Difficile de préparer les oraux HEC quand on ne sait pas à quoi s’attendre ? Major-Prépa vous propose un florilège de sujets de Géopolitique, triptyque et CSH tombés au cours de ces 3 dernières années. Alors à vos révisions !

Histoire, Géographie et Géopolitique du Monde Contemporain

Extrait du rapport du jury 2014 ECS :

« L’épreuve orale d’histoire-géographie-géopolitique a gardé son fonctionnement antérieur, à savoir trois ou quatre candidats qui passent sur le même sujet ce qui permet une vraie comparaison et un ajustement fin des notes. Toutefois, comme presque chaque année, nous devons répéter aux candidats que le plus large éventail de notes est utilisé, ce qui inclut des notes entre 18 et 20. Il ne faut donc pas aborder cette épreuve en se disant qu’on peut tout au plus « limiter les dégâts » mais au contraire s’engager fermement pour marquer les points qui feront la différence finale. Dans ce but, les conseils donnés les années précédentes restent valables. A savoir s’exprimer clairement et volontairement selon un plan adapté au sujet et non « passe-partout ». Surtout lire et relire l’énoncé, qui comporte souvent un point d’interrogation, afin de bien répondre à la question posée et de montrer comment cette question a été interprétée. En général, le jury est large d’esprit : si le/la candidat(e) a fait montre de la volonté d’avancer une problématique, il en tient largement compte. A l’inverse, prendre un sujet en le réinterprétant à la seule fin de réciter un cours ne satisfait pas le jury qui tient à reprendre les choses lors des questions. Bien entendu, le propos juste, une introduction élégante et une conclusion non bâclée sont très appréciés. Sans attendre une plaidoirie, un exposé fait d’un ton affirmé plutôt que soumis reste un avantage. Et le même jury attend des réponses claires et argumentées à ses questions : l’évitement systématique donne des résultats très faibles.

Sur le fond, on constate trop souvent que les candidats ne mobilisent pas leurs connaissances historiques et géographiques quand elles seraient nécessaires pour donner de la profondeur à un sujet qui sinon ne serait qu’une paraphrase de l’actualité. D’ailleurs, la plupart des sujets sont situés historiquement et géographiquement : le commentaire d’événements récents ou d’interprétations contemporaines doit arriver en complément d’une démonstration assise sur une perspective dans le temps et dans l’espace. Pour nombre de sujets, un vocabulaire précis reste nécessaire et doit être défini : « nassérisme », « bolivarisme », « apartheid », « Etat Providence »… Plus étrange, des expressions courantes ne semblent plus faire partie du vocabulaire de la jeunesse (le jury en tient compte évidemment mais confondre « épicerie fine » avec « épicerie » reste gênant). Il est bien de faire des citations mais encore vaut-il mieux en connaître l’auteur (« fardeau de l’homme blanc » par exemple). On remarque aussi que les mécanismes des économies socialistes deviennent très flous que ce soit pour l’URSS ou la Chine populaire. On ajoutera que quelques notions technologiques ou militaires de base sont fortement utiles (le « soft power » à l’inverse est un peu trop à l’honneur…). Certains sujets suggèrent des réponses contre-intuitives: la culture et l’art ne sont pas des domaines uniquement gratuits ; les technologies contemporaines de l’information et de la communication posent des problèmes de rémunération des auteurs, de sécurité et d’accès. Même s’ils sont jeunes les meilleurs candidat(e)s doivent faire preuve d’esprit critique, de méthode, de prise de distance et bien entendu de connaissances organisées. Le jury a rencontré suffisamment ces qualités pour répéter que l’épreuve est non seulement discriminante mais aussi qu’elle révèle de vraies personnalités. »

Exemples de sujets ECS :  

France et Europe

 L’Union européenne et la pauvreté

L’UE et les consommateurs

Faut-il renforcer les pouvoirs de la BCE ?

Les mutations territoriales de l’industrie française depuis un demi-siècle

L’Europe : un continent bipolaire ?

L’Union européenne d’aujourd’hui correspond-elle aux voeux des Pères Fondateurs ?

L’Asie et l’Europe : deux continents qui s’ignorent ?

La colonisation européenne en Asie a-t-elle été un échec ?

L’immigration et la solidarité au 20ème siècle en Europe

Les métropoles européennes

Etats, frontières et intégration dans l’Union européenne

Une diplomatie nationale est-elle encore possible pour les pays européens ?

L’Europe méditerranéenne : atout ou boulet pour l’UE ?

