finance

Salut à toi, étudiant en prépa ECT ! Aujourd’hui, nous abordons le sujet du financement de l’économie. Sujet transverse dans le programme économie-droit ECT, tes connaissances pourront être remobilisées dans de nombreux autres thèmes du programme. Je te laisse aller consulter cet autre article sur le sujet qui complète ma pensée.

Bonne lecture !

I. Besoins en capitaux et capacités de financement

Parmi les agents économiques, on distingue ceux qui ont des besoins de financement (États et entreprises, pour combler les déficits budgétaires) et ceux qui ont une épargne supérieure à leurs investissements (qui dégagent une capacité de financement, les ménages). 

Or, l’économie nécessite plus de capitaux que l’épargne des ménages n’en fournit => Épargne étrangère + Création monétaire.

A. Capacités de financement des ménages

Déterminants de l’épargne : 

  • selon les classiques, la propension à épargner est une fonction croissance du taux d’intérêt ;
  • Keynes : le niveau d’épargne est déterminé par le revenu courant ;
  • Friedman : le niveau d’épargne est déterminé par le revenu permanent (revenu anticipé par les ménages à long terme) ;
  • le niveau des prix et de la fiscalité : influence le niveau de l’épargne.

B. Besoins de financement des entreprises et de l’État

Décision d’investir : profit, taux d’intérêt, demande anticipée, prix relatifs des facteurs, etc.

Besoin de financement des administrations publiques : un déficit budgétaire qui est expliqué par la récession, l’inflation et les politiques de relance.

II. Typologie des financements

Finance interne (autofinancement) => finance externe – Gurley et Shaw.

  • Finance directe : les agents à capacité de financement rencontrent directement sur un marché les agents à besoin de financement.
  • Finance indirecte : dans laquelle un intermédiaire financier fait « écran » entre agents à besoin et agents à capacité de financement.

Deuxième classification

  • Financement monétaire : financement avec création monétaire.
  • Financement non monétaire : utilisation des capacités de financement => épargne préalable de certains agents, par des agents ayant des besoins de financement.

Classification des banques

Un marché de capitaux : lieu de rencontre entre agents économiques excédant de capitaux et ceux à besoin de financement.

  • Marché financier : les transactions sont effectuées sur des actifs financiers et leurs produits dérivés.
  • Marché monétaire : marché informel, les institutions financières placent des avoirs et se procurent du financement à court terme.
  • Marché des crédits : marché de titre de dettes, sous forme d’obligation, émetteurs : société, associations, collectivités locales, etc. C’est le marché de taux d’intérêt.

III. Financement indirect (intermédié)

Fonctions et typologie des banques

L’ensemble des banques de même zone monétaire forment le système bancaire piloté par la Banque centrale (émission de billets ainsi que politique monétaire).

  • Banque de détail : activité de crédit, produits de placement auprès de clientèles individuelles.
  • Banque d’investissement : activité de conseil, d’intermédiation et exécution d’opérations de hauts bilans => opérations de corporate finance, de global capital markets et de structured finance. Ne reçoit pas les dépôts des particuliers.
  • Banque d’affaires : banque de capitaux à long terme => spécialité : financement d’entreprises, elle gère les participations.
  • Banque de dépôt : elle reçoit, gère les dépôts d’argent et accorde des prêts.

Autre classification selon l’actionnariat 

  • Banque mutualiste : contrôlée par ses sociétaires (souvent clients).
  • Banque commerciale : capital détenu par des actionnaires et généralement cotée en Bourse.

Fédération bancaire française : organisation professionnelle qui représente toutes les banques installées en France.

1) Rôle de la Banque centrale

Rôle : réglementer et superviser les opérations de différentes banques par le biais du taux directeur.

Théorie économique : rôle de régulateur de la croissance via l’incitation à l’épargne, la consommation et ainsi l’action sur l’inflation.

Elle peut être indépendante du pouvoir exécutif, comme la BCE, ou partiellement, comme la FED.

2) Objectifs fixés par les statuts

La BCE : maintenir la stabilité des prix, et la FED : taux d’emploi maximum, prix stables et taux d’intérêt à long terme peu élevés.

Banques centrales : un instrument pour orienter la politique monétaire.

  • Fixation des taux directeurs : 1 %.
  • Fixation niveau de réserves obligatoires : fonds déposés obligatoirement par les banques commerciales auprès de la BCE.
  • Opérations d’open market : achat/vente ferme de titres publics (bons du Trésor) par Banque centrale sur le marché interbancaire agit sur la liquidité bancaire + prix marché des titres + leur rendement + prises/mises en pension de titres.
  • Intervention sur le marché de changes.

3) Effets des décisions de la Banque centrale sur l’économie

  • + de taux directeur => + de demande => + prix, et vice versa.
  • La Banque centrale utilise cet instrument pour que la monnaie conserve un pouvoir d’achat stable.

4) Critiques du rôle de la BC

  • École autrichienne : les banques centrales sont responsables des crises financières à répétition.
  • Friedman : l’inflation est générée par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production + théorie quantitative de la monnaie, inflation doit être contrôlée par le volume des émissions de monnaie de la Banque centrale, qui doit également éviter les politiques discrétionnaires.

