Cette semaine, nous apprenions par l’intermédiaire de la DAC (Direction des Admissions et Concours, qui pilote le concours BCE) qu’en 2023, les littéraires bénéficieraient désormais d’un concours à part et qui rassemblent au total neuf écoles de management : AUDENCIA, BSB, EDHEC Business School, emlyon business school, Grenoble Ecole de Management, ICN Business School, Institut Mines-Télécom Business School, SKEMA Business School et TBS Education.

Pour comprendre ce que cela va concrètement changer pour les Khâgneux qui souhaitent rejoindre une école de management après leur CPGE, nous avons interrogé Hugues Contant, responsable des admissions à l’EDHEC Business School et directeur des concours pour le Programme Grande École.

Pourquoi l’EDHEC et les huit autres écoles de la BCE qui rejoignent ce concours ont-elles souhaité sa création ?

Il faut d’abord comprendre que le concours 2023, qui sera le premier impacté par la réforme de la prépa ECG, a été pour les écoles de management l’occasion de remettre à plat de nombreux sujets : nature des épreuves, coefficients, ouverture sociale dans le recrutement, etc.

Parmi ces différents sujets, nous étions nombreux à penser que nous ne recrutions pas les candidats issues des filières littéraires (BEL et B/L) efficacement : le concours tel qu’aujourd’hui présentait à notre sens deux limites majeures. Un manque de lisibilité pour ces candidats d’abord, moins au fait de nos règles que les candidats de la filière économique et commerciale, et qui n’estimaient de fait pas réellement leurs chances d’être admis dans nos écoles.

Un manque d’équité ensuite, dans la mesure où ces derniers étaient moins préparées aux spécificités des épreuves communes avec les prépas EC. Les épreuves de langues étant remaniées à partir 2023, elles seront moins proches de celles des ENS (avec la minoration de la partie traduction et l’instauration d’un résumé analytique) : ce déséquilibre allait donc devenir encore plus important.

Qu’est-ce que cela va changer pour les étudiants des voies littéraires ?

Concrètement, nous avons jugé opportun de créer un concours propre aux filières littéraires : les épreuves restent a priori identiques, avec un mix entre celles propres à la BCE et celles de l’ENS. Simplement, ce concours met fin à l’interclassement. En d’autres termes, les étudiants en BEL et B/L auront des places au sein de nos écoles qui leur seront réservées, tandis qu’autrefois leur proportion au sein de nos promotions pouvaient varier d’une année à l’autre, au gré de l’interclassement avec les filières économiques et commerciales.

Cela met donc sur un pied d’égalité tous les candidats, puisque les littéraires seront notés à part pour les épreuves communes auxquelles ils sont moins préparés que les prépas éco.

Pourquoi ce concours à part ne concerne que neuf des écoles de la BCE ?

Les écoles qui prennent part à ce dispositif sont celles qui recrutent un nombre significatif de ces étudiants, à l’exception de HEC, ESSEC et ESCP. Les Parisiennes ont probablement jugé que le système actuel leur convenait, et n’ont donc pas souhaité nous rejoindre pour le moment. Nous espérons néanmoins qu’elles intégreront à terme le concours afin de gagner encore davantage en lisibilité.

À noter donc que pour les écoles hors de ce concours, les modalités de recrutement pour les profils littéraires demeurent identiques (c’est-à-dire avec l’interclassement).

Ce concours a-t-il pour objectif d’augmenter le nombre d’étudiants littéraires au sein de vos écoles ?

Les étudiants issus des prépas BEL et B/L sont des profils que nous apprécions beaucoup, car ils ont dans leur bagage des compétences différentes de celles des prépas EC ou des AST. Chaque école ouvre pour le moment quelques dizaines de places (ce sera probablement 25 pour l’EDHEC), à des niveaux à peu près conformes – voire légèrement supérieurs – aux effectifs que nous intégrons habituellement. Néanmoins, à terme, nous envisageons une augmentation des places destinées à ces candidats.

Lire aussi : la baisse des effectifs de la prépa économique et commerciale et le problème des mathématiques

Les coefficients 2023 des épreuves littéraires (B/L et BEL)

NB : ces coefficients sont encore susceptibles d’évoluer d’ici 2023.

coefficients 2023 littéraire