OTAN et UE dans l’est européen

Délocalisation et relocalisation en Europe depuis 20 ans

L’Europe : première puissance économique du monde en 1914 ?

Industrie automobile et délocalisation (Europe et USA depuis les années 1960)

L’énergie enquête d’une politique européenne ?

Se déplacer en Europe avant 1939

– De l’empire britannique au Common wealth

Etats, frontières et intégration dans l’Union Européenne

L’Europe des Pères fondateurs a-t-elle encore une actualité ?

Les côtes africaines et l’eldorado européen au 20ème siècle

Les années Thatcher

« Exception culturelle » en Europe depuis 1960 : bilan et avenir ?

Les frontières de l’Europe depuis les années 1950

La mobilité des travailleurs EU/Europe depuis 1945

Centre et périphérie dans l’Union européenne

Euro et compétitivité

Les femmes et le pouvoir en Europe et aux USA depuis les années 1950

L’Europe du Sud est-elle structurellement malade ?

Travail et loisir en Europe occidentale depuis 1900

La politique alimentaire de l’Europe depuis les années 50

Le vieillissement de l’Europe et ses conséquences

La gouvernance européenne (UE) depuis 1986

Les pères de l’Europe se reconnaitraient-ils dans l’UE d’aujourd’hui ?

Le regard des USA envers la construction européenne

De l’Europe des 6 à l’Europe des 27 : trop vite, trop grand ?

Banques et banquiers en Europe depuis les années 70

Les pays du Maghreb regardent-ils vers l’Europe ?

Les visages du syndicalisme en Europe Occidentale depuis les années 1960

Faut-il sauver le petit commerce (France et Europe, années 1950 à nos jours) ?

Les Européens et l’économie de l’Asie-Pacifique depuis les années 1950

Les frontières de l’Europe depuis les années 1950

La Turquie, « à la porte » de l’Europe ?

L’Europe a-t ‘elle encore une capacité militaire ?

Les transports dans l’Union Européenne depuis les années 1980

Les Eurosceptiques

Faut-il sauver le petit commerce en France et en Europe ?

La fascination pour les révolutions hors d’Europe au XXème.

L’Euro, monnaie mondiale

 

La France, épicerie fine du monde ?

Le Grand Paris : une idée déjà ancienne ?

La France et son univers culturel : repli et prétentions depuis les années 1950

L’industrie du luxe et l’image de la France

Qui aménage le territoire français ?

Portrait et rôle des PME-PMI françaises depuis les années 1960

La France et l’OTAN

Le syndicalisme français

Les élites de France : une aristocratie sans renouvellement

La France et son univers culturel : une citadelle assiégée ?

Les énergies en France au XXème siècle : choix politiques et acceptation sociale

Se loger en France depuis 1945

La Françafrique a-t-elle vécu ?

Le couple franco-allemand

L’économie de la France depuis 1960

Les littoraux français : un atout inexploité ?

Gauche française et social-démocratie allemande face à l’économie

L’entreprise publique en France : 1950-2000 Comparez

La francophonie et ses usages

Russie/URSS

Russe et chinois au XXème siècle : face à face ou dos à dos ?

La Russie, une périphérie économique

Les nouveaux riches : Chine, Russie, Golfe…

La Russie est-elle différente de l’Union Soviétique ?

La puissance économique de l’URSS dans les années 1950 et dans les années 1980 : comparez

Lénine : idéologue ou pragmatique en matière économique et sociale

 

Les USA

– Les Etats-Unis deviennent-ils une puissance banale ?

– Frontière américano-mexicaine : un nouveau « mur de la honte »

– Le soft power, un fantasme américain

– Pourquoi les USA veulent –ils nourrir la planète ?

New York symbole de la mondialisation

Les bases militaires américaines dans le monde depuis 1945

La place du Golfe du Mexique dans l’économie nord-américaine depuis les années 1950

États-Unis et libre échange

Les industries culturelles aux Etats-Unis depuis les années 1970

Vieux et nouveau sud aux Etats Unis ?

Les grandes entreprises industrielles aux Etats Unis en 1970 et aujourd’hui

L’industrie des Etats-Unis est-elle tournée vers le Pacifique ?

Israël et les Etats-Unis

Chine, États-Unis : maîtriser l’immensité

Le président des États-Unis est-il l’homme le plus puissant du monde ?

Amérique Latine

– L’Amérique latine peut-elle se débarrasser de ses zones grises ?

– L’Amérique du Sud est-elle brésilienne ?