IV. Financement direct de l’économie : le rôle des marchés financiers

A. Évolution du financement

  • Jusqu’à 1970 : économie française d’endettement, c’est-à-dire une part des financements intermédiés largement supérieure à celle des financements directs.
  • Années 80 : rapprochement vers le modèle anglo-saxon d’économie de marchés financiers. Déspécialisation bancaire, suppression de l’encadrement du crédit, multiplication des innovations financières créant une alternative aux prêts bancaires, contrôle des changes, taux des réserves obligatoires.
  • Logique libérale : le financement par le marché est plus efficace que le financement par l’endettement (Hicks), car moins coûteux, gagne en souplesse et en sécurité pour le prêteur (titrisation), allocation optimale des ressources.
  • La globalisation financière permet de transférer les capitaux des zones, où ils sont abondants, et permet une rentabilité réduite, vers des zones de développement où la rareté du capital rend leur rémunération plus élevée.
  • Allocation des ressources financières permise par des marchés financiers de plus en plus concurrentiels.

B. Définition et organisation du marché financier

Marché financier : lieu d’émission et échange des valeurs mobilières, principalement les actions et les obligations. 

  • Marché primaire : les entreprises émettent des actions ou des obligations et l’État des obligations, s’opère par l’intermédiaire des banques.
  • Marché secondaire : marché boursier, les opérateurs procèdent à des échanges de titres déjà émis. Les intermédiaires sur ce marché sont les sociétés de Bourse et les cours sont fixés en fonction de l’offre et de la demande.
  • Relation entre les deux : le premier rôle est un rôle de drainage et l’épargne au profit des agents a besoin de financement. Le second rôle est que le marché est indispensable car il permet la liquidité des placements des agents épargnants.

C. Fonctionnement du marché financier

1) Globalisation financière

Le terme globalisation financière (ou mondialisation financière) désigne la constitution d’un marché régional intégrant des financements extérieurs. Ce volet financier de la globalisation comporte trois dimensions. Géographique (mobilité des capitaux d’un pays à un autre), fonctionnelle (le marché de capitaux était compartimenté : marché monétairemarché boursier, etc.) et temporelle (les marchés fonctionnent aujourd’hui 24/24 h et en temps réel).

Les flux financiers forment le secteur le plus bouleversé par l’interopérabilité mondiale et les technologies de l’information, d’où leur rôle important dans les phénomènes de mondialisation en général.

2) Crise financière

Le terme crise financière s’emploie pour désigner un ensemble assez large qui inclut notamment les crises du change, les crises bancaires et les crises boursières. Mais le terme est également utilisé pour désigner les crises de la dette publique ou des crises qui affectent un marché à terme, voir tulipomanie. Une crise financière peut concerner seulement quelques pays, ou, initiée dans un pays, peut s’étendre par contagion et devenir internationale et ralentir ainsi l’économie mondiale.

Si une crise financière ne concerne dans un premier temps que les marchés financiers, son aggravation conduira à des effets néfastes sur le reste de l’économie, entraînant une crise économique, voire une récession. Ces effets sont généralement un resserrement du crédit et donc une baisse de l’investissement, une crise de confiance des ménages.

3) Exemple de crises

  • Krach financier qui eut lieu aux États-Unis lorsque les investisseurs tentèrent de convertir leurs avoirs fédéraux en or.
  • Entre le début de l’année et l’automne 1989, le rendement moyen des junk bonds passe de 450 points de base au-dessus de celui des emprunts d’État américains à plus de 1 000 points de base (c’est-à-dire 10 % de taux actuariel) au-dessus de celui desdits emprunts d’État.
  • Provoquée par la titrisation des créances douteuses issues de la bulle immobilière américaine des années 2000. La crise éclata pendant l’été 2007 (connue alors comme la crise des subprimes). Elle s’est manifestée par une baisse de l’immobilier, un effet domino provoquant l’effondrement de diverses grandes banques dans le monde et une baisse des Bourses d’actions. Les banques centrales (BCE et FED principalement) ont injecté d’importantes liquidités. L’adoption d’un plan de sauvetage du système bancaire aux États-Unis (plan Paulson) et d’autres mesures prises notamment en Europe n’ayant pas suffi à rétablir la confiance, une chute des bourses mondiales s’est déroulée en octobre 2008. Le marché interbancaire est de son côté presque totalement paralysé par des taux d’intérêt très élevés et une crise de confiance généralisée. L’économie non financière commence de son côté à être atteinte par la crise. Les fonds de retraite des États-Unis ont à ce moment perdu 2 000 G$ US en un an.
  • La crise grecque commence fin 2009, mais ne devient réellement visible qu’en 2010. Elle résulte à la fois de la crise économique mondiale et de facteurs propres à la Grèce. Un fort endettement (environ 120 % du PIB) et un déficit budgétaire avoué qui passe de 6 % du PIB à 12,7 %, pour finalement atteindre 15,4 %. Cette crise est en grande partie due au manque de transparence dont a fait preuve le pays dans la présentation de sa dette et de son déficit. La crise menace de s’étendre à d’autres pays, notamment le Portugal et l’Espagne, des pays fragiles qui ont été amenés à prendre des mesures de rigueur. Pour certains, cette crise traduirait les difficultés d’une Europe menacée de déclassement.

Conclusion

Ce sujet d’économie peut paraître compliqué et trop technique, mais il est important car il est relié à tous les autres sujets du programme d’économie en prépa ECT/ECP. Pour le prouver, voir l’épreuve d’économie-droit du concours BCE 2021, la question de QRA étant directement en lien avec ce sujet. Sujet : Comment la France finance-t-elle sa dette publique ? Je t’encourage donc à ne pas faire l’impasse sur ce sujet et te souhaite bon courage dans ton travail.

À bientôt !