Depuis quelques semaines maintenant, la crise sanitaire liée au Covid-19 qui secoue actuellement la planète a entraîné l’annulation ou le report de nombreux événements en tout genre, des Jeux Olympiques aux festivités pour l’anniversaire de l’Empereur du Japon en passant par VivaTech, le Salon du Livre ou de l’Automobile.

En France, la tenue des examens et des concours nationaux est aussi fortement perturbée. Le petit monde de la prépa économique et commerciale ne déroge certainement pas à la règle. Après avoir acté la décision d’annuler les oraux la semaine dernière, l’ensemble des écoles de commerce post-prépa, affiliées aux concours Ecricome et BCE, ont pris une autre décision aussi radicale qu’inattendue : l’annulation pure et simple des écrits, finalement remplacés par un tirage au sort pour décider des affectations.

Une décision « regrettable mais inévitable »

Ce mercredi 1er avril, les Directeurs Généraux des Grandes Ecoles de commerce post-prépa se sont donc réunis par visioconférence sur Zoom afin d’entériner la suppression de l’ensemble des épreuves écrites.

En cause bien sûr, la situation sanitaire encore incertaine qui compromet la bonne tenue de celles-ci : « Avec le confinement qui se prolonge, nous n’étions pas en mesure d’assurer que les écrits auraient bel et bien lieu en mai ou en juin. » nous confie l’un de ces dirigeants de business school. « Comme moi, beaucoup de DG ont déjà booké leurs vacances – bien méritées au vu des circonstances actuelles – fin juillet, comme d’habitude. Pour ma part, j’irai passer du temps dans le Périgord, au sein de ma belle famille. Il nous aurait été impossible de partir tranquilles si la question des admissions n’était toujours pas réglée à cette date. De toute manière, même si les écrits se tenaient effectivement fin juin ou début juillet, corriger quelques dizaines de milliers de copies prend forcément du temps » précise l’un de ses homologues que nous avons également interrogé.

Le recours a un classement sur la base de l’ordre alphabétique d’abord envisagé

Les oraux annulés, les écrits écartés d’un revers de main, les écoles ont dû s’accorder sur un procédé juste et impartial pour répartir les quelque 10 000 préparationnaires qui aspirent à intégrer l’une d’entre elles en septembre : « Au début, on a tout simplement pensé à trier par ordre alphabétique les noms de famille : les A choisissent en premier, puis les B, et ainsi de suite. L’idée était plutôt séduisante sur le papier mais supposait deux problèmes. D’abord, le choix de commencer par le début de l’alphabet était tout à fait arbitraire : pourquoi ne pas plutôt débuter par Z comme le suggérait certains, en particulier l’un de mes confrères dont la fille devait passer les concours cette année et dont le patronyme s’avérait être fort peu avantageux dans une telle perspective ? » raconte un autre DG.

La seconde raison était d’ordre plus pragmatique ; une Directrice Générale nous explique « [que] cela aurait été un vrai bazar pour faire l’appel dans les salles de classe : on se serait retrouvé avec des cohortes d’étudiants dotés de nom de famille soit proches, soit carrément identiques. Cette situation aurait engendré des problèmes de gestion considérables pour nos administrations… Imaginez appeler à la suite des étudiants en DuponT, DuponD, DuranD, DuranT, etc. On aurait manqué cruellement de diversité dans les salles de classe. »

Le tirage au sort, seule alternative pour répartir les candidats dans les différentes écoles

Très vite donc, la décision de tirer au sort les places permettant de choisir son école a emporté l’adhésion de l’ensemble des responsables d’écoles : « Bien que forcément un peu rude pour des candidats qui se sont durement préparés pendant deux ou trois ans aux échéances des concours, la mise en place de cette technique de sélection inédite a le mérite d’assurer une équité totale entre les étudiants, en plus d’être relativement facile à mettre en place » précise un de nos interlocuteurs.

« Les étudiants de prépa qui sont parvenus au terme de leur seconde année ont tous la tête bien faite, et les différences de niveau entre eux sont finalement assez minimes. De toute manière, les concours comportent aussi une part d’aléatoire considérable : résistance inégale des candidats face au stress, aisance variable sur les sujets proposés, appréciations forcément subjectives des correcteurs… Finalement, ce millésime 2020 pourrait bien offrir une répartition plus pertinente que celle qui résulte habituellement des épreuves de concours « classiques ». Si cette année l’expérience est probante, elle pourrait être pérennisée dès l’année prochaine, crise sanitaire ou pas ! » ajoute ce même directeur avec enthousiasme.

Néanmoins, afin de garder une certaine continuité entre les épreuves écrites et ce nouveau processus de sélection, il a été décidé, en accord avec les professeurs de classe préparatoire, que le tirage au sort serait mis en place grâce au logiciel Scilab, bien connu des préparationnaires. Un comité de professeurs de mathématiques a d’ores et déjà été chargé de concevoir l’algorithme SIJAIME qui remplacera les concours cette année.

NB : Bon comme vous pouvez vous en douter, il s’agit bien sûr d’un POISSON D’AVRIL. Si les oraux sont effectivement annulés, ce n’est pas le cas des écrits qui constitueront donc l’unique processus de hiérarchisation des candidats cette année. 

On s’est dit que malgré les circonstances, on pouvait tout de même rire de cette situation pour le moins atypique en ce premier avril. Force à vous pour la suite et bon courage jusqu’aux concours ! Vous trouverez heureusement sur le site des milliers d’articles bien plus pertinents que celui-ci pour vous aider dans votre préparation 😉  

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