Le Brésil et l’Amazonie

Le Brésil voit-il trop grand ?

Afrique, MENA et Islam

– L’Afrique dans le piège de la démographie

– L’aide alimentaire en Afrique au XXème siècle

– L’héritage colonial : le fardeau de l’Afrique

– Le Nord de l’Afrique est-il en réalité la Sud de l’Europe ?

– L’Afrique n’est-elle pas capable de se nourrir ?

– Les atouts économiques de l’Afrique

– Les femmes sont-elles l’avenir de l’Afrique ?

Agriculture et environnement : deux enjeux pour sauver l’Afrique ?

Paix et développement en Afrique noire depuis les années 60

L’Afrique en proie aux affrontements religieux depuis les indépendances

– Le Moyen Orient rongé par l’Islamisme ?

– Israël/Palestine, une guerre (presque) de cent ans ?

Les pays du Golfe : une richesse artificielle

L’Islam et ses rapports avec l’économie

La Méditerranée depuis 1950, pont ou fossé ?

Les pays du Maghreb regardent-ils vers l’Europe ?

– Le printemps arabe a-t-il été enterré ?

Asie, Chine, Inde et Japon

– La « voie chinoise » dans les années 1960 et aujourd’hui : comparez

– Inde-Chine : la bataille des géants ?

– Bilan économique des années Deng en Chine

– La Chine peut-elle devenir l’économie dominante de la planète ?

– Les firmes chinoises dans la mondialisation

– La Chine plus que jamais empire du milieu

– L’avenir de la Chine est-il sur la mer ?

Le marché chinois est-il impénétrable ?

Le Japon face à la Chine depuis 20 ans

Chine ouverte vs Chine fermée depuis 1976

Conflits en Mer de Chine

Le rôle du parti communiste en Chine populaire

Les chinois et la conquête de la terre africaine

La Chine et la mer : opportunités passées ou à venir

Le mirage chinois existe-t-il toujours ?

La Chine puissance maritime

Les frontières de la Chine

Que reste-t-il du mirage chinois ?

Pékin, Tokyo et Shangaï

L’Inde « colosse aux pieds d’argile » ?

L’Inde, un « faux » grand ?

– Le Japon peut-il garder une place de leader en Asie de l’Est

Corée du Sud-Japon : les voies de la réconciliation

Le Japon, un acteur mondial ?

Le Japon et l’Occident au XXème siècle

– L’environnement en Asie : de la destruction à la protection au 21ème siècle ?

L’Asie centrale dans le grand jeu mondial

Les enjeux environnementaux en Asie au XXIème siècle

Guerres, Conflits et nouvelles menaces

– Les militaires et le pouvoir dans les pays en développement

– La guerre froide : un accélérateur de progrès

– La guerre du savoir, un affrontement décisif dans l’avenir ?

La guerre froide : facteur de progrès ou de stagnation ?

La Guerre Froide, l’économie au service de la géopolitique ?

La Mondialisation et ses enjeux

– L’Etat-Providence a-t-il un avenir ?

– Le vin et la mondialisation

– Les énergies renouvelables peuvent-elles détrôner le charbon ?

– L’Etat est-il victime du transnational ?

– La mobilité dans le monde

– L’Etat acteur économique : une idée d’avenir ?

– Les épidémies comme témoignage de la mondialisation ?

– Les riches mangent –ils dans la main des pauvres ?

– Quelle souveraineté économique dans la mondialisation

– Marché du carbone, taxe carbone : solutions impossibles ?

– L’industrialisation creuse t’elle les inégalités dans le monde ?

– La pauvreté en 1900, 1950 et aujourd’hui dans les pays développés

– Que reste-t-il des empires coloniaux ?

– Les mers et l’Energie : nouvel espace et conquêtes

– La culture est-elle un marché ?

– L’océan indien est-il stratégique ?

– Salaires et rentes dans les économies occidentales depuis 1914

– Le développement durable, nécessité mondiale

– L’humanité est-elle condamnée à vivre dans les villes

– Les migrants, victimes de la mondialisation

– Les transports, un enjeu de développement durable (pays développés)

– L’économie solidaire existe-t-elle ?

– Les bidonvilles : mode d’habitation fatal ou transitoire

– Les migrations Nord-Sud

– La mondialisation peut-elle servir le local ?

– Peut-on se passer des banques et des banquiers ?

– La conquête spatiale a-t-elle un avenir ?

– Les pays du Nord, « obnubilés » par les risques ?

