport à l’an passé (-36%).  Dans une moindre mesure, nous n’avons pu départager SCBS et l’ESC Pau, ce qui a permis à la première de rejoindre la seconde à la 24ème place du classement. Pour autant, l’école troyenne n’a su attirer que 14 prépas également.

Elles sont dans le dur

Enfin, nombre d’écoles sont sorties de ce SIGEM avec une petite gueule de bois. Désormais 18ème, ICN BS s’est nettement fait distancer par les écoles du dessus, dépasser de justesse par La Rochelle BS et, surtout,  est passée de 244 à 217 candidats intégrés (-11%). Là aussi, le manque à gagner est considérable, comparable à celui de La Rochelle BS. Le constat est rigoureusement le même à l’INSEEC SBE, qui perd également une place au profit de l’EM Normandie et intègre 98 candidats contre 151 l’année dernière.

D’autres ne perdent pas de place mais se trouvent tout de même en difficulté : l’EM Strasbourg se fait distancer nettement par BSB et ne parvient pas à pourvoir une trentaine de places. l’ISC Paris passe quant à elle de 111 à 75 intégrés. Néanmoins, la chute la plus brutale est à attribuer à l’ESC Pau BS, qui était parvenue à remplir l’année dernière, sans doute aidée par un accueil admissibles de folie. Cette année, l’école n’intègre que 18 prépas.