camping centre d'examen

Suite aux annonces d’Emmanuel Macron ce mercredi 31 mars, les concours BCE et Ecricome ont conjointement décidé de se rapprocher de campings et villages vacances afin de désengorger les centres d’examen des épreuves écrites. Selon nos informations, ce sont quelque 200 de ces établissements répartis dans tout le pays qui vont accueillir près de 3000 candidats au total.

Un dispositif déjà éprouvé… outre-mer !

Faut-il le rappeler, la perspective de passer ses concours dans des villages vacances n’est pas nouvelle. Nombre de candidats ultra-marins ont fait et feront cette expérience insolite des concours, dans la mesure où le décalage horaire les oblige à composer en décalé par rapport à leurs camarades de métropole. Dès lors, le huis-clos permis par ces lieux normalement réservés à la détente s’avère le moyen le plus efficace de préserver l’équité entre tous les candidats.

Cette année donc, les candidats métropolitains vont être nombreux à passer les épreuves dans des conditions similaires… ou presque.

Une décision de dernière minute

En effet, ce revirement de situation imprévu oblige les campings qui se sont portés volontaires à accueillir les étudiants dans des conditions assez dantesques. « Comme Ecricome commence dans à peine plus de deux semaines, nous allons devoir improviser ! » ironise Pierre Garcia, responsable du camping des Cris Khôme situé à Aix-la-Rivière.

« Chaque étudiant pourra composer dans un bungalow ou une tente qui seront fermés jusqu’à ce que l’épreuve se termine. Le maitre nageur de mon établissement s’est porté volontaire pour passer entre les habitations et libérer quelques minutes ceux et celles qui souhaiteraient passer au petit coin. Nous n’avons par ailleurs proposé que nos tentes 3 étoiles, tout aussi confortables que nos bungalows, afin de ne pas rompre l’égalité entre les étudiants ».

Point positif pour les étudiants qui vont devoir passer leurs concours dans ces conditions : les espaces communs seront mis à disposition des candidats entre l’épreuve du matin et du soir, ainsi qu’en fin de journée : « La piscine, le billard et la salle télé seront accessibles sans surcoût pour les étudiants. Nous avons même activé le chauffage de la piscine pour leur permettre de profiter pleinement de nos infrastructures malgré les températures encore un peu fraîches ! » s’enthousiasme Monsieur Garcia. Ces installations seront accessibles après 19h, heure du couvre-feu national.

Un véritable bol d’oxygène pour les opérateurs de campings !

Du côté des opérateurs nationaux de campings, cette nouvelle constitue une véritable bouffée d’air frais. Depuis 13 mois, ces derniers souffrent de la pandémie de coronavirus et affichent des taux de remplissage mitigés.

Pierre Parcs, membre du conseil d’administration du Groupe Club Med le confirme : « La venue dans nos villages-vacances de près de 1300 étudiants de prépas leur permettra de découvrir le confort de ce type d’installation. Notre objectif est clair : leur donner envie à terme de séjourner au sein de nos nombreux centres après leurs épreuves… et si possible toute leur vie ! Ce sont des CSP++ en puissance, nous ne pouvons pas ignorer leur futur fort pouvoir d’achat. […] Nous allons même proposer aux étudiants les plus enthousiastes des jobs d’été pour qu’ils puissent subvenir plus facilement à leurs besoins. » Une offre bienvenue à l’heure où les frais de scolarité des écoles de commerce sont plus élevés que jamais…

Quelle répartition pour les candidats ?

Les campings dans lesquels les candidats seront affectés dépendront du rang de l’étudiant au sein de sa classe. Si les étudiants les mieux classés peuvent s’attendre à être affectés dans les centres les plus prisés près de la Méditerranée ou près du Pays basque, d’autres n’auront pas le choix.

Parmi les destinations les plus redoutées figurent les campings du nord-est de la France, tel que celui de Bogny-sur-Meuse, ainsi que ceux des régions de la diagonale du vide, à l’instar de celui de Saint-Maurice-les-Brousses, près de Limoges. Pour Alexandre, avant-dernier de sa prépa parisienne qui craint d’y être affecté, l’objectif est clair « Je vais vendre la beauté de la Haute-Vienne en faisant croire que mes grands-parents y habitent. De la sorte, mes camarades qui ne connaissent pas la région auront envie de s’y rendre. J’espère vraiment trouver une place dans un endroit plus sympa ! »

Malins ces étudiants de prépas prêts à tout pour réussir…

Un dispositif pérennisé pour les oraux ?

Si l’expérience est concluante, les écoles n’excluent pas que ces lieux pourraient être également utilisés pour l’accueil admissible des candidats : « Ce sera toujours mieux que les campus qui sont bien trop petits pour permettre le respect des distanciations sociales pendant les oraux » estime un directeur d’école. « Et puis ce sera toujours moins anxiogène pour les candidats. Nos équipes d’admisseurs essaient tant bien que mal de les faire se sentir en vacances pour qu’ils oublient l’enjeu des épreuves. Là, au moins, ils le seront vraiment en vacances ! ».

Même enthousiasme justement du côté des équipes d’admisseurs que nous avons pu interroger : « ce qui est génial si cette hypothèse est confirmée, c’est qu’on pourra beaucoup mieux repérer les lieux pour le Week-End d’Intégration de septembre » confirme Fabien, qui vient d’être nommé président du BDE dans une école du top 10.