– La ville africaine : moteur ou frein au développement ?

Cartels et mondialisation

Espaces gagnants, espaces perdants de la mondialisation depuis les années 1960

Le rôle des organisations internationales dans les pays en voie de développement depuis les années 1960

Les jeux olympiques, une bonne affaire ?

Les migrations internationales depuis la fin du XXème siècle

Chemins de fer et désenchantement économique

L’économie de la connaissance génère-t ’elle de nouvelles inégalités ?

Les « géants » d’Internet

L’Occident, l’Orient et les droits des femmes depuis les années 1960

Les dépressions au 20ème siècle : années 30, années 70

« Le consommateur, le consomm’acteur »

Comment augmenter la productivité (XXème siècle) ?

Pourquoi l’industrie du luxe se porte-t-elle bien ?

Les années folles étaient-elles vraiment folles ?

Empires coloniaux et hiérarchie des nations avant 1939

A quoi sert l’UNESCO ?

Le e-learning

Le nucléaire est-il une énergie d’avenir ?

Le monde de la contrefaçon et le monde du luxe au 20ème siècle

La démographie enjeu géographique, enjeu politique

L’Arctique, nouvel espace de conquête ?

L’économie informelle, une réalité structurante ?

Le cyberespace nouvel enjeu géopolitique ?

Les multinationales définissent-elles les règles de la mondialisation ?

Internet et les révolutions commerciales

Le retour de l’idée de nationalisation

Le micro-crédit, voie d’avenir ?

La pêche mondiale à l’épreuve du développement durable

Quand le bâtiment va, tout va ?

La forêt, menacée ou préservée ?

Le commerce équitable

Le réchauffement climatique et ses conséquences économiques

La financiarisation de l’économie : salutaire ou suicidaire ?

La Vatican, un réel pouvoir ?

Le « local » ennemi du « mondial » dans la seconde moitié du XXème siècle

La grève a-t-elle un avenir (seconde moitié du XXème siècle à nos jours)

Etre global et local à la fois

Les années 1920 dans le monde occidental : quels déséquilibres ?

Les femmes de plus en plus libres : une vision occidentale ?

Tourisme de masse vs tourisme d’élite

La prolifération nucléaire : qui est responsable ?

Le charbon a-t-il un avenir ?

1968 : une péripétie ?

L’eau, une ressource plus importante que le pétrole

Qu’est-ce qu’un lobby ?

La précarité dans les pays riches

Les jeux olympiques depuis 1936 : une affaire de propagande ?

Qui a réussi sa décolonisation ?

Paradis fiscaux et centres financiers off-shore dans le monde depuis les années 60

L’émigration et les villes de l’hémisphère Sud

L’aménagement du territoire : une vieille lubie ?

Penser l’expérience communiste 20 ans après

A qui profite la rente pétrolière depuis les années 70

La politique industrielle a-t-elle-vécu ?

L’espionnage économique est-il une réalité ?

Les grandes crises économiques sont-elles prévisibles ?

L’instabilité des cours des matières premières depuis les années 1960

Automobile et environnement

Le FMI, pompier ou pyromane ?

La surexploitation des océans

L’inflation a-t-elle du bon ?

Les pandémies depuis les années 1950

Monopole, duopole, oligopole : exemples au choix

La conquête spatiale a-t-elle un avenir ?

Les visages du syndicalisme depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui

Le riche de la fin du XIXème siècle à aujourd’hui

Le gaz a-t-il le même destin que le pétrole ?

Des femmes de plus en plus libres: une vision occidentale?

La prolifération nucléaire : qui est responsable ?

Qu’est-ce qu’un lobby ?

Le capitalisme est-il un allié de la démocratie ?

LE TRIPTYQUE

Extrait du rapport du jury 2014 :

« Le triptyque offre aux candidats la possibilité de manifester la qualité de leur réflexion. Les trois moments de l’épreuve (convaincant, répondant, observateur) permettent aux examinateurs d’apprécier comment les candidats élaborent leur argumentation dans une situation d’interaction.

Complémentairement aux qualités intellectuelles indispensables, l’épreuve permet de manifester des qualités personnelles d’engagement, de sincérité et d’autonomie. Elle explicite comment les candidats réfléchissent et travaillent avec autrui.

L’écoute, l’intégration des idées d’autrui (sans soumission servile, mais sans opposition de principe), la créativité, l’originalité sont des qualités indispensables pour le parcours que l’école HEC propose à ses étudiants et pour leur vie professionnelle future. Au fond ce que l’on attend, et que l’on analyse à travers le prisme des trois temps de l’épreuve, c’est une compréhension intellectuelle des enjeux de notre temps, c’est une écoute responsable gage d’une pensée ouverte et autonome, et c’est l’intelligence des situations mettant en confrontation différents acteurs autour d’une réflexion commune.

Avec la mise en perspective des trois facettes de l’épreuve, avec ce mécanisme qui permet de « révéler» (au sens photographique) les qualités et les faiblesses des candidats, on peut affirmer que l’épreuve remplit bien son rôle et qu’elle est de mieux en mieux comprise par les candidats.

Les sujets proposés, renouvelés chaque année, dont quelques exemples sont donnés à la fin de ce rapport, sont choisis en raison de leur caractère problématique que les candidats doivent interroger : ni opposition dichotomique brutale (pour ou contre la mondialisation ?) ni formulation platement assertive (la mondialisation se justifie pour des raisons économiques) mais l’ouverture d’une réflexion possible, argumentée, contradictoire (Faut-il craindre la mondialisation ?).

Une épreuve de mieux en mieux comprise, des enjeux et des objectifs clarifiés dans la tête des candidats et de ceux qui participent à leur formation. Il faut cependant pour aider les futurs candidats reprendre les principaux travers constatés lors de la session 2014. Le défaut majeur (tant pour le convaincant que pour le répondant, mais aussi pour l’observateur, témoin passif et souvent soumis du débat), reste, depuis plusieurs années, l’absence de questionnement du sens du sujet.

On ne saurait trop répéter aux candidats que la première question à se poser quand on leur propose un sujet est toujours : pourquoi ce sujet, quel intérêt y a-t-il à me confronter à cette question ?

Plus précisément, on peut noter les faiblesses suivantes :

En position de convaincant :

  1. Une lecture partielle et incomplète du sujet, une définition imprécise des termes et de la problématique proposée ainsi qu’une absence de recul,
  2. Un choix de position relevant du goût, de l’aléa ou de l’opportunité et non de réflexions, de valeurs ou de principes. De plus en plus de candidats considèrent, à tort, que toute « position » est possible dès lors qu’elle est affirmée.
  3. Un plan souvent « convenu » en trois points (+ de 80% des exposés). Les trois points sont parfois sans lien, sans cohérence (il faut trois points, un point c’est tout, pensent à tort beaucoup de candidats !)
  4. Un manque de rigueur et de précision dans la structure de l’exposé ou dans la forme. Conseillons, à cet égard, aux candidats d’utiliser au mieux le temps court (4 minutes) de l’exposé (court, mais affreusement long pour certains qui s’arrêtent après deux minutes à peine) en évitant, au début de l’exposé, de faire une annonce de plan déjà très explicite qui fait redondance avec l’exposé proprement dit, qui parfois n’apporte rien ensuite.
  5. Annoncer 2 ou 3 points et les aborder immédiatement et clairement pour la formulation est suffisant.
  6. Le temps proposé pour l’exposé est de 4 minutes : cela signifie que le critère de gestion du temps est un élément logique de l’appréciation. Si l’exposé est un peu court, mais cohérent, structuré, riche, le candidat ne sera pas pénalisé. Si le candidat poursuit au-delà de 4 minutes, il sera arrêté par le jury sans pouvoir conclure et son évaluation s’en trouvera minorée.

En position de répondant :

  1. Un manque de recul, d’envergure, d’imagination, d’originalité.
  2. Un choix « par principe » de la position inverse de celle défendue par le convaincant sans expliciter ce qui fonde ce choix (raisonnement, lecture historique et théorique, principes ou valeurs personnels),
  3. Une volonté affichée de façon un peu systématique et artificielle d’établir en fin d’épreuve une position commune qualifiée de « consensus »,
  4. La répétition des positions déjà évoquées au moment de la conclusion sans synthèse réelle,
  5. Il faut conseiller au candidat de commencer par réfléchir avant de s’engager sans discernement dans le débat, lequel ne peut se réduire à une interrogation du convaincant : le répondant n’est pas un journaliste qui vient recueillir les réflexions de l’exposant. Il doit se situer lui-même dans le débat et développer une pensée structurée et autonome qui peut prolonger celle du convaincant ou s’en départir selon les hypothèses proposées et justifiées par l’un et l’autre.

En position d’observateur :

  1. Trop de généralités, trop d’hésitations,
  2. La recherche systématique des contradictions supposément exprimées par les candidats,
  3. Un fréquent manque de discernement et une lecture souvent réductrice orientée sur des questions de forme (l’expression de qualités telles que la modestie, l’humilité, voire la politesse est souvent considérée comme un signe de faiblesse),
  4. Une évaluation du débat souvent centrée sur l’obsession d’avoir obtenu ou non un consensus,
  5. Il faut conseiller au candidat en position d’observateur d’aller à l’essentiel :

– Que s’est-il passé dans ce débat ?

– Quelles sont les contributions respectives du convaincant et du répondant ?

– Y a-t-il ou n’y a-t-il pas de progression, d’avancée et de résultat à la fin du débat ?

– Comment qualifier les performances et les comportements des candidats et les relations qu’ils ont établies pendant la discussion ?

Distance, compréhension des paradoxes, humour restent des qualités appréciées des examinateurs…mais sont assez rares. La maîtrise incertaine de la langue conjuguée à une insuffisante réflexion met en péril de nombreux candidats. Quelques exemples de débat permettent d’illustrer cette situation :

  • « Un fils est un créancier donné par la nature » (Stendhal) ne peut être traité comme l’affirmation de la dette des enfants envers leurs parents ! Les candidats n’ont pas encore la compréhension fine des bilans des entreprises mais on peut attendre qu’ils ne confondent pas la dette et la créance. L’erreur souvent commise en position de convaincant est généralement acceptée sans hésitation tant par le répondant que par les observateurs : ce n’est que lorsque l’examinateur mentionne, par exemple, les créanciers de la Grèce que les candidats comprennent (enfin !) que le créancier n’est pas celui qui doit mais celui à qui l’on doit. C’est toute la richesse contre-intuitive de l’affirmation de Stendhal qui fait l’intérêt du sujet proposé.
  • Le sujet « entreprendre suppose-t-il une bonne dose d’inconscience ?» ne peut être traité à partir de l’assertion consistant à établir que l’inconscience, c’est l’insouciance et que ce sont les insouciants qui font les bons entrepreneurs !
  • « La science est le mythe des sociétés modernes, qu’en pensez-vous ? » ne peut se limiter à un développement sur le fait que le mythe est une fable en ignorant toute perspective sociale et toute dimension fondatrice.
  • « N’injurie pas un plus âgé que toi car il a vu la lumière divine avant toi, selon la sagesse de l’Égypte ancienne » ne peut s’envisager comme l’organisation de la prise en charge des personnes âgées.
  • « L’Allemagne est un pays que je n’aimerais pas avoir pour voisin, disait Conrad Adenauer » ne peut être traité sans mentionner l’auteur de la citation qui lui donne une dimension ironique mais surtout une dimension volontariste sur la puissance de l’Allemagne et ses perspectives dès les années 1960.
  • « Faut-il surtout craindre les concurrents qui n’existent pas encore ? » ne peut être traité à partir de l’analyse du sentiment de crainte ou de peur en ignorant la dimension clé de l’émergence de nouveaux acteurs économiques dans un contexte d’innovation.
  • « L’altruiste est un égoïste raisonnable selon Rémy de Gourmont » ne peut être traité à partir de l’assertion que l’altruiste est celui qui est en relation avec les autres et est ouvert aux réseaux sociaux.

Nous ne nous livrerons pas à l’exercice du bêtisier, inutilement blessant pour les candidats, mais constatons simplement, que, bien que le triptyque ne soit pas une épreuve d’histoire, il est assez singulier d’entendre que le principal mérite de Napoléon a été de chasser tous les tyrans d’Europe ou que l’époque de Blaise Pascal est celle du libertinage.

Les candidats manifestent, à juste titre, un fort intérêt pour les propositions concrètes et se défient, tout aussi justement, des considérations abstraites. L’ennui, c’est que pour beaucoup d’entre eux, concret s’assimile à prosaïque, à ce qui se passe entre nous ici et maintenant, sans recul, ni élaboration et qu’abstrait est le terme employé pour théorique et conceptuel !

Certains candidats se plaignent des citations de leurs camarades car elles renvoient à des situations historiques, donc dépassées !

Constatons pour conclure que de très nombreux candidats font preuve de qualités remarquables (dûment constatées par des notes exceptionnelles) dans les trois composantes de l’épreuve :

  • Des convaincants réalistes, stratèges, assumant leur analyse et leur approche avec honnêteté, s’exprimant avec clarté et rigueur,
  • Des répondants faisant preuve d’écoute et de tolérance, vifs, capables de sérier les problèmes et de réagir positivement à des propositions. Qu’un candidat, qui ne connaît pas le sujet quand il entre en salle d’examen, après avoir « subi » un exposé vide d’à peine trois minutes sur le sujet « Les absents ont toujours tort … de revenir » soit capable d’aborder les différentes dimensions de l’affirmation en les illustrant par la référence au colonel Chabert, à Ulysse et aux tentatives ratées ou réussies de certains hommes politiques en présentant sa réflexion avec clarté et pertinence ne peut qu’impressionner favorablement les examinateurs. Ajoutons dans le cas mentionné une tentative d’associer un convaincant médiocre à la réflexion sur le thème proposé sans condescendance ni suffisance.
  • Des observateurs lucides, attentifs à ce qui est dit (mais aussi à ce qui est implicite dans les argumentations) capables d’analyser un débat et d’en faire la synthèse avec finesse et respect.
  • Les notes s’échelonnent de 5 à 20. »

Exemples de sujets :

L’abeille brusque-t-elle le jasmin ?

L’adolescence est l’âge où les enfants commencent à répondre eux-mêmes aux questions qu’ils posent. Qu’en pensez-vous ?

Un fils est un créancier donné par la nature, dit Stendhal dans Lucien Leuwen. Qu’en pensez-vous ?

Est-ce un progrès si un cannibale se sert d’une fourchette ?

C’est ce que nous pensons déjà connaître qui nous empêche souvent d’apprendre, selon Claude Bernard. Qu’en pensez-vous ?

Changement d’herbage réjouit les veaux, dit un proverbe français. Qu’en pensez-vous?

La méthode, c’est le chemin une fois qu’on l’a parcouru. Qu’en pensez-vous?

Le président des Etats-Unis Harry Truman disait qu’il y a récession quand votre voisin perd son travail, dépression quand vous perdez le vôtre. Qu’en pensez-vous ?

Les tests d’intelligence mesurent-ils l’intelligence ou l’aptitude à passer des tests ?

Si l’on veut gagner sa vie, il faut travailler. Si l’on veut devenir riche, il faut trouver autre chose. Que pensez-vous de cette affirmation ?

La loi du net est-elle la loi de la jungle ?

Peut-on s’affranchir du passé ?

Y a-t-il une éthique des affaires ?

La gratuité est-elle rentable ?

Nos sociétés modernes ont-elles encore besoin de livres ?

Faut-il pratiquer une discrimination positive ?

Le développement durable est-il une mode ?

Y a-t-il un management au féminin ?

Faut-il s’en remettre à l’opinion ?

« Indulgence envers le loup est injustice envers le mouton » selon un proverbe scandinave. Qu’en pensez-vous ?

Le clonage va-t-il s’imposer ?

L’école joue-t-elle encore un rôle de promotion sociale ?

Le nucléaire : une technologie comme les autres ?

Les séries remplacent-elles le cinéma ?

Le salariat a-t-il un avenir au 21ème siècle ?

Peut-on faire de la politique sans être machiavélique ?

Le vrai bonheur coûte peu. Qu’en pensez-vous?

Vie privée, vie publique : y a-t-il une frontière ?

Faut-il plafonner les rémunérations ?

La presse est-elle objective ?

La Culture Générale (Culture et Sciences Humaines)

Extrait du rapport du jury 2014 :

« Le jury constate avec satisfaction que la très grande majorité des candidats maîtrise la forme attendue de l’épreuve : le sujet est analysé, il y a une introduction, un développement articulé en deux ou trois parties, une conclusion, l’exposé n’est pas trop court…

Il a pu entendre cette année quelques très bons exposés sur des sujets tels que « La marge », « La morale de l’histoire », ou « L’infini ». Certains candidats ont une capacité à exposer clairement et avec élégance leur pensée, à nourrir utilement leur propos d’exemples littéraires ou artistiques réellement connus.

La deuxième partie de l’épreuve consiste en un entretien : les questions posées par le jury ne sont pas faites pour mettre en difficulté le candidat mais pour faire préciser, prolonger ou rétablir des références données et pour permettre de développer des points non aperçus dans l’exposé ou de rectifier des erreurs ou des contresens. Elles doivent être saisies comme une chance d’améliorer et de clarifier la présentation.

Quelques recommandations :

– Le sujet proposé doit être traité pour lui-même, et non comme un prétexte pour aligner n’importe quelle fiche préfabriquée et pour multiplier des références hors de propos. Le jury exige la cohérence et la pertinence du développement proposé.

– Dans l’examen du sujet, on évitera le mot à mot aveugle qui mène fréquemment à des contresens : le sujet « Je lis dans l’avenir la raison du présent » n’implique pas une problématique sur « la rationalité qui ne peut pas tout expliquer ». Certains candidats n’aperçoivent pas du tout l’aspect éventuellement paradoxal ou polysémique de certains sujets, ou l’aspect provocateur de certaines citations qui peuvent inviter à la contradiction. Il faut prendre le temps d’apprécier la tournure du sujet, de déceler ses implications et d’évaluer ses tenants et ses aboutissants. La culture doit s’accompagner d’une pensée critique.

– Il s’agit d’une épreuve intitulée « Culture et sciences humaines » pour laquelle le jury attend que les candidats aient un minimum de culture dans différents domaines, de la peinture au cinéma, en passant par la philosophie, la philosophie politique, l’histoire, l’histoire des sciences dont les sciences humaines et sociales, la littérature. On s’étonne parfois de l’effondrement de toute perspective historique (auteurs ou événement situés aléatoirement dans les siècles : Molière au 19e, Balzac au 16e, Socrate au 19e !).

– Il convient d’éviter les exemples rebattus qui ne renvoient à aucune lecture réelle (« Proust ? Ah oui, la madeleine ») ou servent de passe-partout sur n’importe quel sujet. La caverne platonicienne ou Les Ambassadeurs d’Holbein n’ont pas une valeur d’illustration universelle, pas plus que Le voyageur contemplant une mer de nuage de Friedrich.

– Les candidats doivent faire attention à la correction de l’expression et éviter des fautes fréquentes relevant du discours journalistique ou incontrôlé (« au final », « le ressenti », « basé sur », le « vivre-ensemble », confusion de l’interrogation directe et indirecte…). La maîtrise de la langue est une compétence requise, elle permet d’éviter par exemple de transformer « La vanité de la culture » en un sujet sur la culture vaniteuse, ou d’ignorer le sens du couple « La lettre et l’esprit ». »

Quelques sujets

« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux »

« L’art est constamment au-dessous de la nature, surtout lorsqu’il cherche à l’embellir »

« La bêtise est de conclure »

« C’est dramatique »

« La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas. »

« Si Dieu nous a fait à son image, nous le lui avons bien rendu »

« La peur, base de toute société»

« La poésie est une hésitation prolongée entre le son et le sens»

« Qui veut se connaître, qu’il ouvre un livre.»

« Rien de nouveau sous le soleil»

«Savoir, c’est pouvoir»

«L’art de plaire est souvent l’art de tromper»

«Il est plus beau de connaître quelque chose de tout que tout d’une chose»

« Si Dieu nous a fait à son image, nous le lui avons bien rendu»

« Ce qui est le meilleur dans le nouveau est ce qui répond à un désir ancien »

« Connais-toi toi-même »

« Contre qui luttons-nous jamais sinon contre notre double ? »

« Deux dangers ne cessent de menacer le monde : l’ordre et le désordre. »

« Il n´y a pas de beau sujet d´art. Yvetot vaut Constantinople. »

« Il y a de belles choses qui ont plus d’éclat quand elles demeurent imparfaites que quand elles sont trop achevées. »

« Je ne puis m’écrire »

« Jouets d’enfant, les opinions humaines. »

« L’animal nous dit quelque chose de nous-mêmes. »

« L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître »

« L’homme étouffe dans l’homme »

« La mort enlève tout sérieux à la vie. »

La marge

La contrainte

La lettre et l’esprit

La morale de l’histoire

La mauvaise volonté

Pourquoi pardonner ?

Le menteur

Qu’est-ce qu’un citoyen ?

La dernière minute

Penser, classer

La proposition

La fiction et le mensonge

La forêt

La fuite

Le dogmatisme

La honte

Peut-on se passer de méthode ?

Qu’est-ce qu’un grand homme ?

Cinéma et roman

Comparaison n’est pas raison

Dans quelle mesure le lecteur est-il libre ?

L’honneur

L’idée de Providence

L’imparfait

L’imprimerie

L’indicible

L’influence

L’inspiration

L’intellectuel

La responsabilité de l’écrivain

Le bonheur peut-il se définir ?

Le geste et la parole

Le passé existe-t-il en dehors de la représentation que nous en avons ?

Y a-t-il des questions sans réponse ?

Ezékiel SEDAMINOU

Major-Prépa